Play-in tournament – flashback : le jour où Patrick Beverley a cru qu’il avait gagné le titre NBA avec les Wolves
Le 16 avr. 2024 à 10:11 par Julien Vion
Patrick Beverley est spécial. Avec sa personnalité bien trempée, il est bien souvent le cœur et l’âme de son équipe et se laisse régulièrement envahir par les émotions. Retour sur un moment iconique de sa carrière, un match comme dans un rêve, et une célébration entrée dans la légende.
The Dark Knight rises, Patrick Beverley aussi en montant sur cette table de marque. L’euphorie de la victoire lui a fait quitter la terre, comme Interstellar, et oublier le vrai enjeu de la rencontre. Le Prestige de passer le Play-In existe bien sûr, mais son soulagement semblait pour beaucoup être un peu surjoué, comme si un mec de Dunkerque se satisfaisait de déménager à Roubaix. Pour l’ancien meneur des Wolves, gagner un titre serait de la bombe (atomique), mais ça ne reste pour le moment qu’un rêve. Un scénario lointain, inimaginable, qui ne pourrait être écrit que par Christopher Nolan… ou TrashTalk.
Premier titre de l’histoire de Minnesota, Pat Bev Hall of Fame
Le 12 avril 2022, Patrick Beverley se réveille dans un lit à proximité du Target Center à Minneapolis. Il a bien dormi, et se sent en forme à quelques heures du match le plus important de sa carrière. Après des Playoffs acharnés, les Timberwolves ont décroché un Game 7 pour l’histoire en Finales NBA.
Depuis 2019-20, les Clippers ont déménagé dans une Conférence Est jugée un peu trop molle, pour pimenter les choses. Ils se retrouvent ainsi tout en haut après avoir défait les Celtics en six matchs. Pour Minny, le parcours est sublime. Complètement outsiders en début de saison, ils ont défié les pronostics grâce à leur Big 3 Edwards – Towns – Beverley, et sont à un pas du titre.
La planète basket retient son souffle, et le spectacle ne déçoit pas puisque la rencontre est un remake de Verdun : de la bagarre, du contact rugueux, et aucun panier facile. Alors que KAT connaît un match difficile, LA se détache petit à petit. Les Loups comptent une dizaine de points de retard à quelques minutes du buzzer, mais retrouvent un élan d’énergie pour revenir.
Il reste moins d’une trentaine de secondes sur l’horloge, et Reggie Jackson monte la balle pour des Clippers qui ont absolument besoin de marquer. Il fallait être devant son écran pour voir l’interception irréelle de Pat Beverley qui scelle la victoire des siens.
Pat Bev closed out the game for the @Timberwolves with a CLUTCH steal!
The T-Wolves advance to the #NBAPlayoffs presented by Google Pixel. pic.twitter.com/O13Xmc48BH
— NBA (@NBA) April 13, 2022
Anthony Edwards devient le plus jeune MVP des Finales de tous les temps, tandis que Karl Anthony-Towns peut enfin être pris au sérieux quand il déclare être meilleur shooteur de l’histoire des big men. Plus important encore, The Steal de Beverley entre au Panthéon du basket avec The Block de LeBron et The Shot de Jordan.
Si on regarde simplement la ligne statistique, on ne mesure pas l’ampleur de l’impact du Pat. 7 points (à 2/8), 11 rebonds, 3 passes, une interception et un contre. Mais parce qu’il a mis Paul George en enfer tout le match, sa défense est considérée comme l’une des plus décisives du basket moderne. L’émotion prend le dessus chez le meneur, et les larmes ne tardent pas à couler aussi sur le visage des fans des Wolves. Le premier titre de leur histoire, c’est quelque chose.
Patrick Beverley was overcome with emotion after a hard-fought victory against his old squad. pic.twitter.com/0CJ8DBPMME
— NBA (@NBA) April 13, 2022
Patrick Beverley nous offre l’une des célébrations les plus iconiques des Finales NBA, quelques minutes avant de soulever le trophée Larry O’Brien. Survolté, il monte sur la table et balance son maillot dans le public. Les scènes sont sublimes (avec une musique épique qui s’y prête), et la salle tout entière chavire à la vue de la maman vêtue d’un t-shirt floqué “I love Pat Bev”. Il sautille partout et envoie des chest-bump à qui veux tandis que tous les réseaux sociaux s’émeuvent.
Le match de Pat inspire chaque jour de nouveaux basketteurs en herbe. À ce propos, on ne dit d’ailleurs plus Not on Herb, mais Not on Pat.
Dans la foulée, Minnesota annonce la prolongation de Beverley à 100 millions sur 5 ans. Mais les Wolves échouent leur tentative de back-to-back en Finales de Conférence malgré Patrick et son 20/4/7/5/2 de moyenne face aux Nuggets. Nikola Jokic déclare : “Nous avons eu de la chance, nous n’aurions jamais gagné sans sa blessure au Game 4”.
Dans la tête de Patrick Beverley, tout s’est donc passé comme ça. Mais en réalité, Dominic Cobb était en pleine tentative d’Inception au moment où Pat Bev s’est endormi dans son lit à Minneapolis. Après plusieurs mois de cavale, Cobb a finalement été appréhendé par les services secrets et forcé de restituer la vérité à ce bon vieux Patrick. Le retour sur terre est difficile mais nécessaire. Voici les évènements tels qu’ils se sont réellement passés.
Patrick Beverley a gagné le Play-in, Internet n’oubliera jamais
Le 12 avril 2022, Patrick Beverley se réveille dans un lit à proximité du Target Center à Minneapolis. Il a plutôt bien dormi – enfin sans plus quoi – et se sent pas trop mal à quelques heures du match le plus important de sa saison. Après une saison régulière moyenne, les Timberwolves ont décroché un match de play-in pour rallier le premier tour.
Depuis 2019-20, la NBA a inventé un play-in tournament pour pimenter une fin de saison jugée un peu trop molle. Les Clippers se retrouvent ainsi dans la nasse alors qu’ils étaient huitièmes, c’est ballot. Pour Minny, le parcours est poussif. Annoncés dans le ventre mou en début de saison, ils s’appuient quand même sur l’éclosion d’Anthony Edwards pour gagner quelques matchs.
La planète basket regarde le tout d’un œil amusé, et le spectacle ne déçoit pas puisque la rencontre est un remake de Verdun : de la bagarre, du contact rugueux, et aucun panier facile. Alors que KAT connaît un match immonde (mais alors vraiment nul), LA se détache petit à petit. Les Loups comptent une dizaine de points de retard à quelques minutes du buzzer, mais retrouvent un élan d’énergie pour revenir.
Il reste moins d’une trentaine de secondes sur l’horloge, et Reggie Jackson monte la balle avec facile deux possessions de retard. Ultra concentré, Beverley cale l’interception qu’il faut pour sceller la victoire des siens.
Pat Bev closed out the game for the @Timberwolves with a CLUTCH steal!
The T-Wolves advance to the #NBAPlayoffs presented by Google Pixel. pic.twitter.com/O13Xmc48BH
— NBA (@NBA) April 13, 2022
Anthony Edwards devient le plus jeune joueur né à Atlanta un 5 août à gagner le play-in, tandis que Karl Anthony-Towns ressemble toujours autant à une andouille quand il déclare être meilleur shooteur de l’histoire chez les big men. Plus important encore, le steal de Patrick Beverley rentre au panthéon du Play-in avec un petit dunk de Ja Morant et un tir de Zach LaVine pas trop mal.
Si on regarde simplement la ligne statistique, on ne mesure pas l’ampleur de l’impact du Pat. Sa défense a été importante dans la victoire des siens. L’émotion prend le dessus chez le meneur, et les larmes de rire ne tardent pas à couler aussi sur le visages des fans un peu aigris de NBA. Passer l’étape du play-in, c’est quand même quelque chose.
Patrick Beverley was overcome with emotion after a hard-fought victory against his old squad. pic.twitter.com/0CJ8DBPMME
— NBA (@NBA) April 13, 2022
Mais Patrick Beverley nous offre aussi l’une des célébrations les plus iconiques de NBA, quelques minutes avant de filer à la douche. Survolté, il monte sur la table et balance son maillot dans le public. Les scènes de joies sont hilarantes (un peu moins sans la musique), pendant qu’il sautille partout. Les réseaux sociaux ont à manger pour de nombreuses années.
Le match de Pat inspire chaque jour de nouveaux twittos en herbe. On dit évidemment toujours Not on Herb, mais aucune célébration ne concurrence ce sacré Pat Beverley.
Dans la foulée, Minnesota annonce le trade de Pat Bev à Utah, seulement 11 mois après son arrivée. Mais les Wolves échouent quand même au premier tour face aux Nuggets l’année suivante. Nikola Jokic ne déclare rien du tout puisque le Pat n’est même plus là.
Entre Chris Finch et Chris Nolan, il n’y a qu’un pas. Entre gagner la bague et le premier tour du play-in, il y en a peut-être un peu plus. Mais entre les deux versions qui coexistent désormais dans la tête de Patrick Beverley, il y a au moins un demi-marathon.