Un premier All Star Game sans Tim Duncan ni Kobe Bryant, l’heure de tourner une vraie page…
Le 16 févr. 2014 à 15:26 par Bastien Fontanieu
Ils sont là, tous les deux. Assis sur le côté, un peu oubliés, comme nos ainés dans les transports en commun. Tim Duncan et Kobe Bryant ne joueront pas ensemble au All Star Game cette année, un symbole qui vient marquer la fin d’une époque : celle dominée depuis 15 ans par deux sportifs de légende.
D’un côté, Timmy. Déjà absent en 1999 et plus récemment en 2011, la muraille des Spurs a offert sa meilleure partition l’an passé en montrant qu’à 37 ans il pouvait encore dominer toutes les peintures de la Ligue. Mais hélas, les piles ont surchauffé. Après cette immense saison 2013, l’emmenant même jusqu’à un 7ème match décisif à Miami, Monsieur Fondamentaux a levé le drapeau blanc et demandé de pouvoir garder un maximum d’énergie afin de tout donner encore une fois au printemps prochain. 16 points et 10 rebonds de moyenne en moins de 30 minutes, ça reste tout à fait correct cette saison, mais loin des standards proposés par les autres intérieurs de l’Ouest. Duncan restera donc sur le bas-côté cette année, après 17 saisons dont 15 bookées sur le match des étoiles : la fin d’une carrière légendaire en approche, celle du meilleur ailier-fort de tous les temps. Tout simplement.
De l’autre côté, Kobe. Nommé 16 fois pour rejoindre le match des étoiles, le Mamba a dû lui aussi laisser sa place à d’autres joueurs cette saison, mais pour d’autres raisons. Si les blessures qui le ralentissent sont probablement aussi nombreuses que celle de TD, l’arrière des Lakers est officiellement hors des parquets depuis bientôt deux mois, suite à cette vilaine blessure au tibia. Un sacré coup au moral et au corps de Bryant, lui qui avait bossé tout son été pour revenir d’une fatale rupture du tendon d’Achille en Avril 2013 : cette explosion, intervenant quelques jours avant les PlayOffs alors que lui aussi, tiens tiens, montrait qu’à 34 ans on pouvait défendre en presse tout-terrain sur des meneurs. Là aussi la marque des grands joueurs, ceux qui repoussent les limites physiques, et continuent à nous faire rêver au quotidien. Et là aussi, la fin d’une carrière légendaire en approche, celle du deuxième meilleur arrière de tous les temps. Tout simplement.
Tim Duncan et Kobe Bryant, c’est plus qu’une histoire de bagues, de chiffres, de citations ou de performances individuelles. C’est pas 81 points dans un match ou un tir avec la planche, la battle avec Jordan ou celle avec Malone. C’est assez simple en fait : depuis la retraite de Michael Jordan, la NBA a navigué avec émerveillement sur ces deux figures emblématiques, en plus de celle du Shaq. Un trio de monstres sacrés qui se sont rentrés constamment dans le lard en PlayOffs, nous proposant par la même occasion des séries qui resteront gravées dans les annales. Tim Duncan et Kobe Bryant, c’est très probablement un duo présent dans les 10 meilleurs joueurs de tous les temps : ça l’est pour beaucoup en tout cas. La régularité métronomique du Spur et sa capacité à rendre ses coéquipiers meilleurs, l’excellence individuelle du Laker et sa détermination à montrer qu’il est techniquement le meilleur basketteur de l’histoire. Tous ces titres, toutes ces histoires, tous ces moments sont bien évidemment ouverts au débat. Il est simplement difficile d’envisager tout argument sans prendre en compte ces deux extra-terrestres de la planète basket, deux légendes qui semblent si différentes de loin mais qui restent tant similaire quand on s’approche un peu. Tim Duncan et Kobe Bryant, c’est réaliser que pour les 15 prochains mois nous aurons encore le bonheur de voir évoluer deux géants du basket, et en profiter minute par minute.
Que les fans s’éclatent sur le duel entre Kevin Durant et LeBron James. Que Blake Griffin et Paul George fracassent des arceaux comme bon leur semble. Et que les jeunes donnent un peu de peps dans ce All Star Week End plutôt morose jusque là. La NBA est aujourd’hui en très bonne forme, et elle le prouvera ce soir lors du All Star Game. Cependant, cette 63ème édition sera différente des autres, vraiment différente. Pas parce que les maillots auront des manches longues. Parce que deux des meilleurs joueurs de l’histoire de notre sport seront absents. Tout simplement.