Draft 2014 : Clint Capela, toujours plus haut, toujours plus vite

Le 07 juin 2014 à 09:55 par Giovanni Marriette

Âgé d’à peine 20 ans et déjà titulaire de quelques cartons en Europe, Clint Ndumba Capela n’en finit plus de faire halluciner tout le monde. Athlétique, intelligent mais surtout super précoce, la progression de l’international suisse lui assure d’ores et déjà une place de choix lors de la Draft… Les questions qui se poseront malgré tout restent celles que l’on a l’habitude de voir concernant un prospect, à savoir : n’est il pas trop jeune ? est-il un 4 ou un 5 ? En attendant, on vous laisse découvrir le portrait du prochain compatriote de Thabo Sefolosha à rejoindre la Grande Ligue…

 

Profil

> Âge : 20 ans et toutes ses dents, enfin on croit. Maman congolaise, papa angolais.

> Position : 4/5/6/7

> Équipe 2013/14 : Chalon Sur Saône

> Taille : 2m06, juste entre 2m05 et 2m07 selon une source proche du dossier

> Poids : 98 kilos de muscle

> Envergure : 2m25…

> Statistiques 2014 : 8.6 points (à 69.4 %) / 6 rebonds / 1.5 blocks en 18 min.

> Comparaison : Ian Mahinmi, Amir Johnson

> Prévision TrashTalk : premier tour, entre la 20 et 25ème place

Qualités principales

Un jeune âge qui pour beaucoup représenterait un handicap. Pas pour Clint qui du haut de ses 20 ans a déjà quelques très belles références dans le monde professionnel. Une saison d’Euroleague notamment (2012-2013) lors de laquelle, profitant du départ précipité de Joffrey Lauvergne au Partizan, il aura pu se frotter à ce qui se fait de mieux dans les raquettes du Vieux Continent. 2.3 points, 3 rebonds et 0.7 block en 7 matches à 18 ans, on a vu pire surtout quand on sait le niveau de la compétition. Il avait d’ailleurs alerté les scouts NBA une première fois en rendant une fiche bien propre de 12 points, 12 rebonds et 4 contres face à Malaga le 13 décembre 2012. 1 an plus tard, c’est carrément plus de 11 points et 6 rebonds par match qu’il envoie en EuroCup, malgré les résultats décevants de sa team. Principalement utilisé comme pivot à Chalon, il a la capacité (et l’obligation) de devenir un vrai 4, ce qui ne devrait pas trop poser de problèmes au bonhomme tant sa capacité à courir vite et longtemps fait halluciner tout le monde depuis 2 ans…

On note également à l’actif de Clint une belle capacité de passe pour un pivot, notamment sur les passes pour des back-doors, un système utilisé à merveille cette saison avec Chalon. De plus, il jouit d’une grosse facilité à jouer ses adversaires en 1 contre 1, face au panier, avant de finir par de gros dunks grâce à sa vitesse et son explosivité.

A son actif également côté statistiques, une soirée de rêve cette saison  avec une évaluation record de 41 (21 points à 9/13, 9 rebonds, 7 assists, 6 blocks et 2 steals face à Roanne. Le dernier joueur de moins de 20 ans à avoir réalisé cet exploit ? Un certain Tony Parker… Pas étonnant du coup de le voir tout rafler cette saison en ProA, du trophée de MVP en février (si,si, devant tous les grands) à ceux de meilleur jeune et de meilleure progression de la saison

Une belle vitesse en contre-attaque et sur la transition donc, mais aussi une détente de malade, une grosse présence au rebond, notamment offensif, et une amitié déclarée pour les gros cakes, autant de qualités qui devraient lui assurer une place autour de la 20ème place, dans une équipe aimant le run-and-gun genre Suns, Warriors ou Lakers. Sans parler d’un QI basket plutôt bien au dessus de la moyenne selon les différents observateurs, atout non négligeable au pays des Mike Beasley et autres cas sensibles…

Défauts majeurs

Premier “point faible”, Clint a commencé à taper du ballon à 13 ans, ce qui amène les meilleurs d’entre nous en calcul à voir qu’il n’a que 7 ans de basket de club derrière lui, d’où des fondamentaux encore rustres parfois. On se penchera avec insistance sur les progrès nécessaires dos au panier qu’il devra effectuer pour ne pas devenir une option uniquement défensive dans sa future team.  Autre problème, un tir extérieur encore déficient, malgré un pourcentage à faire pâlir Dwight Howard (entre 65 et 72 % selon les compétitions). Des chiffres évidemment rehaussés par le fait que le jeune garçon a une capacité toute trouvée pour écraser énormément de dunks mais aussi remonter rapido au cercle après un rebond offensif. Mais dès qu’il s’écarte de la raquette, ça pique un peu les yeux… Quant à sa défense, malgré un évident avantage de taille cette année, il a souvent été en difficulté face à des pivots lourds, incapable de tenir le duel quand son vis-à-vis tente de l’enfoncer poste bas.

Bosser la mécanique de shoot, taffer les moves au poste et continuer le développement d’un corps qui pourrait devenir une arme fatale, voilà en somme les 3 chapitres à ouvrir dès aujourd’hui pour que Capela influe rapidement dans la ligue. Dur mais loin d’être impossible, surtout quand on connaît l’éthique de travail du bonhomme, louée par son entourage depuis son passage chez les pros.

Conclusion

Assuré d’une place de choix pour la Draft, Clint Capela a tout de la bonne surprise. Son alliage fait de mobilité et d’envergure de malade a semble t-il tapé dans l’oeil de bon nombre de franchises. Comme souvent, son décollage sera en partie régulé en fonction de qui se retrouvera à la baguette de sa future franchise, certains coaches n’étant historiquement pas connus pour donner leur chance aux gamins. Si c’est le cas, il faudra bosser dans l’ombre et surtout ne pas baisser les bras car on se dit que derrière ce gamin se cache sûrement une sacrée perle. Et ça serait dommage de passer à côté… En tout cas, en Saône et Loire, on suivra la Draft avec attention, quelques années après avoir envoyé un autre joueur intégrer les rangs de la NBA, déjà un gros défenseur, déjà Suisse. La loi des séries…

Source image : rantsports


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