Le Big 4 des Cavs, une nouvelle (et dernière) chance ?

Le 14 oct. 2024 à 14:50 par Alexandre Taupin

Donovan Mitchell Darius Garland Cavs 23 mai 2023
Source image : YouTube

Depuis deux ans, les Cavs sont lancés dans un projet autour d’un Big 4 composé de Donovan Mitchell, Darius Garland, Evan Mobley et Jarrett Allen. Un quatuor qui a permis à Cleveland de revenir sur les premières places à l’Est, sans pour autant devenir un vrai contender. Et si l’arrivée de Kenny Atkinson sur le banc permettait aux quatre talents d’atteindre leur meilleur potentiel ? 

Mitchell – Garland – Mobley – Allen, un quatuor qui doit franchir un nouveau cap

Sur le papier, les Cavs ont un effectif tout ce qu’il y a de plus compétitif et attrayant. Peu de monde en NBA peut se targuer d’avoir quatre All-Stars ou quasi All-Star (Evan Mobley ayant vocation à le devenir bientôt). Backcourt impressionnant, raquette bétonnée, c’est propre, du moins sur le papier. La saison passée, ce quatuor a eu toutes les peines du monde à combiner ses forces, la faute notamment à une cascade de blessures. Le trio Mitchell, Garland et Mobley n’a pas dépassé les 60 rencontres en 2023/24. Seul Jarrett Allen a été épargné (77 matchs disputés).

Durant son mandat sur le banc, J.B. Bickerstaff a toujours construit le succès de son équipe sur une défense de premier plan. 5ème défense du pays en 2022, la 1ère en 2023. L’an passé Cleveland ne pointait qu’au 7ème rang mais ce chiffre n’est pas forcément symbolique si on prend les blessures des cadres et notamment d’Evan Mobley.

Offensivement par contre, les Cavs ont toujours eu plus de mal à entretenir une attaque fiable sur la durée. L’arrivée de Donovan Mitchell il y a deux ans avait apporté un coup de boost (8ème offensive rating) mais le jeu d’attaque de Cleveland a montré ses limites, avec un Spida souvent obligé de beaucoup s’employer à la création. En régulière, cela peut passer mais pas en Playoffs, lorsque les défenses se resserrent et que les jambes sont alourdies par plusieurs mois de compétition.

Des limites de coaching qu’on a vu ces deux dernières saisons en postseason, avec une élimination sèche face aux Knicks en 2023 et une grosse frayeur face au Magic au premier tour en 2024, avant de céder facilement face aux Celtics. Avec Bickerstaff, Cleveland semblait avoir atteint son plafond de verre et c’est là qu’entre Kenny Atkinson.

Débarqué en provenance des Warriors, l’ancien coach des Nets arrive pour faire marcher un Big 4 clinquant sur le papier mais qui tarde à montrer son vrai potentiel. On a d’ailleurs parfois cette impression que les stars se marchent sur les pieds. Darius Garland est désormais dans l’ombre de Mitchell et Evan Mobley semble destiné à devenir un pivot en NBA, sauf que c’est le poste d’Allen à l’heure actuelle. Une impression extérieure que ne partage pas Garland.

« Je pense que cela fonctionne et nous continuons à nous améliorer chaque année… Beaucoup de gens ne voient pas ce que nous avons en dehors du terrain. Nous avons une vraie relation en dehors du terrain… Je veux dire, c’est [Donovan Mitchell, ndlr] mon frère ».

Spida semble lui aussi croire en ses fidèles lieutenants. Selon l’insider Ashish Mathur, l’arrière aurait demandé à ses dirigeants de conserver les cadres ensemble cette saison, au moment de sa prolongation durant l’été. Sans doute la raison pour laquelle la franchise a fermé la porte à tout coup de fil des autres franchises pour Garland et Allen à l’intersaison.

Un nouveau palier ou un transfert ?

Toujours est-il qu’on attend mieux des Cavs, surtout qu’il y a du gros sous qui a été mis sur la table. En 2025-26, le Big 4 des Cavs pèsera plus de 144 millions de dollars sur la masse salariale (plus de 190 millions au total pour le groupe). C’est beaucoup pour une équipe qui n’arrive pas à franchir le cap du second tour en Playoffs.

Avec Kenny Atkinson, Cleveland a peut-être trouvé l’homme parfait pour relancer la machine. Bon tacticien et connu pour sa capacité à développer les joueurs, l’ancien adjoint de Vincent Collet chez les Bleus a le profil pour mettre les Cavs sur la marche du dessus. On s’attend notamment à ce qu’il fasse évoluer Evan Mobley, encore trop timide sur le plan offensif malgré toutes ses belles qualités. Lors du Media Day, Kenny Atkinson a expliqué qu’il s’attendait à voir son joueur progresser cette saison. Et selon certains retours, on pourrait voir un Evan Mobley plus responsabilisé dans la création offensive cette saison.

« Cela commence par Evan, évidemment. A son âge, 23 ans, il ne peut que s’améliorer. Oubliez le coaching. Oubliez le système. Le simple fait d’être aussi jeune va lui permettre de s’améliorer naturellement.

« Il est évidemment très talentueux. Koby (Altman) ne cesse de répéter qu’il est très rare qu’un jeune joueur arrive dans la ligue et, tout d’un coup, commence à gagner. C’est tout simplement très rare. Nous avons ça. Nous avons aussi un élément défensif. Évidemment, les progrès offensifs sont importants, donc je pense que structurellement, nous pouvons faire certaines choses, et j’espère que vous verrez bientôt ce que nous allons faire avec lui. Mais nous voulons aussi qu’il continue à être le grand défenseur qu’il est ». – Kenny Atkinson

Si tout se déroule sans accroc, alors les Cavaliers pourront se mêler à la course au titre et venir chatouiller les Celtics, les Sixers ou les Knicks dans les hauteurs de l’Est. Si par contre la formule semble toujours bloquer, il sera sans doute temps de dire au revoir à quelqu’un. Selon Joe Vardon de The Athletic, le front office de Cleveland se devra de bouger ses pions si Atkinson ne trouve pas comment faire fonctionner ses leaders ensemble.

“Les Cavs vont échanger un membre de leur « Big four » : Et ce ne sera pas Donovan Mitchell. Les Cavs abordent cette saison avec des joueurs et une rotation qui n’a pas changé. C’est une bonne équipe, qui coûte cher, mais il y a de nombreuses preuves que les pièces ne s’emboîtent pas pour former un grand ensemble. Peut-être que le nouveau coach Kenny Atkinson les fera mieux s’accorder, mais s’il n’y parvient pas, un échange se matérialisera pour échanger Jarrett Allen ou Darius Garland afin de donner à Cleveland un look différent, peut-être plus dynamique, à l’approche des playoffs ». – Joe Vardon – insider The Athletic

À Kenny Atkinson et aux Cavs de faire en sorte que ce scénario n’arrive pas, et cela passe par des résultats probants d’entrée avec des leaders qui se complètent à la perfection. Il y a du boulot mais le matos est là, c’est déjà ça. 

Source texte : Ashish Mathur / Joe Vardon


Voir toutes les News