Des Finales NBA 2024 au parfum des… Brooklyn Nets
Le 01 juin 2024 à 12:42 par Clément Hénot
L’affiche des Finales NBA 2024 est connue, ce sont les Dallas Mavericks qui vont affronter les Boston Celtics. Mais dans cette opposition, on y trouve un peu de Nets, beaucoup de Nets même. Remercions-les maintenant.
Auteurs d’une saison bien morose avec 32 victoires pour 50 défaites, les coéquipiers de Mikal Bridges n’ont évidemment pas pris part aux Playoffs cette année, bien que les promesses étaient grandes pour cette saison. Mais qu’on se rassure à Brooklyn, car si on pousse le délire un peu plus loin, on peut se dire que la franchise new-yorkaise est un peu en Finales NBA, à sa manière…
Du côté de Boston
Commençons par le commencement, en… 2013.
Les Nets, tout juste arrivés à Brooklyn après des années passées de l’autre côté de l’Hudson River, dans le New Jersey, se donnent les moyens de leurs ambitions en faisant tapis pour rameuter Paul Pierce, Kevin Garnett et Jason Terry dans leur Barclays Center flambant neuf. Les trois vétérans arrivent en provenance de Boston, et Brooklyn – qui ne veut pas attendre avant de gagner – met la main sur de solides joueurs pour ses ambitions de titre. Toutefois, l’opération a un coût, et pas des moindres, puisque BKN envoie pas moins de trois choix de premier tour de Draft non protégés dans le Massachusetts, en plus d’un potentiel échange de picks en 2017. Celui de 2014, avec lequel Boston sélectionnera Sam Young, n’est pas une franche réussite, et celui de 2018 est envoyé chez les Cavs (dans le trade de Kyrie Irving aux C’s) qui choisiront Collin Sexton avec.
Mais ce sont les deux autres qui vont sensiblement nous intéresser ici. En 2016, les Nets ont déjà perdu Kevin Garnett, renvoyé aux Timberwolves, et Paul Pierce, transféré chez les Wizards. Le franchise player se nomme à l’époque Brook Lopez, et les résultats sont en berne. Seulement 21 victoires pour 61 défaites lors de la saison 2015-16, ce qui fait les affaires des… Celtics, qui possèdent donc leur choix de Draft. La loterie les envoie à la troisième position, après les Sixers et les Lakers (qui prennent respectivement Ben Simmons et Brandon Ingram), pour sélectionner Jaylen Brown. Un surplus de potentiel non-négligeable pour épauler Isaiah Thomas, leader de l’époque à Boston. Mais attendez car ce n’est pas encore fini.
Un an plus tard, Boston sort un bilan de 53 victoires pour 29 défaites pendant que les Nets font encore pire avec un 20-62 bien crade. Si vous avez bien suivi tout à l’heure, vous vous souvenez que les Celtics peuvent échanger leur choix de Draft avec celui de Brooklyn, chose pour laquelle ils ne se feront pas prier, eux qui vont même obtenir le… 1er choix de la Draft, sujet de pas mal de convoitises ! Les Sixers, qui ont le 3e choix, vont tout faire pour monter un échange, et obtenir le graal en contrepartie de leur 3e choix et d’un futur premier tour de Draft. Les Sixers vont sélectionner Markelle Fultz, prospect cinq étoiles à l’époque, sauf que l’actuel meneur du Magic se découvre un sale problème à l’épaule qui l’empêche encore de retrouver le niveau qui était le sien en NCAA. Les Lakers sélectionnent en 2e position Lonzo Ball, sujet à d’énormes blessures actuellement, ce qui laisse le champ libre aux C’s pour choisir… Jayson Tatum en 3.
Vous l’aurez compris, Boston doit sa “Jay’s connection” à Brooklyn, et plus précisément à un trade de 2013. Le monstre à deux têtes s’est véritablement construit grâce aux choix de Draft lâchés à l’époque par les Nets. Les regrets doivent être immenses du côté de Bed-Stuy, Brooklyn galérant à retrouver une place décente à l’Est. Mais il n’y a pas que les Celtics qui peuvent les remercier. Les Mavericks, leurs futurs adversaires, doivent aussi pas mal de high-five à BKN.
Du côté de Dallas
L’actuel entraîneur des Mavs Jason Kidd a également coaché les Nets, franchise dont il fait partie des légendes, au point d’y avoir son numéro 5 retiré au plafond du Barclays Center aujourd’hui. Mais c’est bien avec Dallas, avec qui il a remporté le titre 2011 en tant que joueur, que le chauve tentera d’accrocher une nouvelle ligne à son palmarès. Qu’elle semble loin l’époque où il bousculait volontairement Tyshawn Taylor pour renverser sa boisson sur le parquet, et ainsi provoquer un temps-mort.
Jason Kidd telling Tyshawn Taylor “hit me,” so he could knock over his drink to get a timeout when he had none left, is one of the highest IQ/funniest situations in NBA history 😂
J-Kidd’s one of the smartest players ever! 🐐 pic.twitter.com/9Y8nxEPtNX
— Courtside Buzz (@CourtsideBuzzX) October 2, 2023
Au niveau des joueurs, on a aussi un membre des Mavs qui provient des Brooklyn Nets. Kyrie Irving a en effet été transféré à Dallas en février 2023, lorsque les Nets ont été contraints décidé de faire table rase de son duo avec Kevin Durant (parti chez les Suns quelques jours après). L’arrivée d’Irving aux côtés de Luka n’a pas immédiatement porté ses fruits puisque Dallas a dégringolé au classement, passant de “virtuellement qualifié” à “réellement éliminé” des Playoffs en quelques semaines. Mais cette saison est bien différente.
Le duo tourne à plein régime, et le front-office a fait les ajustements nécessaires pour appuyer sur les forces et combler les lacunes de l’équipe. Daniel Gafford et P.J. Washington sont notamment arrivés à la deadline, et ont contribué à ce push jusqu’aux Finales NBA. Mais revenons-en à Kyrie, qui va connaître ses quatrièmes Finales NBA en carrière, les premières sous un autre maillot que celui des Cavs. Sans cette reconstruction des Nets, et sans ce move orchestré par Mark Cuban, Kyrie n’aurait jamais rallié le Texas, et cette opportunité n’aurait été qu’une hypothèse aujourd’hui.
En tout cas, on peut clairement affirmer que trois des cinq meilleurs joueurs de ces Finales sont ici “grâce à Brooklyn”.