Spurs – Thunder, Analyse du Game 1 : San Antonio se met sur les bons rails
Le 20 mai 2014 à 07:24 par Giovanni Marriette
Enfin on y est. L’affrontement tant attendu toute la saison entre les 2 ogres de la Conférence Ouest a bien lieu en finale de cette même Conférence. Un MVP désireux de marquer des PlayOffs de son empreinte pour la première fois face à un Big Three en mode record et un collectif des plus aboutis, l’un des plus beaux aperçus sur un parquet NBA ces dernières années. Tous les ingrédients sont réunis pour un basket champagne mais rugueux et ce Game 1 aura lancé les hostilités de la meilleure des façons. Une seule chose à dire: si la série toute entière se joue sur ce rythme, on va se régaler… C’est parti pour l’analyse.
Ce qu’on attendait :
Dans la preview de ce match, on était tout d’abord curieux de voir les ajustements de Scott Brooks pour pallier à l’absence de Serge Ibaka, l’un des hommes forts du Thunder, souvent décisif face à cet adversaire. On attendait un match rythmé et offensif à l’image du parcours de ces 2 puissances de feu. On se questionnait aussi quant aux match-up qui nous seraient proposées. Qui pour défendre sur l’acrobate Westbrook ? Quelles rotations à l’intérieur pour le Thunder ? Dans quelle forme retrouverons-nous Tony Parker après une petite alerte en fin de semaine dernière ? En fait on attendait tout simplement un feu d’artifice pour ce match d’ouverture entre 2 favoris au titre. Pour connaître la suite de l’histoire, c’est par ici que ça se passe…
Ce qui s’est passé : 987,75,67 points, 2003
Avec un Nick Collison starter pour la première fois de sa carrière en PlayOffs, OKC se présentait donc amputé de son meilleur élément intérieur. Adams, Perkins, Collison, un trio rugueux à souhait en défense mais plus que limité en attaque… Et dès l’entame du match, c’est bien évidemment Tim Duncan qui profite de l’absence de l’Espagnol pour rentrer tout ce qu’il veut et finir le quart temps avec 12 points au compteur, prémisse d’une soirée de All-Star pour lui. En face, comme souvent, Kevin Durant est le seul à se mettre en évidence en alimentant la marque de manière presque parfaite, avec la facilité déconcertante qu’on lui connaît. Mais ce sont néanmoins les Spurs qui prennent le lead très tôt dans le match, comme pour montrer à leurs assaillants que rien ne sera facile dans cette série…
Et pendant que Tony Parker égale Isiah Thomas en devenant le 10ème meilleur passeur de l’histoire des PlayOffs (il lui manque 70 caviars pour être quatrième!), les Texans déroulent leur basket à merveille, répondant à KD par des attaques de toute part, Kawhi Leonard et Danny Green faisant le taf derrière la ligne et Tim Duncan continuant son clinic de beau gosse en rejoignant les vestiaires avec 21 points au compteur… Boris Diaw est lui obligé de retourner s’asseoir après une vilaine fourchette qui l’obligera à jouer le reste de la rencontre avec un œil fermé. Pour OKC, seul ce bon vieux Derek Fisher arrive à suivre le rythme de son franchise player en enfilant coup sur coup 3 bombes à 3 points, réduisant un écart monté rapidement jusqu’à 15 points pour les finalistes 2013. Timmy vs Fish’, 2004 style… Et si Russell Westbrook d’un côté et Manu Ginobili de l’autre sont aux abonnés absents dans ces 24 premières minutes, on assiste bien à un festival offensif, les flèches tombant de partout de part et d’autre. D’où le score fleuve, 67-59 à la mi-temps pour les Spurs, leur plus gros total sur une première mi-temps depuis 2003.
Au retour des vestiaires, Scott Brooks décide de jouer l’option small-ball pour répondre à la vitesse du jeu proposé par les Spurs. Mais du coup, c’est encore une fois à l’intérieur que les Texans vont amasser les points, Leonard ou Green postant tour à tour Reggie Jackson ou Caron Butler avec réussite. Mais ce quart-temps sonne avant tout le réveil d’une tortue endormie… Russell Westbrook sort la tête de sa carapace et se met à prendre feu à sa façon, en perforant la défense adverse tel une fusée trafiquée ou en enchainant les ficelles de loin. Et puisque Durant continue son festival de son côté, c’est tout San Antonio qui tremble quand le Thunder prend l’avantage au cœur de cette troisième reprise… On se dit à ce moment là que le match est en train de se jouer, et peut être bien en faveur des outsiders du soir… Sauf que Pop est un génie et qu’il va sortir de sa manche une carte imprévue en la personne de ce bon morceau de viande d’Aaron Baynes. 2 grosses actions défensives et un panier plus tard, les Spurs ont repris 6 points d’avance et la confiance qui va avec. Merci au passage à Manu Ginobili qui avait mis son réveil à la mi-temps pour enfin apporter le scoring dont les Spurs ont tant besoin. Merci aussi à Danny Green, heureux propriétaire d’un mignon 4/5 à 3 points dont 2 triples coup sur coup pour remettre les siens sur les rails au troisième quart-temps.
L’écueil du come-back d’OKC passé, le plus dur est fait pour les locaux qui vont gérer le dernier quart en maintenant un écart autour de la grosse dizaine, s’appuyant sur une grosse défense de Kawhi Leonard et les points des jeunots Manu Ginobili et Tim Duncan. En face toujours le même problème, à savoir un Kevin Durant trop seul, au point de suffisamment s’irriter pour prendre sa faute technique quasi-quotidienne et ainsi sortir de son match. C’en est trop pour le Thunder qui voit donc San Antonio voler tranquillement vers une première victoire plutôt tranquille, 122-105, avec un joli 58% aux tirs qui ne fait jamais tâche en finales de Conférence… La messe est dite, le message est lancé, et pour aller chercher ces Spurs-là, il faudra être fort, mais alors vraiment très fort…
Il a assuré : Tim Duncan
Phénoménal Tim Duncan. Avec un grand F. Au delà de sa ligne de stats digne de ses meilleures années (27 points à 11/19, 7 rebonds et 3 assists), c’est son influence sur le jeu qui aura réduit en poussière le Thunder. Profitant du manque de verticalité de la défense adverse et de l’absence d’un de ses bourreaux, il s’en est donné à cœur joie toute la soirée, enchaînant les moves old-school dont il a depuis longtemps déposé le brevet mais aussi des agressions offensives qu’on ne lui connaissait plus depuis quelques temps. Intraitable en défense, exceptionnel en attaque grâce à son association avec Boris Diaw qui nous rappellerait presque, toute proportions gardées bien sûr, les Twin Towers époque David Robinson tellement les 2 hommes se trouvent les yeux fermés (et pour le coup Babac les avaient d’ailleurs bien fermés…). Ibaka ou pas, on voit mal comment le Thunder pourra arrêter Timmy avec son trio d’intérieur, solide mais beaucoup trop naïf pour un génie pareil… Et si Tim Duncan était finalement le facteur X de cette série ?
Ils ont abusé : les intérieurs du Thunder
Évidemment, l’un va souvent avec l’autre. Et, comme mentionné plus haut, le trio d’intérieurs d’OKC, Nick Collison, Kendrick Perkins et Steven Adams, a sacrément déchiré. Complètement inutiles en attaque avec un total de 9 points pour les 3 golgoths (pas étonnant pour Perk’ et Collison mais on attend plus du rookie), ils ont également failli en défense, dépassés toute la soirée par l’agilité et la fraîcheur d’un jeune ado nommé Tim Duncan. Une performance bien crade qui a amené Scott Brooks à jouer très souvent en 2ème mi-temps avec Kevin Durant comme seul “intérieur”. Bonjour la confiance les gars… On savait que l’absence de Serge Ibaka pèserait sur la série mais se faire dominer à ce point-là c’est juste pas possible les gars. On est en finale de Conférence et les “gros” du Thunder ont tout intérêt à se retrousser les manches car en cas de faillite intérieure aussi claire, la catastrophe est proche pour le MVP et ses suiveurs…
les highlights :
les boxscores :
Et maintenant ?
Un Game 2 dans la nuit de mercredi à jeudi qui nous donnera sans doute le tempo de la série. Kevin Durant et Russell Westbrook ayant été fidèles à eux-mêmes lors du premier match, ce sera au banc du Thunder d’apporter des solutions, notamment Reggie Jackson, Caron Butler et Steven Adams, aux abonnés absents cette nuit. Pour les Spurs il s’agira de rester dans la même dynamique, à savoir du jeu rapide mais dans une mesure dictée par leurs propres soins, un nouveau match à 120 points risquant de faire le bonheur de leurs adversaires, plus habitués au jeu up-tempo. Avec un Serge Ibaka probablement absent au moins jusqu’au Game 4, les Texans seraient d’ailleurs bien inspirés de prendre un avantage conséquent lors des 2 prochains matches, le niveau risquant de monter d’un cran si ce dernier revient aux affaires avant la fin de la série. Deuxième élément de réponse demain soir…
Le programme de la série :
Thunder @ Spurs : 105-122
Thunder @ Spurs : jeudi 22 mai, 3h, heure française
Spurs @ Thunder : lundi 26 mai, 2h30, heure française
Spurs @ Thunder : mercredi 28 mai, 3h, heure française
Thunder @ Spurs : vendredi 30 mai, 3h, heure française *
Spurs @ Thunder : dimanche 1 juin, 2h30, heure française *
Thunder @ Spurs : mardi 3 juin, 3h, heure française *
*si nécessaire
Source image couverture : Getty Images via Bleacher Report
Source texte: nba.com