[Draft 2013] Le sort des trois nouveaux Frenchies de la NBA
Le 29 juin 2013 à 15:58 par Benoît Carlier
Réputée comme une cuvée assez faible, la Draft 2013 a tout de même déchaîné les passions et réservé son lot de surprises à l’occasion de la der’ de David Stern. Rarement les prévisions et mock-Draft des spécialistes ne se seront révélées aussi fausses que ce jeudi au Barclays Center. Et au milieu de ce joyeux bazar, trois français ont su tirer leur épingle du jeu. TrashTalk fait le point sur leur avenir immédiat et à plus long terme.
Rudy Gobert
(27ème choix – drafté par les Denver Nuggets et envoyé au Jazz)
Plus grand espoir français, le géant choletais aurait de quoi être déçu par sa position. Mais dans une Draft version 2013 plus imprévisible que jamais, Rudy Gobert préfère apprécier sa chance d’intégrer un effectif NBA avec un contrat garanti à la clé. Il savourait d’autant plus son entrée dans la Grande Ligue que le Jazz était « l’une des trois franchises qui lui plaisait le plus ». Sur Twitter, Gobert souhaitait rassurer ses fans.
[quote]« À tout ceux qui pensent que je suis déçu d’être en 27, je ne suis pas déçu. Je suis le plus heureux du monde ce soir (jeudi, ndlr), et surtout n’oubliez pas que la draft ce ne sont que des chiffres. La seule vérité c’est le travail et le terrain. »[/quote]
Et du travail, il en faudra au pivot (2,15 m pour 110 kg) pour satisfaire les attentes des dirigeants du côté de Salt Lake City. Selon le coach du Jazz, Tyrone Corbin, Rudy Gobert devrait bénéficier de 15 à 20 minutes de temps de jeu dès sa première saison. Loin de lancer ces mots en l’air, la direction de l’Utah semble beaucoup miser sur le pivot français qui pourrait vite grimper dans la rotation juste derrière le Turc Enes Kanter et Derrick Favors, tandis que Paul Millsap et Al Jefferson devraient quitter le pays des Mormons durant l’été.
Verdict : Le début d’une aventure excitante pour Rudy qui devrait faire sa place dans la Grande Ligue à force de travail et d’abnégation jusqu’à devenir, à terme, le back-up d’un titulaire en puissance. Bonus, à l’inverse d’un Kevin Séraphin qui préfère perfectionner son jeu aux États-Unis durant l’été, Rudy Gobert intègre avec un plaisir non dissimulé la pré-sélection de 17 joueurs de Vincent Collet en vue de l’EuroBasket 2013 qui se déroulera en Slovénie du 4 au 22 septembre prochain. Un joueur bien dans sa peau et bien dans sa tête, taillé pour réussir sur la planète NBA.
Livio Jean-Charles
(28ème choix – drafté par les San Antonio Spurs)
Fort de sa performance de MVP lors du Nike Hoop Summit au mois d’avril (27 points, 13 rebonds), Livio Jean-Charles a bien failli se retrouver premier Français de cette Draft 2013. En fin de premier tour, l’ailier de 19 ans atterri donc chez le vice-champion NBA, le plus grand refuge d’expatriés français outre-Atlantique. Il devrait cependant rester sagement à l’ASVEL, le temps de s’aguerrir une ou deux saisons de plus, avant de rejoindre Tony Parker, Boris Diaw et Nando De Colo dans le Texas. Élu meilleur espoir de Pro A cette saison, il a encore tout à apprendre du basket de haut niveau. Avec 3,4 points et 2,7 rebonds en 14 minutes sur le dernier exercice, ce diamant brut tout droit venu de Cayenne a besoin d’être taillé et poli avant de se mesurer aux plus belles pierres américaines.
[quote]«Nous pensons qu’il offre un vrai potentiel de développement. Il joue pour un très bon entraîneur dans un club très respecté. C’est un club avec lequel ont devrait bien pouvoir travailler», a déclaré RC Buford, le GM des Spurs.[/quote]
Un pari sur l’avenir de la franchise aux quatre titres pour lequel Tony Parker ne semble pas étranger. Le meneur texan et vice-président de l’ASVEL aura probablement veillé à glisser quelques mots doux à l’égard de son poulain aux dirigeants des Spurs. Une connexion qui ne devrait pas être prête de s’arrêter, dans une NBA en pleine politique d’internationalisation.
Verdict : Assuré d’un contrat d’un contrat de deux années plus deux autres en option à son arrivée en NBA, Livio devrait patiemment faire ses gammes en France pour débarquer en terre texane d’ici l’exercice 2014-2015. Un nouveau défi se proposera alors à lui dans un effectif probablement rajeuni après les départs à la retraite prévisibles de Tim Duncan et Manu Ginobili.
Joffrey Lauvergne
(55ème choix – drafté par les Memphis Grizzlies et envoyé aux Denver Nuggets)
Surprise du chef de cette édition 2013, l’ancien Chalonnais Joffrey Lauvergne a été sélectionné en fin de second tour par les Memphis Grizzlies avant d’être échangé dans le Colorado, où il rejoindra Evan Fournier, un vieil ami datant de ses années à l’INSEP. Difficile de connaître les réelles intentions des Nuggets à son sujet, mais l’ailier du Partizan Belgrade devrait participer à la Summer League pour montrer ce dont il est capable. Loin d’être assuré d’un contrat NBA, il devrait retrouver la capitale serbe et évoluer aux côtés de Leo Westerman, au moins la saison prochaine. Il pourra alors venir frapper à la porte de Denver pour tenter sa chance au pays de l’Oncle Sam.
Verdict : Aussi sélectionné dans la première liste de Vincent Collet au poste 4, Joffrey Lauvergne enchaîne les bonnes nouvelles et semble sur la bonne voie. Reste pour lui à multiplier les efforts pour acquérir le petit plus qui lui fera toucher au saint Graal, la NBA. En cas d’échec, l’Alsacien de 21 ans devrait tout de même évoluer parmi l’élite européenne, dans la seconde plus grande compétition de basket au monde, l’Euroleague.
Le basket-ball français se porte à merveille et le contingent tricolore en NBA ne devrait cesser de croître lors de ces prochaines années. Comptons sur ces trois hommes pour faire briller l’image de notre nation par delà l’Océan et participer à la médiatisation de la balle orange dans l’Hexagone.