The Return en quelques lignes : Derrick Rose a retrouvé les parquets à Indiana
Le 06 oct. 2013 à 10:54 par Bastien Fontanieu
Pas de quoi vraiment péter un câble devant la performance de Derrick Rose hier soir chez les Pacers, mais un contexte suffisamment exceptionnel pour lui dédier quelques lignes d’analyse. Allez, sur le billard le Dédé.
Dès l’échauffement des joueurs, on assiste à un véritable show façon Justin Bieber au SDF (Stade de France, on vous a vu venir) rien qu’en écoutant les fans des Bulls, qui ont fait le déplacement chez leurs voisins pour avoir droit aux premières images de Derrick en chaussures et sur un parquet NBA. La star de Chicago ne change pas vraiment d’attitude, et les automatismes reprennent : visage fermé, pas de blagues pourries avec ses potes, on est dans la sphère Thibodeau du début à la fin et Rose respecte cela avec un naturel déconcertant. Loin de là les célébrations à la LeBron James alors que le match n’a même pas commencé.
Du coup, quand l’entre-deux est remporté par les Pacers et que la première possession ne donne pas grand chose, les taureaux récupèrent la balle et la foule commence à faire ses quelques premiers cris. Il va l’avoir ! Ca y est ! On y est ! Version Molière oblige, mais les spectateurs qui ont payé leur billet savent qu’au-delà du score final de ce match, c’est l’état de santé et le niveau de jeu de l’égérie d’Adidas qui coûte l’intégralité du ticket. Survient alors ce moment venu d’ailleurs, sorte de rappel au retour de LeBron James à Cleveland ou des premières secondes d’un certain Michael Jordan à…Indiana pour son premier come-back : Derrick touche la balle, et on se croit dans le quatrième quart d’un Game 7. Une bronca incroyable, loin d’être sous forme de huées, mais si puissante et inattendue qu’elle nous ferait limite peur. Mélange d’excitation exprimée à haute-voix et de peur gardée après 18 mois d’attente ? Suite logique du phénomène, Derrick fait tourner la balle et le calme revient comme par magie au BankersLife FieldHouse d’Indianapolis.
Trêve de blabla épique, place aux choses sérieuses : son apport dans le jeu. Si Derrick ne nous a pas fait d’action ultra-spectaculaire sur ce match hormis un and one tout en puissance qui nous a replongé en 2010 le temps d’une contre-attaque, le trait marquant qui a refait surface sur ce retour en puissance est l’esprit de compétition de D-Rose. Loin d’être intimidé par les tours d’Indiana ou calmé par le contexte très pauvre de la présaison, Derrick fera ce qu’il a toujours fait, et ce même avec la pression subie dès ce premier match : vouloir gagner quoi qu’il arrive. Passages en force provoqués, rebonds offensifs arrachés parmi les arbres, défense bien basse sur ses genoux pour faire vomir George Hill et offensives rapides sous les ordres du général, on a quand même bien kiffé retrouver la détermination folle du garçon, et surtout qu’elle n’a pas eu à changer après un abattage médiatique insoutenable sur ces 18 derniers mois. Roy Hibbert qui se tient droit devant l’arceau ? Pas de problème : montée sur un pied pour créer le contact à une formidable hauteur, et retombée de façon très inquiétante sur le genou droit, qu’il frotte comme si de rien n’était. Faute au numéro 55, deux lancers. Des Bulls un peu lents en attaque ? On y va : coast-to-coast pour attirer tous les yeux, avant de décaler Luol Deng qui est tellement seul à trois points qu’il peut appeler Nate Robinson pour lui dire que tout va bien. Ficelle.
Au final, que retenir de ces 20 minutes de jeu soldées par 13 points, 3 passes et 2 interceptions ? La présaison n’offre rien de véritablement passionnant pour pouvoir se faire un vrai avis sur l’état général de Derrick Rose, mais son esprit de compétition, ses qualités athlétiques, et surtout ses quelques kilos de muscles en plus sont bien présents. Déjà. Il ne nous reste plus qu’à voir ce que cela peut donner sur la durée, si son tir extérieur est aussi merveilleux que certains le prétendent, et attendre le retour d’un copain qu’on connait bien : Joakim Noah, de quoi lancer la saison tant attendue des Bulls. Prochain papier ? Forcément pour le retour de Dédé au United Center, où un public en délire devrait se présenter la bave aux lèvres…
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