La classe : Kawhi Leonard, 22 ans, devient le troisième plus jeune MVP des Finales NBA !

Le 16 juin 2014 à 07:13 par Bastien Fontanieu

Certains voulaient que ce soit Tim Duncan, d’autres rêvaient même de Boris Diaw. Mais au final, c’est Kawhi Leonard qui est reparti avec le trophée de MVP des Finales : à 22 ans, il devient le troisième plus jeune de l’histoire à le remporter. La classe.

C’était probablement le boulot le plus dur dans toute cette série. Le plus chiant, et le plus dur. Défendre sur LeBron James, possession après possession. Bien aidé par ses coéquipiers, Kawhi avait pourtant commencé sa série sur la défensive. Trop discret, trop en arrière, sans la moindre agressivité. Il aura fallu une gueulante de Gregg Popovich et le feu vert offert par ses coéquipiers afin de lâcher la bête. Le peu qu’on puisse dire, c’est qu’elle aura fait extrêmement peur. En se coltinant le meilleur joueur au monde en défense tout en assurant au scoring et dans les autres compartiments du jeu, Leonard a inscrit son nom dans l’histoire en devenant le troisième plus jeune MVP des Finales de l’histoire. Avant lui ? Magic Johnson et un certain… Tim Duncan, en 1999. Un titre amplement mérité tant le phénomène a explosé sur la plus grande des scènes basket.

Il y a eu ce Game 3, épique. Avant le match de mardi, Leonard n’avait jamais marqué plus de 26 points depuis le lycée. Oui oui, depuis le lycée. En forçant James à perdre son plus grand nombre de ballons sur un match des Finales, Kawhi n’oubliera pas l’autre moitié du terrain et y ajoutera 29 unités. Deux jours plus tard ? On voyait Boris Diaw réaliser un mini tripe-double et Tim Duncan dépasser deux légendes au niveau des records. Mais la vraie star de ce Game 4, c’était le gamin de Riverside en Californie. Avec un match couteau-suisse hallucinant, Leonard tenait officiellement tête à Duncan dans la course aux MVP, on pensait même qu’il pourrait obtenir le trophée en cas de grosse dernière performance à la maison. Devant sa maman, elle qui, comme lui, a perdu un homme cher il y a exactement 6 ans, dans un règlement de compte sanglant dans un centre de lavage pour bagnoles. Pas de Papa à ses côtés pour la Fête des Pères ? Pas de problèmes.

22 points, 10 rebonds et 2 passes plus tard, le gamin le plus silencieux de toute la Ligue repart avec le plus beau des trophées. D’abord, celui de champion, avec ses copains qui lui avaient dit de prendre cette série à fond dès le Game 3. Puis, celui de MVP des Finales, une récompense à laquelle il n’avait jamais pensé, lui qui espérait faire simplement la rotation chez ces Spurs un peu âgés il y a deux ans. Et enfin, l’embrassade avec sa mère. Une pensée forte pour l’homme disparu, en ce dimanche si particulier, devant ses coéquipiers qui, malgré leur différence d’âge, comprenaient la signification de cette difficile journée. Sans sourire, ni même le moindre changement de ton dans la voix, Kawhi accepte son premier titre de MVP sur le podium, des mains d’Adam Silver. Le nom est appelé, les copains sont prêts à le chamailler, les émotions sont enfin lâchées : un moment rare et magique dans ce jeu d’apparence si monotone et précis chez le garçon.

– Kawhi Leonard, si je vous avais dit au début des Finales NBA que vous finiriez MVP de la série, qu’auriez-vous dit ?

– Euh… Franchement j’aurais probablement dit que vous mentez ou quelque chose dans le genre. Mais maintenant c’est assez irréel pour moi, j’ai eu un super groupe avec moi qui n’a pas arrêté de me pousser, de me demander de rester agressif à chaque rencontre, ils m’ont juste bien aidé.

– Alors, tout le monde sait que les Spurs ont un Big Three. Pourquoi étiez-vous le joueur principal sur ces Finales ?

– Euh… Je sais pas trop… Euh… Ils m’ont dit que j’avais le talent suffisant et que je devais me donner tous les soirs, que je devais rester agressif si on voulait remporter cette série… Ils m’ont tous poussé, Coach Pop m’a poussé, les fans m’ont poussé, et je veux juste remercier Dieu, mes parents et tout le monde.

– Kawhi c’est bon, vous pouvez sourire maintenant !

– C’est irréel pour moi…!

Une réaction pleine d’humilité, 18 points et 6 rebonds de moyenne à 61% au tir dont 58% de loin, une défense tenace sur le meilleur joueur au monde… A 22 ans, le monde appartient à Kawhi Leonard. Mais s’il pouvait le dessiner comme il l’aime, il serait probablement petit, calme, sans l’agitation des médias et l’attention des fans. Une attitude exemplaire pour un joueur aussi jeune. Comme on dit là-bas, well deserved.

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