Profil Draft NBA 2024 – Johnny Furphy : des promesses et du potentiel venus d’Australie
Le 23 juin 2024 à 10:01 par Julien Vion
Inconnu au bataillon il y a quelques mois, Johnny Furphy est projeté au premier tour de la Draft NBA 2024 grâce à sa superbe fin de saison avec les Kansas Jayhawks. S’il est encore très brut, l’Australien déborde de potentiel du haut de ses 19 ans. Présentation du profil de l’ailier au visage de nouveau-né.
Son profil en un coup d’œil :
- Âge : 19 ans, né le même jour que Larry Bird et Valentin Rongier, ça c’est de la filiation
- Poste : ailier/arrière
- Équipe : Kansas Jayhawks (NCAA)
- Taille : 2m03, comme Josh Giddey
- Poids : 86 kilos, comme Jalen Brunson, c’est pas beaucoup pour la taille
- Envergure : 2m03, comme Killian Hayes
- Statistiques 2023-24 : 9,0 points (35,2% à 3-points), 4,9 rebonds, 1 passe décisive, 0,9 interception (24,1 minutes de moyenne en 33 matchs)
- Comparaison NBA : des (petits) airs de Gordon Hayward
- Prévision TrashTalk : deuxième moitié du premier tour à la Draft NBA 2024
Son parcours
Johnny Furphy est né le 7 décembre 2004 à Melbourne en Australie. Après avoir appris à manier la balle orange au pays des kangourous, il passe par l’Australian Institute of Sport de Canberra comme Josh Giddey, Dyson Daniels ou Dante Exum avant lui. Remarqué pour son talent sur un parquet et sa tête de bébé, l’ailier fait le choix de rejoindre les États-Unis et s’engage avec la célèbre université de Kansas en NCAA.
Pendant la première partie de la saison, Johnny Furphy est cantonné à un rôle discret sur le banc de Bill Self. Il n’est titulaire que pour une seule de ses 14 premières rencontres pour à peine 13 minutes de moyenne. Certes, ses 5,6 points à 36% derrière l’arc laissent entrevoir un potentiel, mais personne n’imagine qu’il tenterait sa chance à la Draft 2024 à ce moment-là. C’est un joueur de banc parmi d’autres.
Sauf qu’à partir du 13 janvier, Furphy est catapulté dans le cinq majeur et multiplie son temps de jeu par 2,5. Devenu incontournable dans l’aile, il impressionne autant pour son activité au rebond que son niveau en catch-and-shoot à 3-points. Résultat : sa réputation s’envole à mesure qu’il s’impose comme un des joueurs les plus excitants de la fac. Si sa March Madness est délicate et Kansas éliminé assez tôt face à Gonzaga, Johnny Furphy fait le choix de maintenir son nom à la Draft alors que beaucoup d’observateurs l’imaginaient rester en NCAA un an supplémentaire. Il reste que l’Australien, fraîchement nommé dans la Big-12 All-Freshman Team, est projeté au premier tour de la Draft NBA 2024.
Ses points forts
- Catch-and-shoot à 3-points
- QI basket et jeu off-ball
- Rempli d’énergie
- Science du rebond
Johnny Furphy est un ailier qui s’est fait un nom grâce à son shoot. Fluide dans la mécanique, létal en catch-and-shoot, il affichait même 42% de réussite jusqu’à début février (3,6 tentatives de moyenne) avant de connaître un déclin d’efficacité en fin de saison. Mais le range comme la vitesse d’exécution laissent penser que Furphy peut compter sur son tir comme ticket d’entrée pour la cour des grands.
Dans le même temps, l’Australien a impressionné par son adresse de 64% à 2-points sur sa saison universitaire, boostée par une excellente réussite au cercle (74% !). Si on ajoute au profil des belles capacités athlétiques et un goût pour les dunks en transition, Johnny Furphy dispose d’un jeu offensif aussi varié qu’efficace.
Johnny Furphy broke out with a scorching six-game shooting stretch that likely earned him a permanent starting role for Kansas. Showing he can become a more dynamic shooter and continuing to make strides defensively can help keep him in draft conversations. pic.twitter.com/au6jx3PcS7
— Jonathan Givony (@DraftExpress) February 13, 2024
Furphy est également apprécié pour un tas de détails qui contribuent à faire gagner une équipe : QI basket au-dessus de la moyenne, jamais radin en intensité et en énergie ou propension à être utile off-ball qui l’a rendu indispensable pour Bill Self. A seulement 19 ans après une seule année de fac, l’Australien n’est pas prêt pour la NBA mais laisse entrevoir un potentiel alléchant d’ailier polyvalent.
Son activité au rebond pour sa taille, avec 4,9 prises par soir – mais presque 7 en tant que titulaire – témoigne d’un sens du placement et d’une intelligence de jeu qui compense ses carences physiques et son manque de force.
Johnny Furphy with his best game yet at Kansas, scoring 23 (4/4 2P, 3/4 3P, 6/9 FT) plus 11 REB & 2 STL. The 6’7 FR has excelled running the floor in transition & hitting catch and shoot threes. Defensively, he brings energy and versatility. First-round potential in coming years. pic.twitter.com/BUHEPAg0TM
— Clay Atkinson (@ClayAtki) January 24, 2024
Ses points faibles
- Tir en sortie de dribble
- Physique très limité
- Défense sur l’homme pas au point
- Manque de volume
Si Johnny Furphy est adroit en catch-and-shoot à 3-points, il a beaucoup plus de difficultés en mouvement. Après un dribble, il ose à peine prendre sa chance et n’est pas non plus spécialiste pour tirer en sortie d’écran. Plus généralement, Furphy n’excelle pas pour créer son propre tir et reste pour le moment un joueur off-ball. Le playmaking et les passes (1 petite de moyenne) sont une autre zone d’ombre au tableau.
Mais c’est peut-être physiquement que Johnny Furphy pèche le plus. Son passage au Draft Combine n’a pas forcément rassuré vis-à-vis de son physique et de ses 86 kilos pour 2m03. Pas épais, sa petite envergure ne compense pas vraiment. Le tout donne un athlète correct offensivement mais qui peut souffrir au contact, mais surtout un défenseur encore en dessous de la moyenne. Sur l’homme, Furphy tente de gêner intelligemment mais souffre d’un déficit de force et de vitesse latérale.
Enfin, ses qualités proviennent essentiellement de sa deuxième partie de saison NCAA, et l’Australien ne coche ni la case du volume ni celle la régularité. Sur les 12 derniers matchs de sa saison, il a par exemple plafonné à 24% derrière l’arc. Malgré son potentiel, Johnny Furphy semble loin d’être “NBA ready”.
Ce qui va faire la différence
- Peut-il développer son tir en sortie de dribble ?
Si Johnny Furphy aura besoin de plusieurs mois de développement quoi qu’il en soit, l’évolution de son aisance dans le shoot en mouvement est déterminante. S’il est adroit à l’arrêt, le contraste est presque surprenant. Car en plus de manquer cruellement d’efficacité, Furphy refuse presque les shoots en sortie de dribble. Souvent plus prompt à passer la balle alors qu’il est ouvert dans ces situations, son utilité en NBA en tant qu’ailier polyvalent ne sera qu’impactée négativement si la tendance se poursuit. Très intéressant off-ball, l’Australien doit passer un cap dans la création de shoot pour devenir indispensable sur un parquet.
Projection NBA
Tant à cause du manque de volume, de régularité, de son âge ou de son physique, Johnny Furphy semble parmi les prospects les moins “NBA ready” de la cuvée. Probablement destiné à passer du temps en G League pendant sa saison rookie, il n’en reste pas moins un ailier avec un plafond alléchant. Son attitude et la somme des petits détails liés à son intelligence de jeu doivent laisser optimistes, et les franchises à partir de la 20e place devraient sans doute considérer l’option de drafter l’Australien. Alors que son côté off-ball le rend adaptable à de nombreux systèmes, il faudra néanmoins considérer ses lacunes défensives au moins dans un premier temps. Surtout s’il est drafté par un contender – vers la fin du premier tour – Furphy ne sera pas sur le parquet tous les soirs. Mais en tant que freshman de 19 ans, il n’est pas dénué de promesses.
- ESPN l’annonce en 18è position (Orlando Magic).
- Bleacher Report l’annonce en 28è position (Minnesota Timberwolves).
- The Ringer l’annonce en 24è position (New York Knicks).