Victor Wembanyama : où placer sa première saison par rapport aux plus grands Rookies de l’histoire ?
Le 07 mai 2024 à 15:35 par Céleste Macquet
Le suspense était quasi inexistant à l’approche de l’annonce. La preuve, une vidéo a été réalisée pour l’occasion dans laquelle on voit Victor Wembanyama être félicité dans tous les sens par des Rookies de l’année des saisons précédentes : c’est officiel, Wemby est devenu ROY, élu à l’unanimité qui plus est. Voilà un contexte idéal pour se demander où se place Wemby par rapport aux meilleures campagnes rookies de l’histoire NBA.
Victor Wembanyama received all 99 first-place votes from a media panel, making him the first unanimous NBA Rookie of the Year since Karl-Anthony Towns in the 2015-16 season. pic.twitter.com/cWcjdXRrUD
— NBA Communications (@NBAPR) May 6, 2024
Victor Wembanyama, une saison rookie hors du commun
De nos jours, on attend d’un très bon rookie qu’il permette à son équipe d’améliorer son bilan. Allez, s’il peut en plus faire un peu de la stat et casser quelques records de précocité, c’est un bonus sympa. Mais dans le contexte actuel, au vu du niveau de la Ligue, compliqué d’espérer faire beaucoup plus. Victor Wembanyama n’a pas amélioré le bilan de son équipe, ce qui freine de manière conséquente son dossier dans la hiérarchie des meilleurs Rookies de l’histoire, mais il reste sur une saison absolument historique sur le plan individuel.
One of the greatest rookie seasons the NBA has seen.
Victor Wembanyama, the unanimous #KiaROY. 👽 pic.twitter.com/ZKKhqo9ymj
— NBA (@NBA) May 6, 2024
Victor Wembanyama a tout de même de sacrés arguments à faire valoir : meilleur contreur de la Ligue dès sa première année (???), huitième rebondeur, assuré du Top 3 pour le trophée de Défenseur de l’année (synonyme d’une NBA All-Defensive Team), triple double sans les passes, five-by-five, premier joueur de l’histoire à compiler 1 500 points, 700 rebonds, 250 passes, 250 contres et 100 tirs à 3-points sur une seule saison : voilà des accomplissements qui sont loin d’être communs pour une première saison.
San Antonio Spurs’ Victor Wembanyama has won the 2023-24 NBA Rookie of the Year award. First player in league history to reach 1,500 points, 700 rebounds, 250 assists, 250 blocks and 100 3-pointers made in a season. pic.twitter.com/wgaxOLZIWB
— Shams Charania (@ShamsCharania) May 6, 2024
Pour célébrer l’occasion, une vidéo a été réalisée où Victor se fait féliciter par des messages de nombreux anciens Rookie de l’année, des anciens qui se sont particulièrement illustrés lors de leur première année dans la Grande Ligue. LeBron James, Kevin Durant, Shaquille O’Neal, Jason Kidd, Pau Gasol, Vince Carter, Grant Hill, Chris Paul, David Robinson, Allen Iverson… rien que ça. Victor ne sait plus où donner de la tête, les compliments venant de toutes parts.
Incroyable 🥹🥹🥹🥹🥹
Fanatics a rassemblé un panel d’anciens Rookies de l’année pour qu’ils félicitent Victor Wembanyama ! ❤️ pic.twitter.com/SP0Sg9CsrT
— TrashTalk (@TrashTalk_fr) May 6, 2024
Tous ces noms s’ajoutent à beaucoup d’autres ayant également réalisé une campagne rookie hallucinante. Oscar Robertson, Michael Jordan, Malcolm Brogdon… Autant de joueurs qui ont choqué la Ligue à leur arrivée dans la NBA. Et si on catégorisait tout ça pour voir où Wemby se place parmi ces légendes élues Rookie of the year ?
Les très sérieux
Pour se chauffer, on peut commencer par analyser quelques noms ayant largement surpassé les attentes placées sur eux pour leur première saison en NBA, sans pour autant faire douter le public de leur appartenance à l’espèce humaine. Commençons par une campagne marquante pas trop ancienne, le bon vieux Karl-Anthony Towns. KAT ne paye pas de mine, mais pour sa première saison en 2016, il est élu ROY à l’unanimité, et conclut l’année avec 82 matchs, 18,3 points et 10,5 rebonds de moyenne à 54,2% aux tirs. Très sérieux.
Pour l’année 2008, Kevin Durant – alors arrière – remportait le ROY avec 20,3 points par match. En 2002, Pau Gasol devenait le premier Rookie de l’année non-Américain. Il joua l’entièreté des matchs avec les Memphis Grizzlies, envoyant 17,6 points de moyenne à 51,8% aux tirs. Avec 8,9 rebonds par match, il est alors 14e de la Ligue dans cet exercice. En 2006, Chris Paul remportait lui aussi son ROY, avec un seul vote pour la première place lui échappant. Sur sa première saison, il propose 16,1 points, 7,8 passes, 5,1 rebonds et 2,2 interceptions de moyenne. Des moyennes faisant déjà de lui le septième passeur et troisième intercepteur de la Ligue.
Les anormaux
Avec Allen Iverson en 1997, on arrive dans les ROY ayant reçu des votes pour le trophée de MVP. AI finissait l’année à 23,5 points de moyenne, 7,5 passes et 2,1 interceptions, ainsi qu’une 17e place au MVP. Avec 18,3 points de moyenne et l’entièreté des matchs disputés dans la saison 1999, Vince Carter était au bord d’une All-NBA Team, seizième au classement du MVP. En 1995, Jason Kidd et Grant Hill obtenaient une égalité parfaite aux votes du Rookie de l’année. Treizième place au MVP pour le premier avec 7,7 assists de moyenne sur la saison, la sélection au All-Star Game accompagnée de moyennes à 19,9 points et 5 passes pour le second. Dans les All-Stars dès la première année, on compte également Patrick Ewing en 1986, tournant à 20 points, 9 rebonds et 2,1 contres.
Profitons de cette section pour mentionner deux dossiers qui n’ont pas pu obtenir le titre de ROY pour leur première saison au vu de la concurrence, mais qui ne méritaient pas moins. Elvin Hayes et ses 28,4 points, 17,1 rebonds et sa contribution aux 22 victoires supplémentaires de son équipe en 1969, l’amenant à un titre de meilleur scoreur de l’année, et Hakeem Olajuwon, coupable d’une saison à 20,6 points, 11,9 rebonds et 2,7 contres, le plaçant douzième aux votes du MVP et dans la All-Defensive Second Team en 1985.
Les violents
Pour ouvrir cette nouvelle catégorie de joueurs, commençons par mentionner Maurice Stokes, qui envoie 16,8 points, 16,3 rebonds et 4,9 passes pour sa saison 1956, avec une septième place au MVP pour décorer. Mark Jackson en 1988 finit l’année treizième du MVP, avec 82 matchs joués, 13,6 points, 10,6 passes et 2,5 interceptions de moyenne. Walter Davis en 1978 ? Cinquième au MVP, 24,2 points, 6 rebonds et 3,4 passes. Blake Griffin en 2011 ? All-Star, dixième au MVP, 22,5 points à 50,6% aux tirs, 12,1 rebonds, 3,8 passes et toute la NBA terrorisée. Rick Barry en 1966 ? All-NBA First Team, 25,7 points, 10,6 rebonds, aucun match manqué.
On poursuit avec LeBron James en 2003. Le piment dans la saison du Chosen One ? Il la réalise alors qu’il sort du lycée. 20,9 points, 5,9 passes de moyenne, top 9 du MVP, +18 victoires pour les Cavs, voilà voilà… Avec sa saison à 24,9 points, 17,1 rebonds et 4,1 passes en 1959, Elgin Baylor figure dans le top 10 de ces trois catégories statistiques. Il réalise la All-NBA First Team dès son premier exercice, et est également nommé MVP du All-Star Game. En 1969, Wes Unseld était lui carrément nommé MVP dès sa première année. Normal. Mentionnons également la saison à 31,6 points et 19 rebonds de moyenne de Walt Bellamy en 1962.
Les furieux
C’est dans cette catégorie que Victor Wembanyama se place, selon nous. Sans manquer de respect aux grands noms du passé, la Ligue a aujourd’hui beaucoup plus qu’une dizaine d’équipes. Cela rend les accomplissements du Français complètement fous au vu de la concurrence. En 1993, Shaquille O’Neal a une saison comparable au Frenchie dans l’impact individuel. Il entame la saison en étant joueur de la semaine, fracasse des arceaux et envoie des moyennes à 23,4 points, 13,9 rebonds et 3,5 contres à 56,2% aux tirs et permet de faire +20 victoires au Magic. Michael Jordan en 1985 ? 28,2 points, 6,5 rebonds, 5,9 passes de moyenne, lui valant une sélection en All-NBA Second Team. Larry Bird fut quant à lui All-NBA First Team dès ses débuts en 1980, permettant à Boston de remporter 61 matchs. Larry Legend finit sa saison à plus de 40% derrière l’arc.
A son arrivée en NBA en 1970, Kareem Abdul-Jabbar, dénommé alors Lew Alcindor, fait parler son skyhook. Kareem poste des moyennes à 28,8 points, 14,5 rebonds et 4,1 passes pour sa première année et permet aux Bucks de remporter 29 matchs de plus. Il est élu dans la All-NBA Second Team et la All-Defensive Second Team. Un impact similaire à David Robinson, premier des trois Spurs à remporter le titre de ROY. Après son parcours dans la NAVY, l’Amiral fait 24,3 points de moyenne pour sa première saison en NBA ainsi que la All-Defensive Second Team. Il permet aux Spurs de remporter 35 matchs de plus que la saison précédente.
Victor Wembanyama joins Tim Duncan and David Robinson as the only Spurs players to win Rookie of the Year 🤝 pic.twitter.com/45ILgYRHmT
— NBA on ESPN (@ESPNNBA) May 6, 2024
Les grands malades
On a gardé quatre noms pour la fin et pas des moindres. Bien sûr, dans cette catégorie, on a uniquement des joueurs ayant été nommés dans la All-NBA First Team dès leur première année. Commençons par Oscar Robertson, qui, avec 30,5 points, 10,1 rebonds et 9,7 passes en 1961, a frôlé une première saison avec un triple-double de moyenne à 30 pions. Tim Duncan a permis aux Spurs de faire 36 victoires supplémentaires dès sa première saison. Il fut Rookie du mois… tous les mois, et fut nommé dans la All-Defensive Second Team pour sa saison 1998. Magic Johnson, est un des seuls noms de cet article à ne pas avoir été élu Rookie de l’Année, cet honneur revenant en 1980 à Larry Bird. Mais étant donné qu’il finit la saison avec les titres de Champion NBA et de MVP des Finales, on le pardonne.
Pour conclure, comment ne pas parler de Wilt Chamberlain. Vous vous demandez peut-être pourquoi le trophée de Rookie de l’année porte son nom ? Eh bien c’est parce que pour sa première saison en NBA, Wilt propose des moyennes à 37,6 points et 27 rebonds (pardon ?). Et qu’il s’empare du titre de MVP de régulière. Allez le chercher, celui-là.
Congrats to Victor Wembanyama for winning the Wilt Chamberlain trophy aka the Rookie of the Year award.
Chamberlain owns the best rookie season in all of American sports with averages of 37.6 PPG and 27 REB.
He was also named the MVP of the league.#NBATwitter #NBAPlayoffs pic.twitter.com/WkitvNWExY
— BBall Nut (@BBall_Nut) May 7, 2024
Au milieu de tous ces monstres, Victor Wembanyama peut bien prétendre à un top 10 all-time des saisons rookies. Bien qu’il soit dur de rivaliser avec des joueurs All-Stars, All-NBA voire MVP dès leurs débuts, Wemby surpasse probablement tous ces charmants dossiers dans un domaine : la défense. Parti pour prendre potentiellement la médaille d’argent au trophée du Défenseur de l’année, ce serait tout simplement… la meilleure performance pour un Rookie dans cet exercice. Prenez ça, tous les autres.