[Preview] Game 7 : L’histoire d’un affrontement épique à Miami

Le 20 juin 2013 à 13:55 par Bastien Fontanieu

C’est l’histoire d’un conte écrit avec une plume d’or. Le livre des Finales NBA 2013, sur le point de se refermer d’ici quelques heures, aura une place toute particulière dans la bibliothèque déjà sublime de la meilleure ligue de basketball au monde. Et à Miami dans la nuit, ce n’est pas qu’un simple match de balle orange entre quatre lignes et dix joueurs qui nous attend, c’est la rencontre exceptionnelle entre l’histoire et la passion, le rêve et la réalité, les Spurs et le Heat. Game 7, nous voici.

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Dans une Ligue où tout va si vite, un match tous les soirs en saison régulière, des joueurs qui changent de camp comme on change de chemises, des blessures à répétition, des coachs qui se retrouvent sur le carreau plus vite que Jérôme Cahuzac, des avions à prendre à chaque sortie de douche, il est des fois bon de prendre un peu de temps afin d’apprécier ce qui nous est offert, et notamment ce soir. Après tout, n’aurons-nous pas sur le parquet du Heat le meilleur ailier-fort de l’histoire du jeu ? Le meilleur basketteur français ever né en Belgique ? Le plus grand talent physique jamais créé ? Deux des meilleurs arrières que le jeu ait proposé ? Sans même mentionner la carrière exceptionnelle de Chris Bosh ou Shane Battier, l’excellence développée par Erik Spoelstra et Gregg Popovich, et la présence discrète de figures générationnelles comme Tracy McGrady ou Ray Allen, le scénario proposé par ce Game 7 des Finales NBA a des allures de roman légendaire où la fin ne peut être devinée sans avoir feuilleté les dernières pages, encornées avec pour date ce fameux Jeudi 20 Juin 2013.

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S’il y a bien une leçon que nous avons tous appris au cours de ces deux dernières semaines, c’est bien qu’il était impossible de prévoir quelque résultat qu’il soit dans cette série aux allures de récit chevaleresque. Des flèches de dernière seconde, des héros au sommet de leur art, le retour d’un roi âgé mais toujours aussi dominant, l’arrivée à maturité de certains apprentis cachés dans l’ombre : tout le monde aura eu droit à sa vague sentimentale en regardant ces Finales 2013. Le point culminant arrivant bien évidemment ce Mardi, tel un alignement des astres, les dieux de notre sport penchés sur l’American Airlines Arena de Miami comme des enfants devant leur télé pour offrir ce que beaucoup caractérisent, y compris cette plume, comme étant le plus beau match de Finales de notre génération. Un tourbillon de sensations fortes qui nous aura rappelé non seulement à quel point le sport est porteur de belles valeurs, mais également à quel point il peut nous élever dans certains moments de notre quotidien si illusoire.

Remporté par le Heat derrière un LeBron James orphelin de son bandeau, là aussi geste symbolique de cette série où tout peut arriver, ce Game 6 a offert à tout fan de basketball qui se respecte ce qui se fait de mieux en terme de compétition et d’enjeu : un Game 7, un seul, 48 minutes pour définir une saison, désigner un champion, conclure cette saison pleine de passion. Et si cette simple présentation suffisait pour définir la mise, nous serions tous journalistes sportifs d’office. Plus qu’un possible second titre pour LeBron James ou une cinquième bague pour Tim Duncan, le match de ce soir présente l’avènement de deux philosophies du basket, deux approches, deux cultures qui s’entrechoquent, deux dynasties qui se croisent. La construction patiente et silencieuse dans une ville moyenne du Texas, la soif de succès immédiat à coup de billets sur une plage ensoleillée de Floride. La solidité du trio des Spurs célébrant une victoire avec la même sobriété qu’un scientifique qui viendrait de découvrir que 2 et 2 font 4, l’exubérance des tenues en conférence de presse et l’omniprésence des contrats publicitaires du Heat. Y a-t-il un bon et un mauvais ? Tout est une question de goût et de respect. Mais au final, on ne pourra pas reprocher à ces deux effectifs de s’être donné à fond pour nous proposer des Finales d’exception.

Prenons donc le temps, ce temps si souvent oublié, afin d’apprécier la rencontre qui nous est proposée ce soir. Au diable les maillots, les franchises, les arbitres et la clique de David Stern. Dehors les fans qui quittent l’arène avant même que leurs héros aient fini d’en découdre, les imbéciles qui restent dans leur gueguerre futile afin de cracher sur les bling-bling du Heat ou l’anticonformisme de Popovich. Au lit les fans de la balle orange qui se permettent de juger une rencontre sans avoir goûté au café de la mi-temps, ou au bâillement des conférences de presse. Ce soir, c’est le basketball qui est roi. Profitons-en, avant de passer à une nouvelle ère, un nouveau champion, un nouveau président, une nouvelle saison.