Victor Wembanyama : débuts compliqués cette saison, quel est le problème ?

Le 31 oct. 2024 à 15:43 par Nicolas Vrignaud

Victor Wembanyama 10 octobre 2024
Source image : NBA League Pass

Après un été bien chargé et récompensé d’une médaille d’argent olympique, le début de saison NBA de Victor Wembanyama a suscité énormément d’attentes. Une année 2 qui fait suite à une saison rookie monstrueuse et historique, mais qui – pour l’instant – laisse plutôt perplexe. On fait le point. 

Les matchs des Spurs ne se comptent qu’au chiffre de 4 pour le moment. Un échantillon minuscule sur un ensemble bien plus vaste qu’est la saison régulière, mais qui permet déjà d’observer, de manière cartésienne, froide, la forme statistique de certains. Et pour Victor Wembanyama, que l’ensemble des observateurs, du public, des adversaires attendait de pied ferme après avoir bousculé toutes les certitudes que le basket possédait lors de sa saison rookie, on reste sur notre faim.

Depuis 4 matchs, Wemby aligne donc 16,5 points, 11 rebonds, 2,3 passes, 2,8 contres et 3,8 pertes de balles en 30,3 minutes de jeu. Dès l’ouverture de la saison des Spurs, face aux Mavericks, on a senti que quelque chose n’allait pas. Physiquement, Vic’ semble dans le dur sur certaines séquences, adopte une posture qui nous laisse entrevoir une forme de fatigue. Le pourcentage au tir n’est pas bon (5/18), mais dans le jeu, on retrouve le joueur qu’il a été l’an passé : déplacements intelligents, recherche du bon geste pour faciliter la vie des coéquipiers… Toutefois, on retient majoritairement sa méforme offensive, notamment derrière la ligne de 3-points (1/8). Questionné au sujet de sa forme physique après la rencontre, Wemby se montre rassurant.

“J’ai eu un long été. J’ai besoin d’un ou deux matches pour retrouver la forme. Ça devrait revenir vite.” – Victor Wembanyama

Effectivement, Victor a effectué sa coupure basket il y a plusieurs mois. Seulement quelques semaines de pause et de remise en forme entre la fin des Jeux Olympiques et le début du camp d’entraînement des Spurs, un ensemble qui court physiquement sur le joueur depuis le début du mois de juin dernier.

Face aux Rockets, l’Alien nous rassure : enjeu, derby texan à la maison, et volonté sans doute de montrer un bien meilleur visage après la contre-performance individuelle à Dallas. On a donc, pendant 30 minutes passées sur le terrain, retrouvé notre Victor, celui qui fait des choses que l’on pensait jusqu’à récemment ne jamais voir pendant un match de basket (29 points, 7 rebonds, 3 contres à 10/17 au shoot). Les pourcentages au tir sont nettement améliorés, et on a enfin devant les yeux celui que l’on veut voir. Bonnes relations avec Chris Paul en jeu, écrans et déplacements plus que corrects.

Chris Paul > Wembanyama

Automático pic.twitter.com/Il94z5e1OK

— NBA do Povo 🏀🇧🇷 (@NBAdoPovo) October 27, 2024

Néanmoins, deux jours plus tard, la revanche est bien plus compliquée pour le V. Choix pas toujours bons, passes ratées et nouvelle soirée compliquée avec peu de tirs réussis, notamment derrière l’arc. À notre échelle de basket, celle de journalistes suivant assidument les rencontres mais de joueurs évoluant à des niveaux (très) amateurs, on tente de s’expliquer ça par une lucidité emportée dans l’effort qui coûte physiquement au garçon. La raison ? Il apparaît emprunté en conférence de presse, malade. Une santé pas au top (liée à l’enchaînement des déplacements) qui pourrait expliquer sa méforme passagère.

Ce qu’il faut noter aussi, et ce qui n’était pas systématiquement mis en place l’an passé, c’est la gestion de Victor Wembanyama par les adversaires. Doublé dès qu’il réduit la distance au cercle, mis sous pression quoi qu’il arrive. Face au Thunder, match dans lequel le Français a signé sa pire performance en carrière en termes de points et de tirs tentés, il n’a pas eu la moindre seconde de respiration une fois sur le parquet.

La recette d’OKC ? Lui flanquer des défenseurs costauds physiquement mais plus mobiles que lui et capables de lui rentrer dans le lard, et compter sur la taille de Chet Holmgren (en défense sur Jeremy Sochan) pour couvrir le cercle en cas d’erreur. Contre Dallas, les Mavericks avaient fait le choix de lui flanquer Daniel Gafford dans les basques. Exactement ce profil costaud mais plus petit qui vise à entraver au maximum les mouvements. Comme Dillon Brooks a pu le faire pendant les Jeux Olympiques.

Breaking down the elite Dallas Mavericks defense vs. Chris Paul and Victor Wembanyama with @HalfCourtHoops: https://t.co/7LvxWThFqr pic.twitter.com/YI7XMtMySr

— Kevin O’Connor (@KevinOConnorNBA) October 25, 2024

Envoyé au vestiaire après avoir tordu sa cheville, la soirée vire au cauchemar. Ses coéquipiers, Harrison Barnes en tête, ont tenu à rappeler son engagement pour le groupe après le match de cette nuit contre le Thunder, alors que les questions se sont naturellement dirigées vers la méforme du tricolore.

“Je l’ai vu à l’œuvre, j’ai travaillé avec lui à l’entraînement. Son état d’esprit est bon, il est concentré et fait des efforts. J’ai zéro inquiétude le concernant.”  Harrison Barnes

Autre cause des maux de Wemby : les soucis collectifs de San Antonio, notamment offensifs. Les pertes de balle sont légion et malgré l’arrivée d’un talent expérimenté en la personne de Chris Paul, une période d’adaptation sera nécessaire. Gregg Popovich a expliqué après la rencontre contre le Thunder avoir pris du temps pour parler à ses joueurs, une démarche qui vise probablement à mieux concerner le groupe dans son ensemble.

Ce soir ? Peu de chances de le voir à l’oeuvre contre le Jazz, les Spurs n’allant – logiquement – pas prendre de risque avec leur star, surtout en back-to-back (deux matchs en deux jours). Il faudra donc, dans ce cas de figure, attendre la rencontre de dimanche, face aux Wolves à 1h, pour revoir Wemby en tenue. Avec de meilleures dispositions, on l’espère.

Sources : ESPN


Dans cet article


Voir toutes les News