Josh Giddey : de bons Jeux Olympiques pour franchir un vrai cap en NBA ?
Le 30 sept. 2024 à 14:22 par Thibault Mairesse
Josh Giddey sort de bons Jeux Olympiques avec l’Australie. Une expérience internationale qui pourrait lui servir cette saison aux Bulls. Le Boomer débarque dans un effectif des Bulls dans lequel il va devoir trouver sa place.
Un voyage à Paris réussi
Josh Giddey a débarqué avec sa sélection alors qu’il traversait une mauvaise passe après l’élimination face à Dallas où il avait été relégué sur le banc. Pour être honnête, on n’attendait pas grand-chose de l’Australien. Pourtant, il a surpris dans un secteur qu’on ne lui connaissait pas : l’adresse longue distance. L’ex-joueur des Bulls a tourné à 47 % à 3-points alors que sa moyenne était de 33% la saison passée. Même si la ligne FIBA est plus proche que la ligne NBA, voir un tel gap, ce n’est pas anodin. Cette évolution pourrait être le symbole d’un travail fait dans l’ombre par Josh Giddey. Après l’élimination en Playoffs, le sosie de Troy Bolton avait déjà annoncé qu’il travaillerait son tir à 3-points dès son arrivée à Melbourne.
Outre son tir à 3-points, Josh Giddey doit faire des progrès en défense. S’il a été échangé contre Alex Caruso, c’est pour le remplacer numériquement. Dans ce cas, pas le choix, l’Australien doit passer un cap dans sa moitié de terrain. Si ce n’est pas là où il est le plus attendu, des progrès seraient bienvenus. On ne lui demande pas de devenir élite dans ce secteur, mais d’être plus solide.
Les Bulls : la meilleure destination pour rebondir ?
Josh Giddey a montré des choses vraiment intéressantes à Paris. Outre son nouveau tir derrière l’arc, il a prouvé ce qu’on savait déjà, mais qu’on avait tendance à oublier. L’Australien peut diriger une attaque, mais il ne peut pas jouer avec trop de profils qui ont besoin du ballon. C’est d’ailleurs pour cela que ça ne fonctionnait plus à OKC. Avec l’émergence de Jalen Williams couplée à l’incroyable saison de Shai Gilgeous-Alexander, le rôle du Boomer avait été revu. Mark Daignault avait tenté de se reposer sur son adresse à 3-points pour se servir un minimum du meneur, mais celle-ci a été inexistante et Josh Giddey ne voulait pas sortir du banc. La fracture était inévitable et une porte de sortie a été trouvée. Direction Chicago où Josh Giddey pourrait rebondir.
Dans l’Illinois, l’Australien pourrait se refaire une santé après une saison compliquée sur, mais aussi en dehors du terrain. Aux Bulls, le meneur devra diriger l’attaque d’une équipe qui a cruellement besoin d’un métronome. Sauf nouvelle folie de Billy Donovan, Giddey sera installé au poste 1 même si Lonzo Ball revient (un jour) de blessure. Il faut dire qu’injury boy n’a pas joué depuis deux ans et demi, on oublierait presque qu’il est dans le roster – vu son contrat (21 millions de dollars la saison) le front office, lui, ne l’oublie pas, c’est sûr. L’ainé des frères Ball va certainement jouer cette saison (on l’espère), mais il ne devrait pas prendre part au projet Bulls. D’autant plus que la paire avec Josh Giddey n’a pas de sens étant donné la similarité des deux profils. Statistiquement, l’Australien a un meilleur apport que l’ex-Laker même s’il est un moins bon défenseur et qu’il n’a toujours pas amélioré son tir à 3-points. À moins que le flash vu à Paris se concrétise sur les parquets NBA.
Lonzo Ball’s tenure with Chicago is likely nearing an end, and a buyout is possible, per @DarnellMayberry
“Giddey’s acquisition also further clouds the Bulls’ plans for recovering point guard Lonzo Ball, who hasn’t played since January 2022 but is expected to make a comeback… pic.twitter.com/JhHfLtsJke
— NBACentral (@TheDunkCentral) June 21, 2024
Comment trouver une alchimie dans tout ce bazar ?
- Le fit avec Coby White est-il possible ?
Josh Giddey devrait être titulaire au poste 1 des Bulls. C’est une quasi-certitude, il est venu pour ça. Problème : Chicago a déjà un meneur qui a fini 2è au MIP, la saison dernière : Coby White. Billy Donovan va avoir la lourde (et difficile) tâche de faire cohabiter les deux ensembles. Sur le papier, le fit ne semble pas évident, mais la réponse pourrait venir de Josh Giddey. Le néo-Bull s’est exprimé sur la question et il a bien compris pourquoi il était venu.
“Je dois être capable de rendre le jeu facile pour tout le monde, d’impliquer tous les gars en attaque, de distribuer le ballon et de mettre tous les joueurs autour de moi en confiance.” – Josh Giddey sur son rôle aux Bulls
Sur la base de cette déclaration, il ne devrait pas y avoir d’inquiétude sur le fit avec Coby White. Si tout se passe comme Giddey le voit, il pourrait même faire passer un cap au dauphin du MIP. Après une saison à quasiment 20 points de moyenne, le joueur de 24 ans va certainement chercher à passer cette barre. Avec l’Australien dans les parages et son sens de la passe bien sentie, cette mission devrait être facilitée même si Coby White doit faire l’impasse sur son jeu de passe qu’il avait grandement amélioré l’année dernière. Pour que le duo fonctionne, ils doivent, tous les deux, faire des sacrifices.
Cependant entre les paroles des uns et la réalité du terrain, il peut y avoir un cap. À Billy Donovan de mettre les deux joueurs sur la même longueur d’onde dès le début de saison parce qu’il va avoir des problèmes plus importants à gérer.
- Comment satisfaire tout le monde ?
Si la cohabitation entre Josh Giddey et Coby White s’annonce compliquée, ce n’est pas le seul souci des Bulls. L’effectif de Chicago est rempli de joueurs qui ont des choses à prouver. Outre l’Australien qui est attendu au tournant, Matas Buzelis cherche lui aussi à faire ses preuves. Pris en 11è position, il s’attendait à être sélectionné plus haut. Au vu de ses multiples déclarations, il est revanchard. Cependant, le Lituanien est peut-être le moins gros problème de l’offense des Bulls. Le natif de Chicago est un excellent défenseur et veut s’imposer comme tel dans le roster de Windy City. Avec les profils autour de lui, il aura fort à faire surtout avec joueurs comme Josh Giddey et Zach Lavine pas réputé pour leur défense.
En parlant de Zach LaVine, l’arrière doit prouver qu’il vaut encore quelque chose afin d’être transféré. Sur le départ depuis de nombreux mois, personne ne se manifeste. En théorie, il devrait être la première option des Bulls, mais c’est ici que ça coince. Avec tous les jeunes à développer, le numéro 8 s’impose davantage comme un boulet. Avec lui et Coby White en tant que principale arme offensive, Josh Giddey devrait se contenter des miettes. Or, on a bien vu la saison dernière que c’est impossible. Billy Donovan ne va pas nous transformer l’Australien en un spot-up shooter alors que 1) ce n’est pas son poste 2) il n’a pas de shoot.
Le front office doit trouver une solution au problème LaVine avant qu’il ne devienne un réel frein au développement des jeunes. Il ne faut pas oublier que l’objectif des Bulls c’est de perdre.
Si Chicago a un pick en dehors du top 10, il partira en direction des Spurs et ça, c’est hors de question. Avec le roster en l’état, les hommes de Billy Donovan vont gagner des matchs, c’est sûr et certain. Le potentiel offensif est trop fort pour squatter le fond de l’Est (pas assez pour jouer les Playoffs non plus, n’abusons rien). Arturas Karnisovas doit évacuer au plus vite Zach LaVine pour trois choses :
- Essayer de récupérer des picks de Draft
- Ne pas endiguer le développement des jeunes
- Ne pas faire de l’ombre à Josh Giddey et Coby White qui auront besoin du ballon pour s’exprimer.
Parce qu’outre les 4 joueurs évoqués, il y a d’autres noms qui attendent de pouvoir s’exprimer comme celui d’Ayo Dosunmu, qui risque de voir son temps de jeu diminué avec le bouchon formé sur les lignes arrières. Bref, les Bulls doivent avant tout nettoyer leur bazar afin de passer pleinement en mode reconstruction.