Shai Gilgeous-Alexander, cette fois c’est la bonne pour le MVP ?

Le 16 oct. 2024 à 14:55 par Maxime Chauveau

Shai Gilgeous-Alexander OKC Thunder 19 mai 2024
Source : YouTube

Voilà déjà deux saisons que Shai Gilgeous-Alexander passe à rien d’être sacré meilleur joueur de la Ligue. Deux ans que l’arrière du Thunder touche du doigt le trophée de MVP, sans jamais parvenir à mettre la main dessus. À l’aube de sa 7è (oui, déjà), saison en NBA, SGA va devoir prouver au monde qu’il a ce qu’il faut pour inscrire définitivement son nom dans les livres d’histoire. 

Qu’elle semble loin, l’époque où Shai Gilgeous-Alexander était envoyé au Thunder comme une simple monnaie d’échange, pour permettre aux Clippers de récupérer la superstar Paul George. Simple monnaie d’échange, on abuse peut-être un peu, mais toujours est-il que personne ne pouvait se douter du monstre qu’allait devenir le Canadien dans les années à venir. Aujourd’hui, nous sommes en 2024 et SGA fait indéniablement partie des cinq meilleurs joueurs de toute la NBA. Depuis son arrivée dans l’Oklahoma, le numéro 2 brûle les étapes, au point de s’être imposé comme le visage du renouveau de la franchise à l’éclair. Une mission pourtant périlleuse, surtout quand on connaît l’héritage laissé par un certain Russell Westbrook.

La saison dernière, Shai a encore prouvé qu’il était ce qui se fait de mieux en NBA. Parce que faire un résumé complet de sa saison nous prendrait probablement des jours, nous nous en tiendrons seulement à la phrase qui va suivre. Le mec était le meilleur joueur de la meilleure équipe de la Conférence Ouest. Voilà voilà. Une domination folle, qui se traduit dans les chiffres, puisque le bonhomme envoyait 30 pions chaque soir, avec 6 passes, 5 rebonds, 2 interceptions et quasiment 1 contre histoire de dire. Avec une ligne de stats digne de LeBron James, et un statut de patron dans une équipe d’OKC que personne n’imaginait arriver à ce niveau là en début de saison, impossible de ne pas parler de SGA au moment d’évoquer le trophée de MVP.

Le détail des votes pour le trophée de MVP : pic.twitter.com/ugcYjCyiFt

— TrashTalk (@TrashTalk_fr) May 8, 2024

Seulement voilà, si Shai est incontestablement dans la course au titre de meilleur joueur sur l’ensemble de la saison, celui-ci va une fois de plus lui échapper. Déjà candidat lors de l’exercice 2022-23, le Canadien avait finalement terminé cinquième. Cette fois-ci, SGA échoue encore plus proche, terminant à la deuxième place, derrière Nikola Jokić. Pourtant, difficile pour l’arrière et le Thunder de réaliser une saison régulière plus aboutie. Shai envoie 30 points tous les soirs, défend très fort, est clutch comme pas possible, et le Thunder termine en tête de la jungle qu’est la Conférence Ouest. Alors, comment expliquer que le trophée échappe encore à Shaivonte ? Ouais, c’est son nom complet, on parie que vous ne le saviez pas.

Eh bien en fait, dur à dire. On le sait, se risquer à deviner le prochain MVP ne relève jamais de la science exacte, tant les critères semblent varier d’une année à l’autre. Beaucoup de paramètres rentrent en jeu, et ce n’est pas toujours le joueur avec les meilleures stats qui soulève le trophée en fin d’année. Parmi eux, l’exposition, qui est toujours un facteur assez important. Oklahoma n’est pas le plus gros marché, ni l’équipe la plus plébiscitée, mais pas de quoi justifier en soi un titre de MVP. De toute façon, le Thunder l’a déjà prouvé par le passé : il sait façonner ses superstars, Kevin Durant et Russell Westbrook pourront sans doute vous l’expliquer mieux que nous.

Bon, Shai a les stats, les résultats collectifs et une visibilité a priori suffisante pour décrocher le Graal, alors qu’est ce qui pêche encore ? Spoiler, concrètement, rien. Ou en tout cas pas grand-chose. Allez, ce qu’on pourrait éventuellement reprocher au Canadien, c’est d’avoir banalisé l’excellence. Oui, on en est là. Mais c’est vrai, quoi. Qu’il pleuve, qu’il vente, ou qu’il neige, SGA posera 30 points, 5 passes, 5 rebonds et 2 interceptions chaque soir. Une ligne de stats exceptionnelle, mais à laquelle le monde a fini par s’habituer. Peut-être, pour gagner encore en crédibilité auprès des votants, faudrait-il que SGA tape un grand coup du poing sur la table, et envoie quelques énormes craquages au scoring, en mode bon gros pyromane. On parle quand même de l’un des meilleurs attaquants de la Ligue, mais dont le career-high n’est “qu’à” 44 points.

Peut-être aussi, qu’en plus d’envoyer un message fort sur le terrain, l’arrière canadien pourrait également le faire en dehors. On le sait, une forte personnalité, des déclarations marquantes ou un storytelling particulier peuvent parfois faire pencher la balance en sa faveur. Quand on regarde la liste des derniers MVP, tous ont la langue bien pendue et un gros caractère. Mais SGA n’est pas fait de ce bois-là, en tout cas pour le moment. La star du Thunder est plus du genre à vous assassiner froidement, puis rentrer à la maison sans chercher à faire trop de bruit. D’ailleurs, les plus attentifs se souviendront peut-être qu’en avril dernier, son pote Chet Holmgren avait pris la parole au micro de TNT, afin de militer en faveur de son coéquipier.

“He’s too humble to say it, but this is the MVP right here. MVP of the league. I will say it for him because he won’t say it.”

– Chet Holmgren. ✊

(h/t @ThunderFilmRoom)

pic.twitter.com/tSmEOSe9C1

— Hoop Central (@TheHoopCentral) April 25, 2024

Malgré tout ce que l’on vient d’évoquer, Shai Gilgeous-Alexander reste relativement jeune. À 26 ans, le cousin de Nickeil a encore largement le temps de voir venir, et de s’offrir un, voire plusieurs titres de MVP au cours de sa carrière. D’ailleurs, la saison prochaine pourrait très bien être la bonne, surtout quand on voit à quel point SGA est passé tout proche la saison dernière. S’il est clair que ce ne sera pas chose aisée, Shai a prouvé plus d’une fois qu’il répondait présent quand il était attendu. Maintenant, il faudra sans doute quand même faire quelques ajustements.

Collectivement déjà, il serait bon pour le Thunder d’engranger quelques victoires de plus. Pas facile, mais rien d’insurmontable au vu de la jolie intersaison réalisée par OKC, qui a su renforcer un groupe déjà compétitif. La Conférence Ouest reste une jungle sans pitié, dans laquelle un bon nombre d’équipes se tapent pour le sommet, et en sortir vainqueur fait toujours bonne impression. Individuellement maintenant, Shai pourrait peut-être gonfler encore un peu une ligne de stats déjà sous testostérone. Pas nécessairement beaucoup, mais seulement histoire de dire “eh, les mecs, je suis encore plus fort que la saison dernière, so what now ?”.

Enfin, on en parlait un peu plus haut, mais il va falloir envoyer des messages forts. L’arrivée d’un garçon comme Alex Caruso, par exemple, pourrait aller en ce sens, et permettre à Shai de lâcher un peu de lest défensivement, pour se concentrer encore davantage sur l’attaque et réaliser un carton mémorable. Sans forcément mettre 80 points ou se foutre en caleçon à la TV hein, mais réaliser quelque chose de suffisamment marquant pour rester dans la tête des votants, même en fin de saison. 

En tous les cas, il n’existe probablement pas de recette miracle pour être sacré joueur de l’année. SGA sait sûrement mieux que nous ce qui lui manque pour décrocher le MVP. Désormais, à lui de faire ce qu’il faut pour inscrire définitivement son nom aux côtés de ceux des plus grands joueurs de l’histoire de la NBA.


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