Spurs: Trop vieux pour le titre? Pas si sur…

Le 07 oct. 2013 à 15:34 par Giovanni Marriette

A revisionner sans cesse depuis quelques jours les dernières Finales NBA (et à me tordre et re-tordre le cou…), une question me revient sans cesse: A-t-on assisté à l’enterrement en bonne et due forme de cette formidable armada, notamment lors des derniers instants du Game 6, gérés d’une façon invraisemblable par un coach et un collectif pourtant dépositaires avérés d’une intelligence hors du commun? Ou au contraire cet échec viendra t-il chatouiller une dernière fois l’orgueil d’une équipe drivée depuis plus de 10 ans par un trident qui affichera cette saison 33 ans de moyenne d’age, autant dire pas loin de la date limite?

Si TP est actuellement au firmament de sa carrière, il n’en est pas autant pour notre bon vieux Timmy, et que dire de Manu Ginobili, clairement dépassé physiquement et mentalement lors du dernier affrontement final et qui flirte lui aussi dangereusement avec la fin de carrière… Une seule certitude, les Spurs ont une âme et la bête est blessée... Quoiqu’il arrive, cette saison sera – pour de bon cette fois – la tournée d’adieu d’une équipe qui aura dominé la Ligue pendant presque 15 ans et sera la dernière chance de ramener un titre au Ranch…

Alors, objectif faisable ou simple utopie de fin de vie, on tente de faire le point…

Pour la énième fois, les Spurs débuteront la saison avec l’étiquette de la Franchise vieillissante en fin de cycle. Oui mais voilà, ils ne sont plus simplement vieillissants, ils sont juste devenus vieux, ou du moins les joueurs qui portent normalement la Franchise… Et bizarrement, on a l’impression que les dirigeants tâtonnent un peu quant à la direction à prendre. En 2001, Tim Duncan venait déjà depuis sa Draft prendre le relais de l’Amiral, idem pour Tony avec Avery Johnson. Actuellement on voit ainsi mal qui pourrait succéder aux deux emblèmes Texanes, non pas en terme de leadership, mais au moins au niveau des stats… Si Cory Joseph et Patty Mills dominent malgré leur jeunes ages dans les compétitions internationales, on les imagine mal porter une Franchise. A l’intérieur également c’est le désert: The Big Fundamental a rentré tout ce qu’il voulait la saison passée (sauf le shoot qu’il fallait sniff…) mais à force de toujours se cramer un peu plus on ne lui verra bientôt plus que les os… Derrière lui c’est morne plaine. Tiago Splitter ne pourra jamais assumer un rôle d’intérieur N°1, et pour le reste, aucune flamme, aucun joueur capable d’enfoncer une défense poste bas comme pouvait le faire (par séquence) DeJuan Blair. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir eu la possibilité d’attirer un Free Agent cet été dans la peinture (Landry, Pekovic, Hickson, Millsap…). Pour Manu Ginobili, c’est un affreux dilemme qui se présente à Greg Popovich. En effet, si El Manu a sorti maintes et maintes fois les Spurs de situations délicates grâce à des arabesques dont lui seul a le secret, il est aujourd’hui complètement bouilli et a de plus en plus mal à peser sur une rencontre… Dans ce sens, Danny Green et les recrues Marco Belinelli et Sam Young devront commencer à prendre le relais pour apporter un semblant de menace extérieur au jeu des Spurs.

Kawhi Leonard, le rayon de soleil?

Éclaircie dans le brouillard gériatrique Texan, l’explosion annonce de “Kawaille” Leonard: Le très jeune (22 ans) et longiligne ailier a éclaboussé les derniers P.O. de par sa palette offensive et défensive méga-variée. Il fait partie des rares joueurs par exemple à pouvoir jouer LeBron James les yeux dans les yeux sur jeu placé et représente actuellement la seule garantie d’avenir pour la Franchise.

En résumé, sans un Tony Parker encore plus responsabilisé (en mode EDF par exemple) et un Kawhi Leonard assumant son statut de futur Franchise Player, les Spurs auront du mal à réussir leur sortie…

Le Roster:

Patty Mills, 25 ans, 1m83, 84kgs: Étincelant avec sa sélection mais bridé aux Spurs, dépassé dans la rotation par Cory Joseph, Nando De Colo et même T-Mac (!). Indispensable cependant au vestiaire et spécialiste des “bench highlights”. Du tir, de la vitesse, mais la confiance du Pop tarde à venir pour lui…

Cory Joseph, 22 ans, 1m92, 84kgs: Amené à former l’ossature de la sélection Canadienne avec Bennett et Wiggins dans les années à venir. Pile électrique en attaque, il a montré des choses intéressantes en P.O. au relais de TP et est devenu son back-up attitré. Devrait connaitre une grosse progression statistique cette saison.Il est heureux Tony, et il peut être fier également !

Tony Parker, 31 ans, 1m89, 84kgs: Que dire sur Tony? Un palmarès long comme les bras d’Alexis Ajinca, un leadership inestimable et une reconnaissance enfin avérée de la NBA, T.P. est tout simplement au sommet de sa carrière et les chances de titre pour les Spurs passeront inexorablement par des perfs solides du Frenchie. Plus près de la fin que du début, il devrait se servir de son été radieux pour enchainer positivement, au niveau phénoménal qui est le sien depuis maintenant plusieurs saisons.

Nando De Colo, 26 ans, 1m98, 91kgs: Rétrogradé dans la rotation durant les derniers P.O., Nando continue néanmoins d’avoir la confiance du Pop, notamment du fait de son statut de combo fort apprécié car plutot rare à Fort Alamo. Nando doit prendre ses shoots et durcir sa défense, cesser aussi d’être timoré quand il rentre sur le parquet. T’es en NBA Nando, profites bordel!!!

Manu Ginobili, 36 ans, 2m01, 93kgs: Dieu que c’est dur de voir un tel magicien perdre peu à peu la main-mise sur le jeu. A 36 balais, El Contusion se dirige lentement (et pas surement) vers la fin et l’acrobate n’était plus que l’ombre de lui même lors des derniers P.O., alternant shoots rats et mauvais choix… On attend de lui un dernier sursaut pour offrir un joli cadeau d’adieu à ses Spurs chéris pour qui il a donné de son corps des années durant. En sortie de banc toujours, mais avec moins de minutes, Manu est capable de nous enchanter une dernière fois on en est certains…

Marco Belinelli, 27 ans, 1m98, 88kgs: Remplaçant poste pour poste de Gary Neal, le Transalpin ramène sa folie du shoot et son abattage dans le Texas. Recrue majeure des Spurs, il devrait se fondre sans mal dans un jeu estampillé FIBA. Capable dans un bon jour de littéralement foutre le feu à une défense, il demeure également un défenseur solide, condition sine qua non pour jouer sous les ordres du Pop. Du pain béni pour ce dernier qui devrait en faire un de ces éléments majeurs.

Danny Green, 26 ans, 2m01, 95kgs: Une énigme: Vu tour à tour exploser les records from downtown, s’effacer honteusement aux Games 6 et 7 et fêter le titre avec ses potes du Heat, Danny Green devra se faire pardonner… Il aura pour mission d’étoffer son jeu car il ne pourra pas vivre uniquement par le shoot sous peine de voir son temps de jeu diminuer drastiquement. Doit s’imposer parmi les cadres de l’équipe.

Sam Young, 28 ans, 2m00, 102kgs: Une bonne pioche. Cantonné aux missions défensives a Indiana, Young est un energizer en sortie de banc qui de surcroit possède, à défaut d’un shoot fiable, une capacité de pénétration pas assez reconnue. Coéquipier modèle, il vient apporter de précieuses minutes en relais des titulaires.

Corey Maggette, 34 ans, 2m01, 102kgs: Le vieux briscard apporte son expérience et son adresse au Roster des Spurs. Vieux routier de la Ligue, mais promis à des miettes car trop unidimensionnel dans son jeu.Kawhi Leonard en plein travail de sape face aux Lakers.

Kawhi Leonard, 21 ans, 2m04, 102kgs: Sa défense sur LBJ en Finale NBA est à montrer dans tous les clinics. Son arsenal offensif est cependant encore à polir. Bête athlétique, QI Basket bien au dessus de la moyenne, Kawhi porte l’avenir de la Franchise sur ses épaules de déménageur. Assassin silencieux en attaque et efficace poste bas, il doit encore bosser en 1/1 et il deviendra rapidement un des all-around les plus redoutés de la Ligue. Potentiel All Star dès cette saison, il doit d’ores et déjà assister Parker en terme de leadership. De très beaux jours devant lui.

Jeff Ayres, 26 ans, 2m10, 113kgs: Une centaine de matches en 3 saisons pour des moyennes de 3 pts et 2 rebonds. Jeff Ayres découvrira cette année le bout du banc des Spurs, voire carrément la D-League. Difficile de se faire une place derrière le quatuor Diaw/Bonner/Splitter/Duncan…

Matt Bonner, 33 ans, 2m13, 107kgs: Le Red Mamba fait partie des joueurs qu’on adore voir évoluer. Malgré une mécanique de shoot à vomir, il est le facteur X de l’attaque quand celle-ci pédale dans la semoule. Pas un foudre de guerre en défense mais il va sans rechigner au carton sous le cercle et déploie une grosse énergie des deux cotés du terrain. Sniper reconnu et redouté, capable d’envoyer des séries phénoménales, ce qui nous ferait presque oublier ce look et cette dégaine incroyables…

Boris Diaw, 31 ans, 2m07, 107kgs: En 10 ans, Babac est passé d’avion de chasse à point d’ancrage à l’intérieur. Capable d’envolées spatiales à ses débuts, Boris s’est mué depuis son passage chez les Bobcats en intérieur facilitateur, doté d’un sens de la passe inouï. Il forme avec Duncan un duo complémentaire à souhait et régale ses partenaires avec ses écrans dévastateurs. Ne soyons pas chauvins, Boris est un rêve de coach et un titre viendrait couronner une carrière vécue dans l’ombre relative de son bestfriend.

Aaron Baynes, 27 ans, 2m13, 118kgs: Fort de 17 apparitions la saison dernière sous le maillot des Spurs, le Tall Black peine à s’imposer dans la Grande Ligue. Fort d’un gabarit imposant, il a néanmoins du mal à résister aux impacts dans la raquette. Sera amené cette année encore à jouer les portes serviettes pour son illustre capitaine. Plus adapté au jeu FIBA, cette saison apparait comme sa dernière chance pour se faire une place aux States.

Tiago Splitter, 28 ans, 2m16, 109kgs: A présent parmi les cadres de la Franchise, le Brésilien représente un mur impressionnant dans la peinture. Doté d’une grande envergure, il manque cependant de dureté, ce qui lui vaut régulièrement d’être la gueststar sur les posters des petits ricains… Frustre en attaque, il a toujours du mal à reproduire ses perfs entrevues en Europe et avec sa sélection. Il reste malgré tout un des points d’ancrage de l’attaque du Pop, très efficace notamment sur le Pick’n’Roll avec T.P.. Un peu plus de solidité et il pourrait franchement devenir un des tous meilleurs pivots NBA.tim-duncan-game-3

Tim Duncan, 37 ans déjà, 2m15 de grâce, 116kgs d’intelligence: Le meilleur pour la fin! Presque unanimement considéré comme le meilleur ailier fort All Time, Timmy débutera en Novembre sa tournée d’adieu faite une nouvelle fois de bourre-pifs intelligents, de shoots avec la planche mais toujours d’aussi peu de sourires… L’aura de Duncan est telle que son départ risque d’être vécu comme une petite mort du coté de San Antonio. Alors Messieurs Dames, même si le Mister affichera 38 balais au printemps prochain, profitez une dernière fois du bonheur de voir jouer une telle machine à moves, encore au dessus, malgré son age, de la quasi-totalité des intérieurs de la Ligue… Putain Tim, t’es pas encore parti que tu nous manques déjà…

Graphismes by Artem.