L’Ouest sauvage : Qui pour les derniers spots de playoffs ?

Le 22 févr. 2014 à 20:01 par Alexandre Martin

Fans de basket et de suspense ? Amateurs de joutes acharnées aux issues incertaines ? Un conseil : gardez un œil sur cette fin de saison régulière ! Vous ne serez pas déçus ! Car, alors que nous entrons dans le dernier tiers de ce monstrueux calendrier de 82 matchs, la bataille pour les places de playoffs s’annonce extrêmement serrée. Et si les derniers spots côté Est vont se disputer autour de 45% de victoires et que la finale de conférence parait déjà programmée, ce sera tout à fait différent à l’Ouest où, comme l’année dernière, il faudra un bilan à au moins 55% pour espérer que la saison ne s’arrête pas mi-avril. Et encore… Quand on voit qu’aujourd’hui Dallas est 8ème avec 58,9 % de matchs gagnés, on peut se dire que le combat va être sanglant ! Oh que oui !

On le sait, on le constate depuis plusieurs années déjà, la concurrence pour les places en playoffs à l’Ouest est très rude. On se souvient que, pas plus tard qu’en avril dernier, les Lakers avaient arraché leur place en post-season profitant de l’effondrement du Jazz en fin d’exercice. Les joueurs de Utah avaient totalement craqué dans ce duel à distance avec les Angelinos. Cette année, il ne s’agira certainement pas d’un simple duel mais plutôt d’une guerre impliquant 4 équipes qui vont devoir lutter pour se placer sur les sièges n° 6, 7 et 8. Les Grizzlies, les Mavericks, les Warriors et les Suns se tiennent aujourd’hui dans un mouchoir et ils ne pourront pas aller tous les quatre en playoffs à moins d’une chute qui serait aussi impressionnante qu’elle en est improbable de la part des Blazers ou des Clippers.
Aujourd’hui, Phoenix est 6ème avec 33 victoires pour 21 défaites, Golden State (7ème) compte le même nombre de W mais une défaite en plus, Dallas (8ème) présente également 33 victoires à son bilan mais avec 23 rencontres perdues pendant que Memphis (9ème) compte aussi 23 défaites mais avec seulement 31 victoires à ce stade. Là, on ne peut même plus parler de mouchoir en fait mais plutôt de dé à coudre ! Juste derrière, on trouve les Wolves qu’il ne faut pas enterrer définitivement mais qui vont devoir fournir une fin de saison d’un niveau exceptionnel pour espérer se mêler à la course aux playoffs. Peu vraisemblable mais pas complètement impossible…

Suns players

Avec des Wolves qui paraissent encore une fois un peu courts et des Nuggets pas au rendez-vous, on aurait pu croire que le grand huit à l’Ouest allait couler de source. Et bien non ! Une saison NBA réserve toujours quelques surprises. Et cette année, la surprise porte un nom : Phoenix ! Qui attendait les Suns aussi haut après plus de 50 matchs ? Qui aurait cru que ces mêmes Suns maintiendraient le cap après la perte d’Eric Bledsoe (16 victoires sur 24 matchs depuis que Mini-Lebron manque à l’appel) ? Franchement : personne. Mais du coup, les hommes de Jeff Hornacek sont désormais une réalité à laquelle Mavericks, Warriors et Grizzlies vont devoir faire face. Ceci dit, les Suns ont clairement le calendrier le plus difficile d’ici la mi-avril puisqu’ils joueront tous les gros de l’Ouest au moins une fois dont les Warriors, les Blazers, les Spurs et les Mavs à l’extérieur, les Clippers 3 fois, le Thunder deux fois… Bref, Phoenix va se battre pour rester dans les 8 mais il n’est pas évident que ça suffise. En revanche, ce qui est sûr c’est que ces Suns ne vont rien lâcher et aucun des gros de l’Ouest ne sera content de les jouer d’ici à la fin de saison.

De leur côté, les Grizzlies ont accumulé un peu de retard au cours de cet exercice mais on voit bien qu’il y a deux équipes de Memphis. Celle sans Marc Gasol et celle avec le pivot espagnol. Sans le petit frère de Pau, Memphis est une équipe qui ne va pas en playoffs. Avec le grand Marc, Memphis a non seulement toutes ses chances d’aller en playoffs mais devient un adversaire extrêmement difficile à jouer car ces Grizzlies possèdent un bon collectif, une grosse défense basée sur l’axe Conley-Gasol et deux intérieurs solides très forts au poste bas. Sur le papier, le calendrier des hommes de Joerger est plus tranquille que celui des Suns même s’ils devront se déplacer 17 fois sur les 28 rencontres qu’il leur reste.
Pour Dallas, c’est un peu différent. Il reste 26 matchs à jouer aux protégés de Mark Cuban et ils en auront 14 à domicile où ils sont nettement plus efficaces que loin de leurs bases. Ces Mavericks ont de nombreux joueurs d’expérience encore capables d’évoluer à un excellent niveau avec Dirk Nowitzki, Shawn Marion ou encore Jose Calderon. Ils ont aussi un playmaker-scoreur de grand talent en la personne de Monta Ellis. Rick Carlisle est un très bon tacticien, le banc n’est pas si mal. Bref, les Mavericks ont bien l’intention de tout faire pour se maintenir dans les 8 et ils en ont les moyens.

Warriors players

Pour finir ce quatuor qui va se déchirer parce qu’il n’y aura que trois places, parlons des Warriors. Cette équipe est tout aussi dingue et talentueuse qu’elle est irrégulière. Regarder le calendrier avec ces gars-là ne sert strictement à rien car il peuvent battre n’importe qui et peuvent perdre contre les Bucks n’importe qui. Stephen Curry est le meilleur meneur offensif de NBA actuellement du haut de ses 24,4 points, 9 passes décisives et presque 2 interceptions par match. Le fils de Dell tire plus de 8 fois par rencontre derrière l’arc et il ne s’arrêtera pas quelque soit l’adversaire, quelque soit le défense proposée. Klay Thompson progresse, Iguodala est sous utilisé, Harrison Barnes trépigne sur le banc et pourra apporter en playoffs si Mark Jackson lui donne les minutes qu’il faut. Et puis, sous le cercle, la paire Bogut-Lee n’est pas la plus impressionnante de la ligue mais elle est assez complémentaire et peut résister à tout ce qui peut être proposé à Golden State à l’Ouest.
Mais ces Warriors vont aller en playoffs sans réellement forcer, sans être régulier, sans bien utiliser leurs rotations c’est une certitude mais, à cause de leur manque de concentration récurrent ou de leur nonchalance plus qu’énervante, les pensionnaires de la Baie d’Oakland vont devoir batailler ferme avec les trois autres clients dont il est question ici.

Aussi injuste que cela puisse paraître, les plus en danger sont certainement les Suns finalement. Leur calendrier à venir est carrément indigeste, leurs adversaires directs vont les jouer avec le couteau entre les dents car l’effet de surprise est passé maintenant et leur effectif est de loin le plus faible sur le papier. Pour aller en playoffs, Phoenix va devoir maintenir derrière lui soit Memphis soit Dallas. Pas évident du tout mais pas non plus impossible attention. Ce bon vieux Jeff Hornacek a bien l’intention d’emmener les siens goûter aux joies d’une série au meilleur des 7. S’il y parvient, il va d’ailleurs falloir sérieusement songer à lui décerner le trophée de Coach de l’année. Enfin ça, c’est une autre histoire ! Ce qui est d’actualité c’est cette guerre sanguinaire et sans pitié qui s’annonce pour les prochaines semaines. Une guerre qui commence ce soir avec des Grizzlies en visite chez les Bobcats, des Mavericks à Detroit et des Warriors qui reçoivent les Nets… 

Source images : Mark J. Rebilas-USA TODAY Sports et pandawhale.com


Tags : playoffs