Linsanity, le film : quand le destin transcende votre rêve le plus fou
Le 28 mars 2014 à 18:17 par Leo
Peut-être l’histoire la plus folle, tout sport confondu…
Documentaire réalisé en 2013 par Evan Leong, Linsanity a pour vocation de retranscrire la fantastique épopée d’un joueur auquel personne ne prédestinait un quelconque rayonnement en NBA ou dans n’importe quel autre lieu où le basket-ball devient une affaire professionnelle. Pourtant, ce même destin, cruel et versatile, changea le cours de son existence à tout jamais… En une petite une heure et demie, tant on est plongé dans le récit, l’oeuvre conte de manière explicite le parcours semé d’embûches de Jeremy Lin, de l’anonymat le plus total à la frénésie surdimensionnée d’un mois de février 2012 au Madison Square Garden. Une déferlante fabuleuse de l’industrie sportive que beaucoup de fans avisés pourront raconter à leurs enfants, à la nuit tombée. Débutant par un flash-forward qui nous tiendra en haleine jusqu’à son paroxysme lors de la dernière partie du film, cette histoire hors du commun dévoile la psychologie du personnage de Jeremy Lin afin de saisir, au plus près de sa personne, les moindres étapes déterminantes de son combat afin de matérialiser son rêve d’enfant.
Grâce à une découpe des séquences détaillées, très fournies et sublimant la construction de son intimité au fil du temps, le récit révèle l’étendue de sa passion pour son sport, du virus transmis par son père très tôt à ses maladresses au piano, en passant par les nombreux échecs que ce frêle fils d’immigré taïwanais de Palo Alto en Californie, admis à Harvard, a dus essuyer de façon répétitive et langoureusement dramatique. Alternant efficacement les chassés-croisés entre passé et présent, le documentaire ne pouvait omettre de traiter les thèmes du racisme et de la religion, collant à la peau du héros qui, élevé sur un piédestal, a su surmonter toutes les épreuves disposées par le destin, ce “fatum” espiègle, omniprésent dans le déroulement chronologique de la narration. Par ailleurs, le processus d’identification du spectateur à Lin s’effectue naturellement et confère à ce portrait biographique sa valeur unique, celle d’un rêve américain devenu réalité, majestueux et émotionnellement puissant.
En somme, tour à tour objet marketing attractif et bête de foire pestiférée, Jeremy Lin est parvenu à dépasser le simple cadre du joueur NBA lambda en s’imposant comme une source de motivation singulière qui prouve que rien n’est impossible, comme la figure centrale d’un conte de fées sans pareil, sublimé par les feux de la gloire new-yorkaise à la suite du lockout de 2012. Phénomène retentissant du XXIe siècle, Linsanity renferme donc une aventure presque surréaliste, à mi-chemin entre la fable moderne et l’expression d’une réalité encore surprise par ses propres pouvoirs.
Vous pouvez louer ou acheter ce documentaire en téléchargement légal sur Amazon Prime ou sur ITunes ou en cliquant ici, dont voici le trailer :