JO Paris 2024 : les meilleurs souvenirs basket (olympiques) de la rédaction

Le 22 juil. 2024 à 14:08 par Nicolas Meichel

nicolas batum Jeux Olympiques Tokyo 2021 Équipe de France
Source image : FIBA

Alors que les JO de Paris 2024 démarrent dans moins d’une semaine, c’est l’heure de se replonger dans l’histoire des Jeux Olympiques et de se rappeler de nos plus grands souvenirs basket. Voici ceux de la rédaction de TrashTalk. 

Nico M.

Team USA vs Espagne, Finale des Jeux Olympiques 2008.

Le plus grand match de basket de l’histoire ? Peut-être bien.

Lors des JO de Pékin il y a 16 ans, la fameuse “Redeem Team” américaine affronte la grande Espagne de Pau Gasol sur la plus grande scène du basket international. L’enjeu est énorme : d’un côté, Team USA veut se racheter après ses échecs aux JO 2004 et au Mondial 2006, et n’a pas le droit à l’erreur. De l’autre, l’Espagne – championne du monde en titre – veut choquer le monde en battant les superstars Kobe Bryant, LeBron James, Carmelo Anthony et Dwyane Wade. Résultat, cela donne une opposition incroyable où le grand gagnant est et restera pour toujours le… basket.

Pendant 40 minutes, les deux équipes se rendent coup pour coup. En matière de jeu, d’intensité et de suspense, la rencontre atteint des sommets. J’étais devant la TV quand les Américains s’étaient plantés lamentablement en 2004, idem en 2006. Donc je savais que les States pouvaient tomber. Sauf que là, c’est peut-être la première fois où l’on voit une telle armada de Team USA être poussée dans ses retranchements alors qu’elle joue à un top niveau. La Roja, menée par Gasol, Rudy Fernandez et Juan Carlos Navarro, est tellement héroïque qu’elle force le respect chez un jeune fan français. Et elle n’est pas loin de faire tomber l’ogre américain.

Pas loin, mais trop loin quand même. Dans le money-time, Kobe plante un 3+1 sur la tête de Fernandez, chuuuut. Dwyane Wade met son costume de “Flash” et me rappelle les magnifiques souvenirs des Finales NBA 2006. Et au final, Team USA s’impose 118-107. Un match que je n’oublierai jamais, jamais jamais. J’avais alors 17 ans, c’était un dimanche matin, j’étais sur le point de partir en stage de pré-saison avec mon club de… foot, des étoiles plein les yeux grâce à mes premiers héros basket.

Giovanni

2000, finale des Jeux olympiques. Le match est un dimanche à 5h du matin environ. La veille je suis au bal de Saint-Etienne du Bois, j’ai 16 ans mais je prends une énorme reculée à la marquisette, cet alcool de villageois qu’on aime tant par chez nous. Première info, j’abandonne ma target du soir car son prénom est Mariette, comme mon nom de famille, et ça me gêne. Deuxième info, en rentrant du bal à pied pour ne pas rater le début du match, je coupe à travers champ avec mon cousin et nous croisons une dizaine de gitans armés de fusils, visiblement échaudés et qui s’arrêtent à notre hauteur. “Vous faites quoi ?” “On rentre voir le basket à la télé”. “Ok allez-y”. On est arrivés à l’heure, la France a perdu, j’ai vomi à la mi-temps près du berger allemand Max, mais on était vivant. Meilleur souvenir de JO, avec la finale de l’Argentine en 2004 dans un pub, mais celle-là ce sera pour la prochaine fois.

Nico V.

2021, demi-finale des Jeux olympiques, Slovénie – France. Je suis avec des potes chez moi. Il faut savoir qu’un de ces potes (Antoine Judit, j’y passe la bise) est un hyperactif très actif. J’ai compté pas moins de 18 aller-retours jardin-maison durant la partie. Une attraction de plus pendant cette rencontre qui n’a laissé que peu de répit à nos cœurs. Nicolas Batum, héros éternel d’une nation. Nicolas Batum, cauchemar éphémère d’une voisine excédée par le tapage de passionnés. Parce qu’il n’y a pas d’heure pour boire un coup et célébrer, parce qu’il faut quand même y aller avec modération, mais qu’en cette après-midi grise d’août, rares sont les bières blondes bon marché qui ont eu un goût aussi savoureux. J’ai même pas pensé à voir s’il y avait des larmes de Luka Doncic dans la recette tiens, j’aurais dû.

Robin

2021 finale des Jeux olympiques Team USA – France, 4h30 du matin, six amis fans de basket sur un canapé. Jusque-là, l’histoire paraît belle, raisonnable, mais remontons quelque temps en arrière. Je suis trainé dans des vacances qui, de base, ne me correspondent pas. Les randonnées, les nuits en tente, c’est joli sur Instagram, bien pour les autres apparemment, mais pour un insomniaque, douillet, qui boit quatre litres d’eau par jour, c’est assez surfait. Pour mon anniversaire, je négocie un arrêt de trois jours sur Marseille, pour se poser un petit peu et profiter des bienfaits d’un matelas.

Sauf que le premier soir, ce n’est pas vraiment le plan. Il y a quelque chose à fêter, mais ce n’est pas ma nouvelle année au compteur, la finale est à 4h30 et il faut tenir, même avec la fatigue accumulée des derniers jours. Notre solution évidente, la boîte de nuit et cinq litres de Jaegerbomb à partager. Un cocktail choisi uniquement pour nous redonner de l’énergie.

A 4h00, mon alarme vibre dans ma poche, il faut partir. Je flirtais avec une fille, mais les priorités étaient établies, cette nuit-là mes yeux n’étaient que pour Rudy. Parfois les possibles belles histoires souffrent simplement de mauvais timing. J’attrape mes amis à la volée et on rentre au Airbnb.

Certains s’endorment, malgré les cris sur chaque panier des Français. Mes yeux sont rouges, de fatigue, mais surtout d’abus de boisson anisée. Une manière comme une autre de vivre le match à 200%. Alors oui, on a perdu, mais l’intensité émotionnelle ressentie lors du panier de Frank Ntilikina pour nous faire revenir au score à deux minutes de la fin restera toujours dans ma mémoire. Une nuit restée une anecdote, une défaite symbole d’un très fort moment d’amitié.

Alex T.

JO 2008 Team USA Espagne

Dur de vraiment choisir un match ou un moment parmi ceux que j’ai vu vivre avec les JO. Ce match de 2008, considéré par beaucoup comme le plus grand de l’histoire du basket FIBA, est marquant pour moi car je l’ai vu au moment où j’ai vraiment commencé à suivre le basket avec assiduité. En tant que fan des Lakers c’était aussi un grand moment car Kobe livrait probablement son meilleur match avec la sélection face à son pote et coéquipier Pau Gasol. Le genre de gros match qui marque chez le lycéen que j’étais à l’époque et je n’ai plus lâché la balle orange depuis.

Julien

JO 2021, demi-finale, France vs Slovénie.

De cette journée d’été 2021, il ne reste presque que des cris.

Avant les cris, d’abord, le stress. Dans la petite ville de Mers-les-bains, je prépare la demi-finale olympique en mangeant des paninis. Mais plutôt que de profiter du fromage et de la vue sur la mer, je pense à Luka Doncic. Comment faire pour éviter de se prendre une mixtape ? Comment couper sa relation avec Mike Tobey ? L’heure de vérité approche, je quitte les galets pour des galères et des gars laids. Désolé Klemen Prepelic, rien de personnel.

Après le stress, l’apnée. Les merveilles de Guerschon Yabusele m’offrent quelques bouffées d’air, mais impossible de respirer normalement. Parce que quand l’espoir s’installe, le risque de PLS est décuplé. Mais quand j’entends “bon bah cool les Français vont être dans finale” pendant le troisième quart-temps, je sens le lézard.

Et puis les cris. Surtout deux, très distincts. Le premier, de rage. Les Slovènes sont sur un run de fou, le chrono ne défile pas assez vite, les gouttes de sueur s’accumulent et puis… passage en force d’Evan Fournier. “NAAAAAOONNN. PAS ÇA. PAS MAINTENANT”. C’est trop. Pour moi, c’est presque foutu. La Slovénie est trop proche et ne tarde pas à avoir la balle de match. Je ne peux pas me taire : “Pas Luka, pas Luka, pas Luka”, “oooh la passe nooon”, “oooh AAAAAH BATUUUM QUOIIII AAAAH”. L’explosion de joie dans ce salon dépasse l’entendement, la délivrance complètement folle. Merci le basket.

16h30, une petite glace et direction foot au stade municipal. Certains pensent aux équipes et à qui va aller aux cages. Mais moi, je pense à Timothée Luwawu-Cabarrot. Et j’ai un sourire gigantesque.

Céleste

France vs Lituanie, match de poule des Jeux Olympiques 2012.

Il est random, celui-là, pas vrai ?

A première vue, pas trop de raison de mettre cette opposition entre Ronny Turiaf et Sarunas Jasikevicius dans cette liste. En fait, la seule raison qui me fait mettre ce match comme plus grand souvenir basket aux JO, c’est tout simplement le fait que… j’y étais. Neuf piges, catapulté à Londres pour les Jeux olympiques, à l’époque plus soucieux de l’évolution de mon Chimpenfeu en Simiabraz que du basket que je suis de loin depuis un an et demi, mais bien présent tout de même au parc olympique de Londres dominé par son affreuse Tour Orbit.

Pas grand-chose à retenir de ce match, si ce n’est que les Lituaniens sifflaient intempestivement chaque dribble français, que le duel Linas Kleiza – Boris Diaw a tenu toutes ses promesses et que ma mère a dû nous séparer moi et ma sœur parce qu’on passait notre temps à se mettre des avoines dans le nez.

Un gros match du duo Tony Parker – Nicolas Batum qui combine pour 48 points, Batman crève déjà bien l’écran, quelques minutes de Jonas Valanciunas défendu par Kévin Séraphin et une victoire française à la fin (82-74). Les Français finiront les poules en ayant perdu uniquement contre les USA mais s’inclinent de peu contre ces… vilains Espagnols en quarts. Je me pète l’arcade à la douane sur le chemin du retour et ma haine du basket espagnol voit le jour.

Clément

France VS États-Unis, match de poules des Jeux Olympiques 2000

J’aurais très bien pu choisir la mandale de Nico Batum dans les clochettes de Juanca Navarro lors des 8èmes de finales des JO 2012, ou encore les 37 points en 14 minutes de Melo contre le Nigeria (et le cross de Tony Skinn sur James Harden) la même année, mais comment passer à côté de ce souvenir ?

C’est clairement le moi de tout juste 7 ans qui écrit ce paragraphe. Un match de poules en apparence classique entre les Bleus et Team USA, qui se déroule le 25 septembre 2000, les Américains gagnent contre la France, jusque-là rien d’anormal, mais tout commence à basculer jusqu’à cette passe un peu foirée de Yann Bonato, interceptée par Vince Carter. Sans le savoir, le meneur tricolore va occasionner une véritable dinguerie impliquant son coéquipier Fred Weis.

Vinsanity intercepte la passe, dribble jusqu’au panier et décolle, bien que le pivot français se dresse sur son chemin. Pas un problème pour VC, qui passe littéralement au-dessus de Fred, pour ce qui est encore à ce jour l’un des dunks les plus spectaculaires de l’histoire.

Le public australien n’en revient pas, il vient d’assister à un tea-bag en direct, et le moi de 7 ans non plus n’en revient pas. Le monde ne le sait pas encore, mais ce poster va finir dans de nombreuses chambres dont la mienne. Heureusement que les réseaux sociaux n’existaient pas à l’époque.

Vince Carter exulte lorsqu’il retombe au sol, probablement conscient qu’il vient d’escalader un pivot de 2m18. Kevin Garnett vient célébrer le bourreau en manquant au passage de se prendre une sacrée gouache par ce dernier.

Difficile de ne pas être scotché devant un tel saute-mouton à 7 ans, ni à n’importe quel âge d’ailleurs. Mais dans mes yeux de gamin, c’est toujours le plus gros Dunk de l’histoire jamais réalisé en match. Je pourrai dire à mes petits-enfants que j’étais témoin de ce dunk, et ainsi passer pour un vieux con qui pense que « le basket, c’était mieux avant »