LeBron James : “il y a différentes façons d’avoir l’instinct du tueur”

Le 17 oct. 2013 à 09:25 par Nathan

C’était une critique, à l’encontre de LeBron James, qui valait il y a quelques années : il n’était pas clutch, il n’avait pas ce killer instinct qui fait, dit-on, les grands joueurs. Même si, comme nous le disions, cette critique est moins d’actualité, remplacée par celle qui fait du King un joueur laid à voir joueril faut avouer que certaines idées ont la vie dure.

Car, quand on s’amuse à la comparaison Michael Jordan-LeBron James, on a tendance à dire que l’instinct du tueur, cette aptitude glaciale, ce sang-froid qui ne s’apprend pas, est plutôt l’apanage de la légende des Bulls, et qu’au contraire LeBron ne serait pas le mieux placé pour prendre le dernier tir. Mais LeBron James, via ESPN, a tenu à clarifier les choses, appliquant d’une bien belle manière ce qu’il admirait chez Michael Jordan : ne pas tenir compte des critiques. Voyez comment il s’exprime quand on lui dit qu’il n’a pas la “clutchitude” d’un MJ ou d’un Kobe Bryant :

“Ah, voilà comment je verrais la chose : il y a plusieurs façons de chasser. Je regarde souvent Discovery Channel, et on peut voir tous ces animaux dans la jungle. Ils chassent tous d’une manière différente pour nourrir leurs familles. Ils tuent tous d’une façon différente. Les lions se la jouent stratégique ; les hyènes y vont plus directement. Et donc, ce que les gens ne comprennent pas, c’est qu’il y a plusieurs façons de tuer, tout aussi efficaces.”

D’accord, LeBron, mais tu n’es pas un animal (enfin, en un sens, oui) ; tu n’es pas dans la jungle (si, aussi, la NBA c’est pas le Club Med). Mais où veut-il en venir ? Au fait que, de la même façon que tous les chasseurs veulent être des lions, tous les joueurs, comme le dit l’adage, ‘want to be like Mike’. Alors qu’il y a d’autres façons de devenir le meilleur :

“Tout le monde veut avoir le killer instinct de MJ ou de Kobe. Mais Magic ne l’avait pas comme eux l’avaient. Est-ce que cela veut dire qu’il n’avait pas le sang-froid du tueur ? Kareem Abdul Jabbar non plus ? Larry Bird non plus ? Non, cela ne veut pas dire qu’ils n’avaient pas de killer instinct.

De ce point de vue, LeBron vise juste : on met souvent, et c’est sans doute légitime, Jordan ou Kobe sur un piédestal quand on parle de clutch, mais, en la matière, un Larry Bird (tous ses shoots au buzzer, tout au long de sa carrière) ou un Magic Johnson (son fameux Hook Shot en Finales 1987 contre les Celtics)  n’ont rien à leur envier. Et LeBron, pour bien se faire comprendre, de prendre l’exemple typique du joueur, du grand joueur, que l’on peut trouver mou ou pas très clutch dans l’imaginaire collectif, alors que dans les faits, c’est tout l’inverse : Tim Duncan.

“Tim Duncan ne tue pas les matchs comme MJ et Kobe, mais j’ai joué contre lui deux fois en Finales NBA, et je peux vous dire qu’il l’a, l’instinct du tueur ! Donc il y a différentes manières de tuer un match. MJ l’avait, ça c’est sûr.”

Pour le coup, c’est vrai que la star du Heat n’a pas tort. Etre clutch, ce n’est pas uniquement mettre ficelle quand il reste 3 secondes sur l’horloge ; c’est aussi assurer le dernier stop, c’est faire la bonne passe ; c’est aussi, pourquoi pas, prendre le bon temps-mort. Si l’opinion choisira encore, à n’en pas douter, Michael Jordan ou Kobe Bryant pour ‘battre la sirène’, LeBron James affirme en tout cas que lui, il l’a aussi, l’instinct du tueur. On verra cette saison. 

Source : Slam Online