La question qui fâche certains prétendants : mais qui a le meilleur banc à l’approche des PlayOffs ?

Le 03 avr. 2014 à 15:30 par Bastien Fontanieu

A l’approche de la vraie saison, celle qui commence chaque année à partir du 18 Avril, les franchises sur le point de se qualifier tentent de réaliser les réglages de dernière minute. Défense, attaque, condition physique, concentration : rien n’est laissé de côté. Sauf que de façon régulière, on oublie à quel point le banc est important. Zoom sur ces lapins Duracell qui déterminent souvent l’issue d’un match.

Les titres NBA ont la particularité d’être généralement liés à un seul joueur, un seul homme. Leader, charismatique ou non (coucou Billups), il représente sa franchise dans ses hauts comme ses bas et peut recevoir automatiquement un ticket d’entrée pour le Hall of Fame. Hélas pour Rudy Gay, le basket ne se joue pas en 1-contre-1, ni en 1-contre-5, et encore moins en 5-contre-5. Non, le basket, c’est une affaire de squads complets qui se rendent coups pour coups et le basket de PlayOffs représente de son côté l’avènement des équipes les mieux chargées. En effet, s’il est intéressant de noter que les remplaçants sont souvent mis de côté lorsque les fleurs sont décernées, comment ne pas se souvenir de leur impact durant leurs années victorieuses ? Jason Terry et les Mavs de 2011 ? On préfèrera Dirk, Kidd et compagnie. Lamar Odom en 2009 ? Va pour Kobe et Pau. Toni Kukoc en 96 ? Prout. On peut continuer ainsi année après année pour comprendre qu’aussi primordiaux soient-ils, les hommes du second groupe restent fondamentalement tatoués avec le logo de la discrétion. En conséquence, comment peut-on anticiper les prochains PlayOffs pour définir quelle équipe pourrait faire la différence ? Nous nous pencherons exclusivement sur les équipes prétendantes au titre, c’est-à-dire celle qui ont au moins une chance d’atteindre les Finales de leur propre Conférence. Sorry Bobcats fans.

Les ‘Trop Courts’ : Bulls, Rockets et Grizzlies

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On aime beaucoup l’ambiance qui règne sur ces bancs, avec de l’énergie du sourire et un grain de folie. Mais sérieusement ? Non, ce n’est pas assez. Du côté de Chicago, aussi belle soit la saison de D.J. Augustin, on a du mal à l’imaginer faire une Nate Robinson 2.0 et devenir une superstar en PlayOffs. Alors si en plus on doit garder Nazr Mohammed en backup dans la gouache et entendre sans trembler du menton que ce banc défonce celui de l’an passé qui possédait le lutin et Marco BolloBalls, autant changer de sport. Gros respect quoi qu’il en soit pour Taj Gibson, qui mérite d’être sur le podium du Meilleur Sixième Homme, hands down. On passera rapidement par Houston, qui peut sourire avec Jeremy Lin en porte-drapeau du banc, sauf que depuis les blessures récentes de Beverley et Dwight on a vu l’étendue du banc de Kevin McHale : gros McFail. Jordan Hamilton, Omri Casspi, Motiejunas et Francisco Garcia, c’est limite une contrefaçon des Marx Brothers version bien foirée. Encore une fois, trop court. Et enfin, on termine par les Grizzlies, qui pouvaient presque passer au groupe supérieur mais avoir Nick Calathes en meneur remplaçant dans une Ligue dominée par les athlètes über-athlétiques en pointe, c’est chaud. Tout dépendra de Mike Miller et Ed Davis, mais cette phrase en elle-même définit la profondeur de banc des oursons.

Les ‘Coups de Poker’ : Thunder et Pacers

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C’est un peu la grosse énigme dans ces deux franchises qui, pourtant, sont dans les 4 meilleurs équipes de la Ligue en terme de bilan. En même temps, difficile de savoir sur qui compter : un soir c’est machin, le suivant il rentre aucun tir. Le lendemain l’autre est en feu, et derrière c’est un stand de paintball. On va donc définir ces équipes comme étant celles qui bénéficieront et souffriront le plus de leur banc, soit dans certains matchs où un joueur inattendu foutra le feu et réalisera le match de sa vie, soit dans un des suivants durant lequel l’intéressé sera totalement à côté de la plaque. Nous aurons donc la grande joie de pouvoir observer Evan Turner et C.J. Watson du côté d’Indiana, en plus de Ian Mahinmi et Luis Scola, qui ont déjà fait de gros matchs mais n’ont pas non plus apporté une régularité folle, en témoignent les récentes galères vécues par les Pacers. Turner est attendu au taquet, comme Scola qui a justement été transféré dans le coin pour améliorer ce banc qui avait coûté cher l’an passé. Nettement plus au Sud, dans les plaines d’Oklahoma City, il faudra voir ce que la paire Reggie Jackson – Jeremy Lamb peut donner, puisqu’ils sont capables de jouer comme des All Stars un soir puis de paraître pour des fleuristes le lendemain. Heureusement que Nick Collison, Caron Butler et Derek Fisher seront là pour apporter un peu de stabilité, mais vous l’avez compris : OKC ira probablement aussi loin que son banc. Durant et Westbrook feront leur boulot, leurs potes du cinq majeur aussi, mais ce qui fera la différence cette année chez le Thunder, c’est ce James Harden disparu depuis deux ans et qui avait mené la jeune troupe en Finales. Any volunteer ?

Les vieux qui toussent : Clippers, Nets et Heat

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Pour ce qui est d’avoir un banc plein d’expérience et de joueurs qui ont passé des années à jouer au mois de Mai, ces trois équipes en imposent. Déjà, les Clippers avaient commencé très tôt leur mission Téléthon en recrutant Sasha Vujacic pour 10 jours, ils ont préféré taper dans le luxe en gardant Hedo Turkoglu (120 ans minimum), Danny Granger (130 ans aux genoux) et Glen Davis (140 kilos sans forcer). Les possibilités sont vastes, mais les dégâts limités. Il faudra donc surtout compter sur Matt Barnes et Jamal Crawford pour dynamiter l’équipe adverse, ce dernier étant aux coudes-à-coudes avec Manu Ginobili pour le titre de Meilleur Sixième Homme de l’Année. Le reste, c’est tellement affligeant visuellement que Vinny Del Negro en est choqué. Dans le beau coin de Brooklyn, on pourrait limite faire comme Manchester City et créer un second cinq majeur mais il faudra surtout voir qui est en forme. Kirilenko ? Williams ? Blatche ? Teletovic ? Thornton ? Les noms sont intéressants mais difficile de savoir qui sera dispo et surtout dans quel rythme seront-ils. Attention tout de même à ne pas négliger la paire Andrei-Mirza qui peut faire la différence à elle seule sur un match, et ce sans marquer beaucoup de points. Enfin, on termine par le Heat, qui a pris un an de plus dans la casquette. Quand on est jeunes on appelle ça de l’expérience, quand on vieillit on appelle ça la fin en approche. La paire Cole-Birdman est sublime d’efficacité, mais sur qui compter derrière ? Ray Allen peut planter quelques banderilles, Shane Battier prendre quelques fautes, Greg Oden et Udonis Haslem aussi, mais le problème reste le même pour le champion en titre : une blessure, une seule, et le domino s’effondre. Il faudra donc croiser les doigts bien fort, ou compter sur un LeBron…bien fort.

Les valeurs sûres : Spurs et Warriors

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Comment ça les Warriors ? Valeur sûre des prochains PlayOffs au niveau du banc ? L’an passé, c’est Jarrett Jack et Carl Landry qui avaient foutu un bordel mémorable en pick-and-roll avec des décisions pleines de sagesse et de concentration. Cette année, si les deux hommes ne sont plus dans la franchise, ils ont été remplacés par des joueurs aux capacités énormes et resteront maniés par Mark Jackson. Jordan Crawford en arrière remplaçant, Harrison Barnes en ailier remplaçant, Marreese Speights en ailier-fort remplaçant, Draymond Green en je-fais-tout remplaçant, et Jermaine O’Neal en pivot remplaçant ? On ajoute à ça Steve Blake pour assurer la mène et un possible retour de Festus Ezeli ? N’importe qui peut prendre feu, et c’est ça qui fait la force des Warriors. Un soir, O’Neal joue comme s’il avait 20 ans de moins et Dallas perd. Avant, c’est Green qui s’occupe de faire tous les stops défensifs sur Zach Randolph, sans oublier Speights qui a maintenu son équipe à lui seul dans le match hier. Tout est possible à Golden State, et quand vous avez autant d’options fiables, difficile de savoir qui arrêter. Aux limites de la catégorie coups de poker, on verra si ces Dubs peuvent déjà passer le premier tour pour se faire violence. C’est pas comme si derrière t’avais un cinq majeur Iggy-Curry-Klay-Lee-Bogut quoi… En face, les Spurs proposeront une nouvelle fois le meilleur banc de la Ligue. Dans un système léché et répété, tout le monde s’y retrouve : Marco Belinelli donne l’impression qu’il a toujours joué à San Antonio, Patty Mills montre qu’il peut largement être le Nate Robinson de ces PlayOffs, possibilité d’échanger Diaw et Splitter dans la peinture et on se souvient plus de l’autre là… mais si… Ah oui : Manu Ginobili. Bien placé pour obtenir son nouveau titre de Meilleur Sixième Homme de l’Année, El Manu doit une revanche à son équipe quand on voit ses PlayOffs l’an passé. Un squad impressionnant, qui trouve toujours quelqu’un de chaud quand un autre devient subitement froid : 1er aux points, aux passes, aux trois points et 2ème aux rebonds…

Vous l’aurez donc compris, les bancs sont extrêmement importants pour les prochains affrontements et il y a de fortes chances pour que certaines franchises passent uniquement grâce aux exploits de leur second groupe quand tout va mal. Si on ne devrait pas vraiment se faire de soucis pour les Spurs, le Heat ou les Clippers, il faudra voir ce que donnent certaines équipes comme Golden State, Indiana ou Oklahoma City qui ont tout ce qu’il faut en réserve mais beaucoup de bouches à faire taire. Prêts pour dynamiter les seconds quart-temps ? On n’attend plus que vous messieurs…

Source image : montage


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