Bien que la traduction française du titre donne quelque peu la nausée, ce Glory Road (Les Chemins du Triomphe) se faufile aisément dans notre panthéon dédié aux meilleurs films représentatifs du basket-ball. Véritable pièce historique, il s’inscrit dans un désir minutieux de restituer les échos d’une histoire touchante, d’une lutte envers un racisme gênant, tapi dans l’ombre de l’Histoire.
Dans la lignée de Hoosiers, le film porte ce besoin, ce devoir de théâtraliser ces petites anecdotes anodines, virulentes afin d’en laisser une marque indélébile pour les générations à venir. Ainsi, de par une mise en scène élogieuse, donnant vie à ce fluide temporel fabriqué par l’essence même du basket-ball, le récit gravite autour de l’abnégation courageuse, unique pour l’époque, d’un entraîneur ordinaire, Don Haskins (Josh Lucas), de défier le regard perçant de toute une décennie, des instances obstruées du championnat NCAA, en composant majoritairement de joueurs afro-américains l’équipe d’El Paso au Texas. Fondée à partir de faits réels, l’oeuvre repose sur une retranscription fidèle des lieux, des coutumes et de la sombre idéologie xénophobe texane des années 1960, issue des vestiges d’un ancien Etat du Sud des Etats-Unis aux lois ségrégationnistes.
Dès la première seconde, le spectateur prend librement parti aux côtés du héros et le suit corps et âme au coeur de ce chemin sinueux vers la dignité humaine. Cependant, contrairement à Coach Carter, le spectateur ne parvient que difficilement à s’identifier aux différents acteurs , livrant une prestation timide, peu inspirée par moment, étant donné le fond prééminent du sujet abordé. Toutefois, la combinaison, stylisée aux couleurs du passé, des effets de lumière et du jeu saccadé des ralentis nous situe à juste titre dans l’atmosphère survoltée à laquelle étaient confrontés les artisans de cette révolte nécessaire des consciences, à savoir les pionniers de Western Texas.
En un mot, le film s’impose comme étant un rempart à toute forme d’aberration composante du racisme en illustrant au détail près la victoire solaire de l’égalité et de la fraternité communautaire, brisant en l’occurrence les chaînes pesantes d’une bêtise trop longtemps enracinée dans l’entendement américain.
Pour la bande-annonce des studios Disney, c’est par ici: