Creutzfeldt-Jakob: Qu’est ce qui cloche chez les Bulls?

Le 05 nov. 2013 à 16:32 par David Carroz

Le retour de D-Rose, l’émergence de Butler, la progression de Gibson, un été de repos pour Noah, une pré saison parfaite… Les Bulls semblaient prêts à en découdre et à se positionner en véritable candidats au titre. Et pourtant après 3 matchs, seul un tir miracle de Rose face à New York les sauve d’un bilan catastrophique de 0-3 pour un triste 1-2. Avec en ligne de mire un match à Indiana, petit point sur les problèmes chicagoans.

Examen préliminaire:

En dehors du bilan pur et simple des Bulls, c’est surtout la manière qui interpelle. Les Bulls qui formaient l’année dernière une équipe soudée et agressive sont incapables de retrouver l’énergie qui a fait leur force. Le rythme offensif n’est pas encore trouvé (19ème équipe en terme d’adresse, avant dernière à 3 points) et surtout l’intensité défensive est portée disparue (déjà 2 matchs avec 100 points encaissés). Vertiges.

L’équilibre n’est clairement pas là et forcément, des questions se posent. Comment une équipe qui s’est montrée si brillante en pré saison peut débuter aussi piteusement les matchs officiels? Est-ce que les mouvements de l’effectif durant l’intersaison ont été si positifs? Bref, comme souvent, beaucoup de choses sont remises en causes. Ce n’est d’ailleurs pas étonnant de voir réapparaître des rumeurs de mésentente entre le front office des Bulls et Tom Thibodeau concernant l’utilisation et le nombre de minutes de ses joueurs. Maux de tête assurés.

Premier diagnostic : manque de rythme, nervosité ainsi qu’une suspicion d’amnésie. Un examen plus détaillé est nécessaire pour trouver le traitement le plus approprié.

Examens complémentaires:

Passons aux joueurs justement. Sur ces trois premiers matchs, les déceptions individuelles sont aussi grandes que celle collective. Le principal malaise vient du niveau de jeu affiché par Derrick Rose. Les chiffres bruts sont accablants : 14,3 points à 28,8%, 26,7% à 3 points, 4,3 passes et 5,7 pertes de balle. Son tir victorieux face aux Knicks n’est que l’arbre qui cache la forêt. Nausées.

Rose Knicks

Et surtout, une sensation qu’il force de nouveau le jeu, comme il pouvait le faire à ses débuts. Il a beaucoup parlé avant le début de saison. Sûrement trop et il s’est mis une pression supplémentaire inutile. Et il entraine probablement l’ensemble de son équipe avec lui. Car l’attaque des Bulls en devient trop stéréotypée. Tout passe par un Derrick Rose loin de son meilleur niveau. La preuve, c’est que des joueurs comme Butler ou Boozer sont sous utilisés offensivement. Jimmy “Buckets”, pourtant auteur d’un bon premier match à Miami (malgré des soucis de fautes) est parfois oublié alors que son meneur arrose. Et que dire du gros Carlos qui est resté scotché pratiquement tout le quatrième quart temps lors du match face aux Sixers alors qu’il réalise un énorme début de saison et qu’il a déjà maintenu les Bulls à flots contre le Heat. Ces deux joueurs sont des solutions offensives qui ne peuvent pas être mises de côté. Contagion.

Mais Rose n’est pas le seul en dessous de ce qu’on attend de lui. Si Noah montre son agressivité caractéristique et réussit toujours autant à créer depuis son poste de pivot (3,3 passes), il a semblé parfois porter des moufles en attaque, comme l’illustre son horrible 38% aux tirs. Arthrose des mains.

Joakim Noah a souvent lutté avec les blessures ces dernières saisons

Heureusement, Noah n’est pas appelé à être le premier ou second choix offensif des Bulls. Mais il faut qu’il puisse être une menace pour libérer encore plus ses coéquipiers. Par contre, Luol Deng est normalement le premier lieutenant de Rose. Il est d’ailleurs le joueur de l’effectif qui prend le plus de tirs après le MVP 2011 (devant Boozer). Avec une réussite plus que suspecte: 40%, dont seulement 8% à 3 points. Quand on sait à quel point les Bulls ont besoin de lui pour soulager Rose et écarter les défenses, il n’apporte actuellement pas suffisamment. Serait-ce lié à sa situation contractuelle? Heureusement, à l’image de Noah, sa défense est toujours là. Petite dépression.

Bilan et traitement:

Il semblerait que l’effectif des Bulls n’était pas prêt à retrouver Derrick Rose et qu’il y aurait une forme de rejet, à l’image d’une greffe pour un malade. Il faut donc que le corps s’habitue à cette nouvelle présence.

Rien de bien grave ou d’alarmant si les différents maux sont traités à temps. Comme les attentes sont élevées du côté de Chicago, ni Thibodeau, ni ses joueurs ne vont laisser trainer une telle situation. Et le remède est simple : une bonne remise en question, du travail et un retour aux principes qui ont fait la force de cette équipe : un collectif soudé, une agressivité de tous les instants et une défense rugueuse et intense. Avec un début de rétablissement le 6 face aux Pacers?