Bradley Beal doit-il devenir le sixième homme des Phoenix Suns ?

Le 12 oct. 2024 à 14:35 par Julien Vion

Bradley Beal Phoenix Suns 18 décembre 2023
Source image : NBA League Pass

Après une saison 2023-24 marquée par la frustration, les Phoenix Suns, pieds et mains liés financièrement, sont dans une situation délicate. Dès l’année 1 de Mike Budenholzer, des résultats sont indispensables. Mais l’équilibre de l’effectif, le rôle de Bradley Beal en tête, semble l’un des plus gros défis du nouveau coach.

Nous l’évoquions après l’élimination des Suns au premier tour des Playoffs 2024, le transfert pour Bradley Beal a plongé Phoenix dans une impasse à plusieurs niveaux. L’article est à retrouver ci-dessous :

Aujourd’hui, focus sur le parquet.

Force est de constater qu’avec un Big 3 à presque 150 millions de dollars de salaire, difficile de trouver les bonnes pièces pour monter un groupe complémentaire cohérent. Loin de se morfondre, Mike Budenholzer dispose de quelques semaines pour mettre sur un pied des rotations efficaces à partir du roster suivant :

  • Meneurs : Tyus Jones, Monte Morris, Tyty Washington (two-way), Colin Gillespie (two-way)
  • Arrières : Devin Booker, Bradley Beal, Josh Okogie, Damion Lee
  • Ailiers : Grayson Allen, Royce O’Neale, Jalen Bridges (two-way)
  • Ailiers-forts : Kevin Durant, Ryan Dunn, Bol Bol
  • Pivots : Jusuf Nurkic, Mason Plumlee, Oso Ighodaro

De quelles solutions coach Bud dispose-t-il pour maximiser les performances de son groupe ? Et avec quel cinq majeur ?

Un meneur de jeu qui change la donne ?

Dans la série perdue face aux Minnesota Timberwolves (0-4), Frank Vogel avait testé deux cinq majeurs différents : Beal – Booker – Allen – Durant – Nurkic d’abord, avant d’utiliser Royce O’Neale à la place de Grayson Allen pour les Game 3 et 4. Résultat ? Trois matchs avec 120 points encaissés minimum, pas l’ombre d’une victoire.

Suns are the first healthy superteam in NBA history to be swept. pic.twitter.com/8XhR7UL1JZ

— StatMuse (@statmuse) April 29, 2024

Différence fondamentale pour Mike Budenholzer : l’arrivée de deux meneurs de jeu gestionnaires dans le marché de l’été. Là où Booker et Beal se partageaient les remontées de balle et la charge d’organiser le jeu offensif, le profil de Tyus Jones offre une belle solution pour les décharger. Mais si la logique, les statuts et les salaires laissent penser que Kevin Durant, Devin Booker et Bradley Beal devraient rester titulaires au moment de l’entre-deux, l’équilibre du nouveau cinq soulève des questions.

Peut-on aborder une saison, et de potentiels Playoffs, avec un petit lineup Jones (1m85), Beal (1m93) et Booker (1m98) ? Si le manque de taille n’est pas systématiquement préjudiciable en NBA, l’absence d’un – voire deux – spécialiste de la défense ne rassure pas vis-à-vis d’une grosse faiblesse de ces Suns l’an dernier en postseason. Mais pour le coach, la présence d’un “meneur traditionnel” ne semble pas une nécessaire à chaque moment du match :

“Nous devons pouvoir jouer sans. Nous devons probablement être en mesure d’en avoir un. Nous devons être polyvalents.” – Mike Budenholzer, avant la signature de Tyus Jones

Bradley Beal, Devin Booker ou les deux ?

La question sous-jacente porte sur l’association entre Devin Booker et Bradley Beal. Les deux ensembles, certes, mais avec qui ?

Faut-il plutôt un meneur de jeu (Tyus Jones, Monte Morris) avec Devin Booker au poste 3, un ailier shooteur (Royce O’Neale, Grayson Allen) ou un ailier défensif (Josh Okogie, Ryan Dunn) qui implique qu’un des deux All-Star se décale en meneur de jeu ? D-Book est tout à fait capable d’exceller off-ball à côté de deux guards, comme il l’a montré avec Team USA pendant les Jeux Olympiques. Mais là où les États-Unis pouvaient compter sur une pléthore de profils de Hall-of-Famers, la donne n’est pas la même à Phoenix.

Faute de flexibilité, l’effectif accuse des problèmes assez flagrants sur les ailes. Au-delà de Royce O’Neale (1m93, plutôt petit) et Grayson Allen (plutôt arrière), pas parmi les plus grands défenseurs du monde, ni Ryan Dunn, ni Josh Okogie ne sont capables d’être fiable – et c’est déjà un grand mot – à 3-points. Peu importe la solution choisie, des failles défensives (choix 1) ou de shoot (choix 2) seront exacerbées.

En bref, Mike Budenholzer ne dispose d’aucune solution optimale pour son Big 3 – ou plutôt ses deux guards – dans l’état actuel du roster. Et c’est face à ces multiples impasses que la solution nous chatouille le bout du nez : et si Bradley Beal sortait du banc ?

Donc si je dis pas de bêtises, Bradley Beal contractuellement…

Oui voilà, c’est ça :

2024-25 : 50,2 millions de dollars

2025-26 : 53,7 millions de dollars

2026-27 : 57,1 millions de dollars*

(*player option 😭😭😭)

Et il a encore sa no trade clause je crois ?

— TrashTalk (@TrashTalk_fr) April 29, 2024

Bradley Beal sixième homme, un changement de statut plutôt que de fond ?

Dans ce monde fictionnel, Mike Budenholzer débuterait par exemple avec Tyus Jones, Devin Booker, Royce O’Neale, Kevin Durant et Jusuf Nurkic. En plus de proposer un cinq majeur plus équilibré dans la répartition des rôles, il permettrait de laisser Beal s’éclater à la création dans une second-unit avec Grayson Allen, Monte Morris, Ryan Dunn ou Josh Okogie. Comme testé par Frank Vogel, la présence permanente sur le parquet d’un des deux arrières All-Star reste un luxe plutôt exceptionnel.

Seulement voilà, l’ancien des Wizards est le cinquième joueur le mieux payé de la ligue (50,2 millions) cette saison. Les conséquences en termes d’égo, de statut ou de message ne doivent pas être négligées. S’il est vexé et demande un trade, nous ne répondons plus de rien. Plus sérieusement, la solution la plus réaliste semble d’imaginer Bradley Beal titulaire – tant le banc parait improbable – mais remplacé tôt dans le premier quart. Il pourrait ensuite revenir avec des remplaçants en jouant plus d’une trentaine de minute par soir, mais en grande partie en alternance avec Devin Booker.

Dans les faits, les Suns y gagneraient sans doute si Beal acceptait l’étiquette de 6e homme. Mais dans le fond, les rotations pourraient se ressembler peu importe la décision. Remplaçant assumé ou caché, la quête d’un équilibre doit passer en priorité. Ce n’est pas pour autant que Bud dispose des bonnes pièces pour orchestrer le tout.

Reste à trancher pour terminer les matchs serrés. Et on a beau tourner le problème dans tous les sens, impossible de ne pas imaginer le Big 3 sur le terrain. La question des profils complémentaires est de nouveau sur la table, et la marge de manœuvre toujours proche de zéro.


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