Si la cuvée 2013 ne restera assurément pas dans les annales, les franchises ayant en majorité préféré l’avenir et la Draft 2014 (Wiggins, Parker) qui s’annonce monstrueuse, il n’en est pas moins que la promo en question comprend son lot de futurs joueurs phares, de probables bons Role Players mais aussi de gros flops en devenir…
10 arrières, 13 ailiers et 7 pivots composent cette année le 1er tour et parmi eux on suivra avec attention l’évolution de certaines pépites amenées à jouer un rôle important dès cette saison. Alors qui sera le nouveau Damian Lillard, le prochain Mike Beasley (on le souhaite à personne…), qui s’imposera dès ses débuts et quels sont les feux de paille annoncés? Si nous ne sommes pas tous des Madame Irma, certains éléments nous permettent de nous avancer sur quelques dossiers. Revue d’effectif:
ILS VONT CARTONNER
Anthony Bennett, 2m03, 110kgs, Cleveland Cavaliers
A voir le recrutement et la politique finaude de Dan Gilbert depuis l’épisode tragique The Decision, le front office avait forcément une (très) bonne idée derrière la tête en sélectionnant le bondissant Canadien avec leur premier choix. En draftant Bennett, les Cavs s’assurent, à minima, un des axes meneur/intérieur les plus excitant de la Ligue tout en sachant que l’arrivée de l’énarque Andrew Bynum va certainement permettre au Rookie de bénéficier d’une place considérable dans la raquette pour apprendre les rudiments du métier, Mike Brown ayant déjà annoncé vouloir reconvertir le beau bébé de 110 kgs au poste 4. Car s’il a démontré à UNLV ses talents de scoreur, il devra chez les grands gagner en rigueur défensive et apprendre à se coltiner les Babars des raquettes. Tristan Thompson étant son seul véritable concurrent au poste 4, nul doute qu’il aura des minutes pour tracer pourquoi pas, dès cette saison, un chemin vers les sommets pour les Cavs. On attend en tout cas beaucoup de son association de malfaiteurs avec Kyrie Irving et on suivra avec attention les Top Ten de début de saison dans l’Ohio…
Victor Oladipo, 1m93, 97kgs, Orlando Magic
Dans une franchise Floridienne dénuée de stars et en pleine reconstruction depuis le Dwightmare, l’ancien Hoosier a toutes les chances de s’imposer d’emblée comme l’un des leaders de cette jeune équipe. Présenté comme le plus gros défenseur sur l’homme de cette cuvée 2013, Oladipo présente un profil de stoppeur/slasher assez unique pour un joueur de son age et Jacques Vaughn loue déjà sa maturité et l’énergie qu’il déploie des deux cotés du parquet. Si le gamin n’est pas prêt d’entrevoir les PO, il pourrait s’affirmer rapidement comme l’un des hommes forts de la Franchise. Cependant, pour passer à l’étage supérieur, il devra apprendre à shooter plus, notamment derrière la ligne (1 tir/match seulement la saison passée) pour enfin devenir une réelle menace offensive. Mais nul doute que le Nigérian d’origine à toutes les cartes en main pour s’imposer d’entrée de jeu comme un des leaders de la jeune escouade Magic…
Trey Burke, 1m93, 86kgs, Utah Jazz
Quand on débarque en tant que meneur titulaire d’une franchise qui a vu passer des génies comme John Stockton ou D-Will, autant dire qu’il faut avoir une sacrée paire de “cojones”. Trey Burke est fait de ce bois là. Élu joueur universitaire de l’année avec Michigan, le Rookie débarque dans une franchise retapée de la cave au plafond (exit Big Al et Millsap) et représente déjà à lui seul l’essentiel de la menace extérieure de sa team…Si l’explosion attendue de Derrick Favors dans la raquette doit arriver, ce ne se fera pas sans l’apport de ce petit meneur scoreur, capable également de régaler ses partenaires sur Pick’n’roll. On imagine bien une 1ère saison à la Damian Lillard, un peu moins scoreur toutefois, à la condition qu’il règle la mire longue distance après avoir été en mode arrosage automatique tout l’été. Si les PO paraissent un peu utopiques cette saison à Salt Lake City, Trey Burke a tout pour s’imposer rapidement comme l’un des meilleurs meneurs de la Ligue. A suivre….
Michael Carter-Williams, 1m98, 84kgs, Philadelphia Sixers
En voilà un dont on devrait reparler rapidement. Après avoir tourné la page Jrue Holiday, les Sixers ont décidé de miser à la mène sur l’un des playmakers les plus séduisants de cette Draft, meilleur passeur NCAA la saison passée avec Syracuse. Faute de Big Men potables à servir au poste, le jeunot aura du mal à rééditer ses perfs à la distribution mais, fort d’un shoot mi-distance plus que respectable, il formera avec Evan Turner une ligne arrière excitante à voir jouer et très complémentaire. Et en attendant le retour de Nerlens Noel cet hiver, c’est essentiellement sur les épaules de la doublette que reposera l’espoir d’une saison pas trop catastrophique. Et le Rookie pourrait bien en surprendre plus d’un et faire oublier Jrue plus vite que prévu…
Ben McLemore, 1m96, 88kgs, Sacramento Kings
Alors là, on tient un sacré numéro. Scoreur efficace (15.9 pts à 50% pour sa dernière campagne avec les JayHawks), phénomène athlétique et défenseur plus qu’honnête, McLemore présente toutes les qualités d’un potentiel ROY: débarqué dans une équipe jeune et ambitieuse (Cousins, Patterson, Thomas), il représente sans nul doute l’avenir de la franchise Californienne et vient valider le projet jeune mis en place par les dirigeants. Avec Isaiah Thomas, Greivis Vasquez et enfin débarrassés de l’ex futur Franchise Player Tyreke Evans, les Kings peuvent enfin voir un peu plus loin, et pourquoi pas dès cette année ou les PO ne paraissent plus être un si lointain objectif. Starter probable, McLemore partagera le poste 2 avec Marcus Thornton et Jimmer Fredette, 2 shooteurs quasi-exclusifs, autant dire que tous les feux sont au vert pour un joueur qui devrait alimenter rapidement les Highlights NBA. ..
ILS DEVRONT S’IMPOSER:
Kentavious Caldwell-Pope, 1m96, 93kgs, Detroit Pistons
Déjà, me direz-vous, avec un prénom pareil c’est pas gagné…De plus, le Rookie débarque à MotorTown dans une équipe en pleine reconstruction et devra composer avec une concurrence féroce à son poste (Billups, Bynum, Jennings, Singler et Stuckey se partageront les lignes arrières). Ça fait peut-être beaucoup pour un joueur certes athlétique et souvent en veine au rbd (7.1 prises à Georgia) mais en proie à des problèmes de finition et pas encore tout à fait au point niveau mécanique de shoot… Entouré de bouffeurs de ballon, KCP devra bosser dans l’ombre s’il veut se faire une place de choix dans le roster, à moins que Maurice Cheeks ne décide d’en faire un poste 3, afin d’exploiter ses capacités de slasher et de pénétration ligne de fond, et sa facilité à prendre les écrans pour des catch and shoot dans le corner. Wait and see…
Otto Porter, 2m06, 90kgs, Washington Wizards
Dans une équipe drivée par des joueurs pas forcément portés sur le collectif (en restant poli Mrs Wall, Beal and cie…), difficile de se faire une place au soleil. Otto Porter à les qualités de ses défauts: joueur polyvalent, mais pas assez costaud pour se coltiner des montagnes de muscle et pas assez rapide pour résister aux cross des lutins de la Ligue. Si une place au poste 3 lui est d’ores et déjà assurée dans le 5, le Rookie fraichement sorti de Georgetown devra étoffer son jeu, pousser de la fonte et enchainer les heures sup’ au gymnase pour demeurer d’avantage qu’un second couteau. En outre, il ne pourra compter que sur lui même, le vestiaire des Wiz n’étant pas connu pour son QI élevé ou sa capacité à former les jeunes pousses de la Ligue c’est le moins que l’on puisse dire… Une saison à 12pts 7rbds parait déjà une bonne base avant pourquoi pas, d’amorcer un décollage un peu plus spectaculaire…
Cody Zeller, 2m13, 109kgs, Charlotte Bobcats
Premier pivot appelé au pupitre par Adam Silver, le frère de Tyler possède un profil intéressant de pivot longiligne, rugueux mais aussi scoreur. Cette race n’étant pas légion dans la Ligue, on parierait bien sur une belle surprise pour le troisième larron de la fratrie. A un poste de pivot squatté par des joueurs ultra-défensifs (Diop, Haywood, Biyombo), Cody a toutes les chances de composer à court terme une raquette complémentaire à souhait avec le Big-Al et son gros buffet. Hargneux et doté d’une belle panoplie poste bas, il devra néanmoins s’écarter plus souvent du cercle afin d’élargir sa palette offensive, cantonnée pour le moment aux joutes in the paint. Mais à coup sur on tient là un futur (très) bon intérieur NBA.
Rudy Gobert, 2m18, 108kgs, Utah Jazz
Attendu beaucoup plus haut à la Draft, Rudy aura du patienter jusqu’au 27ème pick pour enfin mettre sa belle casquette. Envoyé de Denver à Salt Lake City, c’est finalement dans la capitale Mormone que le jeune Frenchie fera ses gammes cette saison. Pivot atypique du fait notamment de son envergure proprement hallucinante, il lui sera demandé cette saison pour commencer d’être présent défensivement (si possible en alignant les grosses bâches merci…) et de progresser doucement mais surement dans ses moves dos au panier, ce qui malheureusement est loin d’être son fort pour le moment. Dans une raquette ou il sera probablement le back-up d’Enes Kanter, il a tout a gagner dès sa saison Rookie mais attention tout de même à l’excès de confiance il ne serait pas le premier géant Français à se casser les dents Outre Atlantique… Du haut de ses 2m18, Rudy va devoir prendre du volume s’il ne veut pas péter au moindre choc face aux Pekovic, Howard et Cie. Mais le garçon est travailleur et le jeu en vaut bien la chandelle…
ILS VONT GALÉRER:
Steven Adams, 2m13, 113kgs, Oklahoma City Thunder
Premier Kiwi de l’Histoire choisi au premier tour, Steven Adams est une énigme. Role player défensif durant son cursus universitaire à Pittsburgh, ce beau bébé devra cravacher pour décrocher un rôle dans la rotation du Thunder ou, si la concurrence n’est pas forcément folichonne, on n’a pas vraiment l’habitude de servir les intérieurs en attaque… Et même dans le cas contraire on doute franchement du niveau offensif d’un joueur qui, s’il est entouré de 17 (!) frères et sœurs, risque de se retrouver bien seul dans le monde impitoyable de la NBA…
Mason Plumlee, 2m08, 107kgs, Brooklyn Nets
Non pas que le garçon ne présente aucune garantie à ce niveau, mais on regretterait presque l’arrivée de Plumlee 2ème du nom dans les strass de Brooklyn. Pourtant fort d’une ligne de stats plus que correcte (17.1 pts, 10 rbds) dans le programme o combien réputé du Coach K à Duke, Mason risque de se heurter de plein fouet au mur de la concurrence. La franchise New-yorkaise souhaitant à très court terme accéder au sommet de la Ligue, de ce fait elle ne devrait pas compter plus que de rigueur sur le Rookie, J-Kidd devant déjà composer avec un des puzzle les plus compliqués de l’Histoire… Avec KG, Brook Lopez, Evans, Blatche, Teletovic et même Kirilenko pour le partage du gâteau dans la raquette, on souhaite juste à l’ami Plumlee de ne pas avaler la fève de travers…Direction D-League?…
Tim Hardaway Jr, 1m98, 90kgs, New York Knicks
Joli clin d’œil à l’Histoire pour le minot qui rejoint une franchise et une salle plutôt enchantée à l’idée d’insulter son mythique papa dans les 90’s… Pour la belle histoire, on s’arrêtera là. Si on prédit au rejeton une solide carrière, au mieux, de role player offensif, sa marge de progression parait trop courte pour espérer influer sur le jeu des Knicks. Il a cependant pour lui un potentiel athlétique certain mais devra passer outre son illustre patronyme pour peut être se faire un prénom. Manque de bol il a le même aussi…Merci papa… De plus, la régularité ne semble pas être au top de ses qualités et si le garçon reste campé sur ses acquis, il pourrait bien venir grossir le contingent des flops New-yorkais ces dernières années…
ON NE SAIT PAS QUOI EN PENSER:
Nerlens Noel: 2m11, 103kgs, Philadelphia Sixers
Attendu (et attendant) un probable first pick lors de la Grande messe annuelle, Nerlens Noel a non seulement attendu le 6ème choix pour rejoindre l’estrade mais il a également regardé tranquillement le GM des Hornets s’en servir comme une vulgaire monnaie d’échange pour récupérer Jrue Holiday. Ça commence à faire beaucoup pour un jeune (19 ans) homme dont l’égo semble beaucoup plus en forme que ses genoux… Blessé jusqu’en décembre, le pivot aura tout le loisir d’étudier et d’intégrer pleinement les systèmes de Brett Brown. Grand, athlétique et doté d’une envergure et d’une verticalité phénoménales, le double N a toutes les cartes en main pour devenir dans un premier temps l’un des meilleurs stoppeurs de la Ligue. Mais à une époque ou les blessures rapides ont plombé les carrières d’un paquet de joueurs (Roy, Oden…); on préfère jouer la montre coté Sixers et Nerlens Noel, s’il est effectivement de retour avant…Noël, sera sans doute bien ménagé lors de sa saison Rookie…
Kelly Olynik, 2m13, 109kgs, Boston Celtics
Un mélange entre le look eighties de Bjorn Borg et le jeu ultra physique d’Andrea Bargnani. Voilà en résumé le profil du Rookie Canadien en provenance de Gonzaga. Un véritable OVNI dans le Massachusetts, pivot de 2m13 qui n’aime rien de plus que s’écarter derrière la ligne pour envoyer (avec une certaine adresse d’ailleurs) et pas bagarreur pour un sou, préférant ses spots à la périphérie aux joutes viriles in the paint. Un profil pas forcément inintéressant pour les C’s qui possèdent en Brandon Bass et Jared Sullinger 2 sumos des raquettes et qui pourraient bien avoir besoin du hippie pour étirer les défenses. Un jeu toutefois bien stéréotypé qui pourrait lui fermer les portes s’il ne se décide pas à aller prendre (et mettre) quelques brins dans la peinture. On attend de voir…
Shabazz Muhammad, 1m98, 100kgs, Minnesota Timberwolves
LE joueur TrashTalk par excellence. Déjà viré du Rookie Programm pour avoir “invité une personne de sexe féminin dans sa chambre d’hôtel” et plusieurs fois épinglé pour des histoires de “paiement non-autorisé” et toutes sortes de sorties peu raccord avec l’univers policé des campus, Shabazz débarque dans le Minnesota avec déjà la pression inhérente à sa réputation de joueur nuisible. Coté parquet, après avoir enflammé le pays au lycée, il a semblé marquer le pas avec UCLA, la faute à un jeu trop unidimensionnel, trop porté sur le scoring. C’est que le jeune homme aime bien faire ce qu’il veut avec la gonfle…. Ajoutez à cela un QI basket souvent décrié et la barrière semble du coup un peu haute pour le futur n°15 des Wolves, habitués pourtant à ce genre de situations, depuis le passage notamment d’un certain Mike B… Mais avec ce genre de joueurs, tout rentre dans l’ordre du possible et si Rick Adelman a du boulot pour tempérer son louveteau, ce dernier pourrait bien nous gratifier de quelques cartons offensifs dès cette saison…
En bref, si la Draft 2013 aura bien du mal à nous faire patienter jusqu’à Juin prochain et l’arrivée dans la Ligue de phénomènes comme Wiggins et Jabari Parker notamment, on suivra quand même avec attention cette promo homogène, pas franchement spectaculaire mais dont plusieurs futurs All Stars pourraient cependant émerger….
Les pronos de votre serviteur pour le titre de ROY:
Trey Burke: 40%
Ben McLemore: 30%
Anthony Bennett: 30%