Mavericks – Spurs, Analyse du Game 4 : à 2 doigts d’offrir le match, les Spurs s’en sortent très bien
Le 29 avr. 2014 à 08:49 par Giovanni Marriette
Zéro droit à l’erreur pour les Spurs et la possibilité de faire le break côté Dallas, telle était l’équation du soir pour ce match 4 de la série 100% texane de ce premier tour. Que les amoureux transis de Tim Duncan se rassurent, les Spurs ont remis les Mavericks à leur place, même si la manière fût encore très contestable… On fait pas les malins côté Spurs, mais ça va déjà beaucoup mieux…
Ce qu’on attendait :
On l’avait dit ici, ce match 4 était LE match de la peur pour les Spurs, le match le plus important de la saison, déjà. On avait prédit une très courte victoire des Spurs et on a tapé dans le mille. Le combat devait être rude et il l’a été. On avait prévu que les hommes de Pop viendraient griller les Mavs sur la fin, mais là on s’est complètement planté… On attendait aussi le réveil du banc des Spurs, complètement éteint depuis le début de la postseason, mis à part un Manu Ginobili revigoré depuis qu’il a fêté ses 22 ans au début du mois. Côté Mavericks, si Monta Ellis notamment réalise de grands PlayOffs, ce n’est toujours pas le cas de Dirk Nowitzki, cantonné pour le moment au strict minimum. L’heure du réveil pour le grand blond ? Une chose est sûre, la fin de série s’annonce électrique tant les Mavs paraissent insouciants et sûrs de leurs forces quand les Spurs donnent l’impression de jouer avec la boule au ventre. Et ce n’est pas le scénario de ce game 4 qui viendra contredire cela…
Ce qui s’est passé :
Dès l’entame de match, ô surprise, on retrouve des Spurs complètement amorphes en attaque. Un 1/11 initial aux shoots qui fait mal où vous savez pour une équipe censée être la meilleure de la ligue. D’autant plus qu’en face Dallas déroule et ne se fait pas prier pour mettre son hôte dans les cordes en prenant rapidement 10 points d’avance. Une fois n’est pas coutume, c’est la rentrée de Manu Ginobili à la place de Danny “Casper” Green qui va secouer une première fois le cocotier côté Spurs, bien aidé par un Boris Diaw en jambes. Pas assez cependant pour revenir à hauteur des Mavs à la fin du premier quart-temps (23-18). Le deuxième acte correspond par contre beaucoup plus à ce que l’on attend d’un favori au titre. La défense des Spurs oblige enfin Ellis, Nowitzki à forcer leurs shoots et en attaque, tout va comme dans un rêve. Enfin. Babac régale Tim Duncan dans la raquette, Toni Pi retrouve son spot préféré et sanctionne à distance. Le quart-temps est remporté 32-13 par les visiteurs et le score à la mi-temps (50-36) laisse espérer une issue favorable aux Spurs…
Au retour des vestiaires San Antonio va voir son avance grimper jusqu’à 20 points, écart le plus important de la rencontre. On se dit alors qu’en bons gestionnaires, les Spurs vont expédier sérieusement les affaires courantes. Mais ces PlayOffs 2014 nous offrent depuis 10 jours des scénarios plus tordus les uns que les autres et ce match ne va pas déroger à la règle. Tels des sprinters jamaïcains lancés à la poursuite de 5 sumos qui sortent de table, les Mavs vont revenir fondre sur des Spurs complètement démobilisés, accumulant les ballons perdus et les mauvais choix, puis ouvrant toutes les portes en défense, pour le plus grand bonheur de Monta Ellis en pénétration, José Calderon de loin et Dirk Nowitzki de partout. Même ce bon vieux DaJuan Blair se rappelle au bon souvenir de ses vieux copains en sortant le match de sa vie avec 12 pts à 5/5 et 11 rebonds en 15 minutes… Résultat des courses, après avoir mené de 10 points et rattrapé un débours de 20, les Mavs reprennent le lead à 3 minutes du terme et on aura le droit une fois de plus à un money-time aussi tendu qu’une ficelle de string. Et la simple vue de Vince Carter ajustant son bandeau donne des sueurs froides à Gregg Popovich…
Sauf que cette fois, alors que l’issue de la rencontre prenait les allures d’un sacré pied de nez aux Spurs, ce sont bien ces derniers qui vont gagner au jeu de savoir qui a les plus grosses… Et à ce petit jeu là justement le grand gagnant est … Boris Diaw ! Un gros “triple” du plus gros short du Texas donne l’avantage à des Spurs à moins d’une minute du buzzer. La suite ? Un ballon qui roule sur un énième drive de Monta Ellis, El Manu qui réussit ses lancers et les Spurs qui s’en sortent, mais avec une grosse migraine à soigner rapidement. Score final 93-89, 1 litre de transpiration et 2 de café…
Il a abusé : Danny Green
Attendu au tournant depuis le début de ces PlayOffs, “Daniel Vert” est toujours activement recherché par les satellites texans. Aucune influence dans le jeu, des shoots forcés, et pis c’est tout. Le problème avec Danny Green et ce genre de joueurs en particulier, unidimensionnels et cantonnés à une tâche précise, c’est que quand le taf n’est pas fait, on se retrouve vite avec un joueur de niveau D-League et l’impression d’attaquer à 4. C’est ce qui se passe depuis le début de la série. 4/15 en 4 matches pour un soi-disant shooteur d’élite, celui-là même qui avait effacé Ray Allen des tablettes l’an passé en rentrant à peu près 25 tirs par match, avouez que ça fait tâche sur la feuille de route… Mention spéciale aussi à Marco Belinelli, aussi à l’aise dans ces PlayOffs qu’un Samuel Dalembert à la mène…
Il a assuré : Boris Diaw aka “El presidente” aka “le sévèrement burné”
On aurait aussi pu parler de Manu Ginobili, une fois de plus fer de lance de l’attaque des Spurs. Mais El Manu au top en PlayOffs ce n’est plus une surprise alors on a choisi de glorifier ici le couteau suisse de San Antonio. C’est lui qui a accompagné Ginobili en sortie de banc pour ramener en vie des Spurs KO debout dès l’entame du match. C’est lui aussi qui a tenu les siens éveillés au moment ou Monta Ellis et Dirk Nowitzki enchaînaient les uppercuts en fin de match. Et oui au fait, il a aussi défendu sur Dirk pendant 30 minutes excusez du peu… Puis évidemment un dernier quart-temps de toute beauté, enchaînant 2 drives d’escargot surpuissant et ce shoot qui sauve peut être déjà la saison des Spurs. Le Boris Diaw cuvée 2014, c’est définitivement un oui, un très grand (gros) oui…
Et maintenant ?
Prochain rendez-vous mercredi soir, 1h, pour un Game 5 qui mettra tout simplement son vainqueur sur orbite pour la fin de série. Des Spurs enfin lancés après cette nouvelle frayeur ? Des Mavs revanchards ? Quelque chose nous dit qu’on pourrait bien avoir droit dans 2 jours à un nouveau thriller à la sauce Ranch…
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Source texte : nba.com | Source photo : dallasnews.com