Alors que l’Est ne cesse de se renforcer et que le fossé qui s’est créé concernant le niveau des deux conférences semble s’inverser, à l’Ouest il ne demeure pas moins une division ultra relevée. C’est dans le Sud-Ouest au voisinage de la frontière mexicaine que s’observe la plus grande densité de franchises de basket bien construites. Avec San Antonio et son école de basket, Houston et son modèle économique tourné vers l’Orient, Dallas et son proprio mégalo, la Nouvelle Orléans et sa reconstruction, et enfin Memphis et sa défense de fer, la guerre s’annonce féroce pour s’octroyer les joies d’une première place dans la division.
Le Boss : San Antonio Spurs
Ok, c’est vrai que ce n’est pas un choix très risqué. Mais la régularité, le style de jeu et l’esprit de compétition de la troupe de Gregg Poppovich nous oblige à mettre San Antonio comme la meilleure équipe de cette division. Encore une fois, la tradeline des Spurs a été assez calme : mieux vaut continuer et améliorer un effectif, certes vieillissant (mais est-ce que ça a de l’importance chez les Spurs ?), mais qui a failli soulever le titre NBA l’année dernière contre le Miami Heat. Encore une fois, on ne peut s’empêcher de penser que les Spurs sont maintenant trop vieux : mais, après nous avoir maintes fois donné tort, le sont-ils vraiment ? Avec en plus un Big Three qui se connaît par cœur, dans lequel Manu Ginobili sera sixième homme, les Spurs peuvent se targuer de posséder un roster très profond et hyper-équilibré. Comme toujours, des joueurs tels que Kawhi Leonard, Danny Green ou encore Boris ‘Capt’ain’ Diaw, sont combinés de manière harmonieuse par Coach Pop’ et son staff, pour viser uniquement l’excellence collective. Même si les Spurs sont parmi les équipes les plus vieilles, ils sont, depuis quelques années, sans aucun doute l’équipe qui nous réserve le plus de surprises. On ne doute pas qu’ils puissent prendre la tête de la division.
Et, s’agissant des Spurs, le joueur à suivre sera sans hésitation Tony Parker. Non ce n’est pas par chauvinisme ; c’est tout simplement parce que Parker entre, malheureusement, dans la dernière ligne droite de sa carrière. Non pas qu’il lui reste qu’une saison, il n’a que 31 ans. Mais il est passé à une autre étape de sa carrière : il est celui qui doit porter une génération de Spurs en fin de vie vers les sommets. Après avoir fait sans doute la meilleure saison de sa carrière, et après avoir gagné ce titre de Champion d’Europe qu’il voulait tant, TP doit confirmer (s’il en avait besoin, ce qui n’est pas sûr) qu’en NBA il peut amener une équipe au Titre. Ce qui nous semble évident, c’est que sans Tony Parker, les Spurs n’iront pas bien loin.
Roster : Jeff Ayres, Aron Baynes, Marco Belinelli, Matt Bonner, Marcus Cousin, Nando De Colo, Boris Diaw, Tim Duncan, Courtney Fells, Manu Ginobili, Danny Green, Cory Joseph, Mick Kabongo, Kawhi Leonard, Corey Maggette, Patty Mills, Dan Nwaelele, Tony Parker, Tiago Splitter
Arrivées : Marco Belinelli, Jeff Ayres, Marcus Cousin, Myck Kabongo, Corey Maggette, Courtney Fells, Dan Nwaelele
Départs : DeJuan Blair, Gary Neal, Tracy Mcgrady (retraite)
L’Outsider : Houston Rockets
« Houston, Houston, nous avons un problème ».
Et ce dernier est de taille. Il mesure 2m11, pèse 120kg, et vaut son pesant d’or. Si Dwight Howard débarque dans le Texas , c’est après avoir foutu un sacré bordel dans la cité des anges où il aura réussi à ébranler une des franchises historiques de la ligue nord-américaine. Cet été est venu se conclure un des feuilletons les plus suivis, un feuilleton dont seul la NBA a le secret. Superman est venu poser ses muscles (et sa connerie) dans le Texas. Cependant en débarquant avec son lourd bagage et un Dwightmare long de près de deux saisons à présent, il vient renforcer une équipe en pleine construction déjà présente en Playoffs la saison passée. Malgré tout, Howard est dominant dans la peinture et ce qu’on le veuille ou non… Avec les arrivées du barbu le plus connu fréquentant les parquets, et d’un Jeremy Lin aux conditions salariales de véritable rockstar, c’est une politique agressive menée depuis deux ans sur le marché des transferts que vient confirmer l’atterrissage de D12 au Texas. Reste à voir comment se déroulera l’adaptation de la Diva loin de l’agitation médiatique liée aux Lakers. Les Rockets outsider de la division ? Wait and see.
Roster : James Anderson, Ömer Aşık, Dwight Howard, Patrick Beverley, Isaiah Canaan, Francisco Garcia, James Harden (C), Terrence Jones, Jeremy Lin, Donatas Motiejūnas, Tim Ohlbrecht, Chandler Parsons, Greg Smith, Reggie Williams, Omri Casspi, Ronnie Brewer
Arrivées : Dwight Howard, Ronnie Brewer, Isaiah Canaan, Marcus Camby, Omri Casspi
Départs : Carlos Delfino, James Anderson, Tim Ohlbrecht, Aaron Brooks
La valeur sûre : Memphis Grizzlies
Division intense oblige, nous voilà encore avec une franchise dont le statut est dur à déterminer. Finaliste de Conférence l’année passée, les Griz’ ont montré une forte identité, notamment défensive. Avec un jeu offensif très porté sur le secteur intérieur, avec des extérieurs qui défendent et des remplaçants comme joker offensifs, Memphis avait une solide marque de fabrique. Et nul doute que c’était Lionel Hollins l’architecte de tout cela. Mais, grave erreur selon nous, il a été libéré. Et c’est David Joerger qui a été nommé pour le remplacer. A voir s’il peut reprendre les acquis de son prédécesseur. Car les bases sont là : en cela, Memphis est l’équipe qui se rapproche le plus des Spurs. Sans véritable go-to-guy, avec une rotation sûre et des joueurs bien dans leurs rôles, les Grizzlies n’ont pas ressenti le besoin de se montrer actif pendant l’intersaison. A part Mike Miller, le shooteur qui a fait tant de bien au Heat notamment et qui revient à Memphis, pas de folie cet été. C’est donc qu’il faudra encore compter sur le DPOY Marc Gasol, qui aura les crocs après son élimination en demi-finale du Championnat d’Europe ; sur Zach Randolph, qui nous semble encore très sous-estimé, mais qui n’a pas son pareil pour choper les rebonds alors qu’il a 12 cm de détente sèche ; sur Mike Conley, sous-estimé aussi, un des meilleurs point guard de la Ligue ; et sur une tripotée de joueurs dont la passion, c’est de défendre. Ne vous inquiétez pas, si Joerger arrive à mettre tout cela en place, Memphis prendra sans problème la deuxième place de la division, et pourra titiller n’importe quelle équipe de la Ligue. Si Joerger y arrive…
Roster : Mike Conley, Tony Allen, Tayshaun Prince, Zach Randolph, Marc Gasol, Kosta Koufos, Nick Calathes, Jerryd Bayless, Jamaal Franklin, Mike Miller, Quincy Pondexter, John Leuer, Ed Davis
Arrivées : Kosta Koufos, Mike Miller, Nick Calathes, Dave Joerger
Départs : Darrell Arthur, Austin Dayes, Lionel Hollins
La jeunesse pour le renouveau : New Orleans Pelicans
Alors que la franchise de la Louisianne va troquer son nom pour une nouvelle identité en tant que Pelicans cette saison, c’est un recrutement agressif et judicieux qui peut permettre d’entrevoir la lumière dans la franchise qui connaissait les plus grandes difficultés à se remettre du départ de Chris Paul. Avec l’arrivée notamment du néo All-Star Jrue Holiday, l’avenir s’éclaircit peu à peu pour la franchise qui retrouve enfin une identité propre. Tyreke Evans est également venu gonfler les rangs du roster qui pouvait déjà s’appuyer sur le first pick 2012 en la personne d’Anthony Davis, sur Eric Gordon ou sur le MIP 2012 Ryan Anderson. Cependant cela risque d’être encore un peu juste pour venir prendre part aux PlayOffs dans une conférence Ouest qui ne se laisse que peu de places aux surprises. Des progrès en Louisianne, c’est certain ! Equipe à voir.
Roster : Al-Farouq Aminu, Ryan Anderson, Anthony Davis, Tyreke Evans, Eric Gordon, Lazar Hayward, Jrue Holiday, Darius Miller, Anthony Morrow, Arinze Onuaku, Austin Rivers, Brian Roberts, Jason Smith, Greg Stiemsma, Lance Thomas, Jeff Withey
Départs : Rodney Carney, Lance Thomas, Lou Amundson, Xavier Henry, Roger Mason Jr, Nerlens Noel
Arrivées : Arinze Onuaku, Jrue Holiday, Greg Stiemsma
Le plan foireux : Dallas Mavericks
Oui oui, selon nous, les Mavs a tout du plan foireux. C’est un plan, certes : Mark Cuban a vu gros en signant Jose Calderon et Monta Ellis notamment. Il espère redonner un coup de neuf sur la franchise texane, qui n’a pas vu les PlayOffs l’an dernier, la faute a un jeu trop classique et vraiment pas assez compétitif. Avec, en plus, des joueurs comme DeJuan Blair ou Samuel Dalembert, les Mavericks espèrent constituer un effectif qui tient a route. Sauf que ça sent le flop, quand même. Déjà, Monta Ellis va se retrouver dans une équipe où il va devoir faire avec un joueur comme Dirk Nowitzki, première option offensive chez les Mavs. Leur binôme peut faire douter, si on se souvient de la qualité qu’il donnait avec OJ Mayo. On n’arrive pas à bien déterminer quelle identité aura cette équipe : un peu de défense par là, un peu d’attaque ici, un peu de jeunesse là-bas ; ça sent le patchwork bordélique à plein nez. Shawn Marion, Vince Carter et l’Allemand commencent à se faire vieux, et on ne peut pas dire que le talent soit légion derrière. Rick Carlisle va devoir faire avec ça. On ne voit pas Dallas plus haut que la 4ème place de la divison. A eux de nous faire mentir.
Roster : Renaldo Balkman, DeJuan Blair, Jose Calderon, Vince Carter, Jae Crowder, Samuel Dalembert, Devin Ebanks, Wayne Ellington, Monta Ellis, Devin Harris, Bernard James, D.J. Kennedy, Shane Larkin, Ricky Ledo, Shawn Marion, Richard McConnell, Gal Mekel, Fab Melo, Dirk Nowitzki, Brandan Wright
Arrivées : Wayne Ellington, Gal Mekel, Jose Calderon, Monta Ellis, Samuel Dalembert, Ricky Ledo, Shane Larkin, Devin Harris, Dejuan Blair
Départs : OJ Mayo, Elton Brand, Darren Collison, Mike James, Chris Kaman, Anthony Morrow
Eh oui, on vous avait prévenus : cette division, c’est l’enfer des pronostiqueurs et des bookmakeurs. Les gars du South-West feraient passer n’importe quel Nostradamus pour un charlatan qui arrondit ses fins de mois en faisant de la voyance sur Internet. Toutes les équipes recèlent leur part d’indétermination : la hiérarchie, finalement, s’est faite avec comme critère la plus ou moins grande part de cette indétermination. Les Spurs sont ceux qui en ont le moins ; puis vient Memphis, qui n’a pas beaucoup changé ; puis débarque Houston, qui a le défaut d’afficher une nouvelle armada qui n’a pas encore fait ses preuves ; puis on voit Dallas, qui est l’équipe qui semble la plus instable (qui “semble” seulement) ; enfin on voit les Pélicans, dont la jeunesse et le roster combine talent et inexpérience, encore trop justes à court terme. Non en effet, avec cette division, Madame Irma aurait perdu son job.
Ecrit en collaboration par Gaëtan et Nathan