Le Bilan “si seulement on était à l’Est” des Timberwolves, meilleure équipe de la NBA sur trois quarts-temps

Le 11 avr. 2014 à 19:04 par Benjamin

Après 9 saisons de suite sans PlayOffs, les Timberwolves espéraient enfin casser le cycle, et avaient tout fait pour, construisant une équipe qui, sur le papier, devait leur permettre de faire du bruit dans la Conférence Ouest. Manque de bol, d’autres équipes avaient cette même idée en tête, et elles ont avancé beaucoup trop vite pour que Minnesota ne puisse tenir le rythme.


Ce que TrashTalk avait annoncé :

On leur avait prédit 45 victoires et une place dans la lutte pour les derniers spots en PlayOffs. L’arrivée de Flip Saunders, coach emblématique de la franchise, au poste de GM à la place d’un David Kahn qui s’y connaît autant en basket que nous en curling, laissait présager des jours meilleurs. Le recrutement également, avec les arrivées de Kevin Martin, Corey Brewer, le retour de Pekovic, et la Draft prometteuse de Shabazz Muhammad et Gorgui Dieng, l’effectif paraissait suffisamment armé pour lutter avec les franchises ambitieuses de l’Ouest. On avait quand même émis une grosse réserve sur la défense et le banc, qui semblaient être de gros points faibles auxquels il allait falloir trouver une parade.

Ce qui s’est vraiment passé :

 

Comme anticipé, lorsqu’ils ont tourné à plein régime, les Timberolves ont été impressionnants en attaque, surtout grâce à leur cinq majeur très complémentaire de ce côté du terrain. C’est donc fort logiquement qu’ils font partie des meilleures équipes dans le premier quart temps, et en nombre de points marqués pas match, avec plus de 106. Malheureusement pour eux il y a un revers à cela, et un revers qui leur aura coûté très cher. Les joueurs de Minnesota se sont montré incapables de défendre un minimum correctement, étant l’équipe la plus poreuse de la Ligue dans leur raquette, alors que dans le même temps c’est l’équipe qui fait le moins de fautes par match. Une petite manchette bien placée de temps en temps aurait pu les aider. Autre secteur défaillant, le banc, qui figure parmi les pires de la NBA aussi. Rick Adelman n’aura jamais pu trouver les bonnes combinaisons, et aura du faire avec des joueurs en méforme tels que Barea ou Budinger qui ont foiré leur exercice dans les grandes largeurs. Tout cela mène à une équipe qui excelle pour piétiner ses opposants de 20 points d’écart ou plus, mais qui est incapable de tenir la route lors des confrontations serrées, et du même coup incapable de construire une série de victoires assez conséquente pour s’installer dans le top 8, et ne pas avoir à faire le yo-yo au dessus et en dessous des 50% de matches gagnés toute la saison.

L’image de la saison :

Kevin Love Timberwolves

 

C’est bien Kevin Love qui est sous cette serviette, on se demande si il l’avait aussi sur la tête lors de certaines fins de matches serrées, où il aura complètement disparu du radar, pas aidé par des coéquipiers peu à l’aise lorsqu’il faut scorer à coup sur dans une situation de demi terrain. Malgré des stats absolument monstrueuses, son attitude trop singulière et détachée aura parfois desservi son équipe, là où il aurait plutôt fallu qu’il tape du poing sur la table pour remettre tout le monde au taquet. Leader technique oui, travailleur acharné oui, mais pas encore leader vocal, fâcheux pour un franchise player. Kevin Love n’a donc pas encore disputé une seule fois les PlayOffs en 5 ans de carrière. Son avenir dans le Minnesota s’inscrit en pointillés alors qu’il sera l’agent libre le plus convoité du marché l’année prochaine.

On ne l’attendait pas, il a cartonné :

Gorgui Dieng. Même si son explosion aura été très très tardive, la faute à un temps de jeu famélique du à la concurrence, et aux choix (douteux) du coach, le rookie champion NCAA la saison dernière avec Louisville a prouvé en l’espace de quelques semaines que les Wolves ne s’étaient pas trompé sur son cas, et qu’ils allaient devoir compter sur lui au moment d’évaluer le roster cet été. Véritable tour de contrôle défensive, son passé de joueur de foot lui a également permis de développer une vitesse de pieds incroyable pour sa taille, et une vision du jeu ainsi qu’un toucher assez rares pour une brute pareille (2m11 sous la toise). Si il est choisi pour cette rubrique, c’est aussi parce qu’aucun autre joueur des Wolves n’aura dépassé les attentes qui étaient placées en lui.

On l’attendait au taquet, et il a abusé :

Rick Adelman. Parce que même si certains joueurs ont évolué bien en dessous de leur niveau, ou d’autres n’ont pas progressé assez (Ricky Rubio), le principal responsable de cette saison mitigée est avant tout Rick Adelman. Le coach aux plus de 1000 victoires en carrière a paru très souvent dépassé par les événements, et ses rotations ont laissé pensifs pas mal de fans du côté du grand Nord. Tenant avant tout à ce que ses systèmes soient exécutés à la perfection en attaque, il en aura oublié de s’attarder sur la construction d’une défense suffisamment dissuasive, alors qu’il avait les outils pour le faire (Mbah a Moute, Dieng par exemple qui ont très peu joué). Fan inconditionnel de JJ Barea, il aura usé et abusé du meneur de poche portoricain, même quand celui-ci était en train de suicider l’équipe à lui seul, le tout au détriment de Ricky Rubio qui aurait certainement aimé engranger de l’expérience dans des situations de pression élevée. Il pouvait invoquer les blessures pour justifier les mauvais résultats les deux dernières années, mais cette saison le matos était là pour faire mieux. En 3 saisons aux Wolves, le coach vétéran aura tout de même redonné un semblant de respectabilité et de qualité de jeu, à un franchise qui baignait dans la loose la plus nauséabonde, mais papy Rick a fait son temps et doit laisser la place à un coach plus ambitieux, ce qu’il devrait faire à priori.

La vidéo de la saison :

Une action parfaitement symbolique des carences des Timberwolves cette saison. Elle résume le gros souci de coaching et de manque de joueurs décisifs dans l’équipe tout d’abord, parce que si ce système là est celui qui permet aux Wolves d’avoir le plus de chances de marquer un panier crucial, c’est qu’il y a un gros problème. Elle résume aussi aussi ce petit manque de réussite qui leur aura fait défaut , et les aura maintenu englués dans le ventre mou de la Conférence Ouest. Une victoire ce soir là face à un opposant direct pour la course aux PlayOffs aurait surement permis aux joueurs de Minnesota de prendre confiance.

Ce qui va bientôt se passer :

Pour commencer, Rick Adelman devrait sauf surprise annoncer son départ, lui qui a la possibilité de faire une croix sur sa dernière année de contrat, et qui avait failli quitter le navire la saison dernière suite aux problèmes de santé de sa femme. Ce qui laisse la place de coach grande ouverte pour un nouvel arrivant. Les cibles sont peu nombreuses pour l’instant, il y’a la piste interne Flip Saunders, GM aujourd’hui et coach emblématique de la franchise dans les années 2000, il l’aura emmenée 8 fois de suite en PlayOffs. L’autre option mènerait aussi vers un ancien de la maison, Fred Hoiberg, ancien joueur et exécutif des Wolves, qui entraînait l’équipe d’Iowa State en NCAA cette année, et qui aura été l’une des révélations de la saison.

Il y aura aussi bien sur le gros sujet brulant, qui devrait être le fil rouge de la saison prochaine, l’avenir de Kevin Love. Minnesota ne l’échangera  pas cet été, c’est un cas acquis. La franchise préfère pour l’instant attendre de voir comment se déroule le début de la saison prochaine, et de faire un premier ajustement en Février 2015. Si les PlayOffs sont jouables d’ici là, les discussions seront reportées à l’été, sinon, il n’est pas impossible de voir se profiter un trade à la Carmelo Anthony ou à la Deron Williams. Enfin si Kevin Love va au bout de son contrat, toutes les options sont ouvertes pour l’instant. Une chose est sure, le joueur veut gagner et tout de suite, les Lakers ont donc intérêt à se mettre au boulot illico parce que c’est pas leur bordel actuel qui attirera qui que ce soit là bas, même si Love est né à Los Angeles. Au vu de leurs actifs en terme de contrats et de choix de Draft, les candidats les plus crédibles sont pour l’instant les Bulls et les Celtics, mais nul doute que la moitié des équipes de la Ligue passeront leur saison à faire de la place dans leur masse salariale pour se mêler à la danse.

L’avenir des Timberwolves est donc incertain au possible pour l’instant, la meilleure solution pour faciliter les choses serait de gagner dès la saison prochaine, et de rejoindre les PlayOffs, pour mettre fin à 10 ans de disette.