Le développement des ligues régionales de basketball (de 1910 à 1924)
Au début du XXème siècle, le basketball essaie vainement de se structurer et de se professionnaliser. Les premières ligues se limitent à des aires urbaines réduites autour des grandes villes de l’Est comme Philadelphie, Boston, Pittsburgh voire New York. Le terme ligue peut même paraître usurpé tant les rassemblements entre les équipes sont aléatoires et tant l’organisation est anarchique : règles différentes, terrains et ballons de tailles variables. C’est donc sans surprise qu’elles ne durent jamais dans le temps, survivre plus d’une saison ou deux relevant de l’exploit, quand les équipes ne quittent pas la compétition en plein milieu de l’exercice.
Avec le développement du chemin de fer, des ligues régionales voient le jour dans les années 1910, le long des voies ferrées. En effet, afin de pouvoir faciliter les déplacements, les équipes se regroupent pour former des compétitions au sein des villes disposant de gares, et des enceintes sportives à proximité de celles-ci. Pour autant la disparité entre les ligues restent de mise. Tout comme la structuration des équipes. En effet, jusqu’en 1921 et l’instauration des contrats d’exclusivité, les joueurs évoluent dans différents effectifs, choisissant leur équipe match après match en fonction de l’offre financière la plus intéressante pour eux. Si bien qu’au cours d’une semaine, ils peuvent jouer pour cinq équipes, dans cinq ligues régionales différentes.
L’harmonisation n’est toujours pas de mise, mais certaines ligues régionales tirent leur épingle du jeu, comme la New York State League, la Pennsylvania State League, l’Interstate League et surtout l’Eastern League. On est loin du basket champagne, les matchs étant caractérisés par leur aspect très physique, même violent. Sur des terrains entourés de filets ou de cages, il est rare que les joueurs terminent les rencontres sans avoir des traces de ses frontières sur le corps, poussés dessus par leurs adversaires.
Outre cet aspect musclé du jeu, le basketball pratiqué à l’époque des ligues régionales repose beaucoup sur les qualités individuelles des joueurs. Comme évoqué, les effectifs changent constamment, ce qui ne permet pas tellement de développer un style de jeu collectif. Une légère exception dans cette bataille permanente vient du fait que certains joueurs, par groupe de deux ou trois, évoluent régulièrement ensemble, ce qui permet de créer quelques affinités. C’est le cas par exemple des Heavenly Twins, Barney Sedran et Max Friedman. Ils font partie des précurseurs de ce qu’on appelle aujourd’hui le pick and roll, plus connu à l’époque sous le nom de “buddy system”, terme évoquant bien que l’action nécessite une certaine familiarité entre ses exécutants.
Ces ligues régionales vont lentement mais sûrement s’effondrer au début des années 1920, incapables de suivre financièrement la surenchère des contrats des joueurs, surtout depuis que les Original Celtics ont popularisé la signature de deals exclusifs, relevant les salaires mais bloquant la possibilité d’évoluer dans plusieurs équipes.
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Source image : Boxed out of the NBA: Remembering the Eastern Professional Basketball League de Syl Sobel, Jay Rosenstein, Bob Ryan