Performance all-time : le five-by-five titanesque d’Hakeem Olajuwon (38 points, 17 rebonds, 6 passes, 7 interceptions et 12 contres)

Le 10 mars 2024 à 08:30 par Julien Vion

Hakeem Olajuwon
Source image : YouTube

Difficile de lire la ligne de stat sans froncer les sourcils. Il a fait quoi ? Combien ? Ah d’accord. Carrément. Retour sur la performance délivrée par Hakeem Olajuwon le 10 mars 1987. Et surtout, mouillez vous la nuque avant. 

Avec les bêtises actuellement réalisées par Victor Wembanyama, les fans et les observateurs NBA n’ont jamais autant parlé du fameux “five-by-five”. Compiler au moins cinq unités dans les cinq catégories statistiques majeures, c’est de ça dont il s’agit, est une prouesse. Mais si on devait désigner un maître en la matière, pas de débat possible : faites place à Hakeem Olajuwon. Faites beaucoup de place à Hakeem Olajuwon.

Le cuisinier du jour : The Dream

Pour le contexte, Hakeem Olajuwon est un OVNI de 2m15 pour 115 kilos qui avait été drafté devant Michael Jordan lui-même… sans que cela ne pose de problème à personne. Un pivot générationnel aussi doué en attaque qu’en défense qui fait donc le bonheur de Houston à partir de 1984. Sur ses trois premières saisons en NBA, celui qu’on surnomme “The Dream” tourne à 22,4 points, 11,6 rebonds, 2,1 passes, 1,7 interception et 3,1 contres.

Sa saison sophomore est sensationnelle, et s’arrête en finale NBA face aux Celtics d’un Larry Bird tout juste auréolé de son troisième MVP consécutif. En chemin, il s’était au passage offert le luxe de faire chuter les champions en titre, les Lakers de Kareem Abdul-Jabbar et Magic Johnson. En 1986-87, Olajuwon est donc dans sa troisième saison professionnelle, et il est déjà… trois fois All-star.

Le 10 mars 1987, à Houston au Texas, les Rockets (32-30) reçoivent un autre prétendant aux Playoffs : les Seattle SuperSonics (33-30). Si ce n’est ni la Chandeleur ni le goûter de fin d’année de l’école maternelle du coin, il aurait fallu prévenir Hakeem avant parce que le pivot des Fusées a visiblement confondu ce match avec un buffet à volonté. 53 minutes sur le parquet, et pas une seconde de perdue pour se gaver de sucreries.

Comme une douce odeur de crêpes et de cookies

Offensivement, The Dream est dans un groove des grands soirs. Au poste bas, il est inarrêtable, envoyant des turnaround jumpshots dont il a le secret. Un hook soyeux côté droit du panier, un fadeaway bien smooth, des putbacks méchants sur la tête d’Alton Lister… la totale. 38 points à 14/29 au tir et 6 passes pour saupoudrer le tout.

Back in 1987, Hakeem Olajuwon dropped one of the craziest stat lines in NBA History, while accomplishing the ULTRA RARE 5×5! #NBADefenseWeek

🤯 The Dream finished with 38 PTS, 17 REB, 6 AST, 7 STL, 12 BLK pic.twitter.com/I9grkBhvWv

— NBA History (@NBAHistory) September 1, 2022

Mais ce soir-là, son jeu offensif n’est rien à côté de son niveau défensif. C’est dire ! Le CHAN-TIER qu’il envoie est tout simplement inédit dans l’histoire de la NBA.

Le pivot nigérian distribue 3,4 contres par match en moyenne en 1986-87. En grande forme, il en envoie… douze ce soir là, prenant au passage le beurre, l’argent du beurre, et une dudécuple ration de crêpes (oui, c’est comme ça qu’on dit). 

Et puisqu’on est dans les sucreries, The Dream ne se prive pas pour voler des ballons dans tous les sens. Entre sa compréhension du jeu et sa vitesse pour un pivot de 2m15, difficile pour Seattle de prendre soin du ballon. Allez, sept cookies sur le match au total. 

Si vous vous demandiez quel était le record d’interception + contres sur un seul match, ne cherchez pas plus loin, on y est. 12 contres et 7 interceptions, soit 19 stocks en un seul match. Attention aux calories. A titre de comparaison, l’équipe de Seattle tout entière compte 7 interceptions et 3 contres sur la rencontre.

La recette est complète pour signer à l’époque le 4è five-by-five de l’histoire de la NBA, et le premier depuis décembre 1979.

Ligne de stat définitive : 38 points, 17 rebonds, 6 passes, 7 interceptions et 12 contres. 38/17/6/7/12. Oui, oui. On a relu, aucune faute de frappe. Plus qu’un five-by-five, c’est techniquement un six-by-five. Par la même occasion, un triple double. Un triple-double-six-by-five. 3×10&6×5. 30 et 30 ? Quoi ? Erreur 404 pour le rédacteur. Trop de chiffres quand on a arrêté les maths depuis un bout de temps. Olajuwonesque.

Tient-on ici l’un des matchs les plus complets de l’histoire ? Difficile en tout cas de demander mieux. Hakeem Olajuwon est par ailleurs le seul joueur de l’histoire à avoir réalisé un 5×5 et un triple double le même soir, exploit qu’il… répétera trois ans plus tard.

Le plus malheureux dans tout ça ? C’est que les Rockets… ont perdu le match ! Menés par Tom Chambers (42 points) et Dale Ellis (35 points) tous deux en feu et à 100% de loin, Seattle emmène ce soir-là Houston en prolongation avant de s’imposer.

La même année, Olajuwon retrouvera les Sonics en demi-finales de conférence et… s’inclinera de nouveau, en six matchs. Pas faute d’avoir posé 49 points, 25 rebonds et 6 contres dans le dernier match d’ailleurs, sans commentaires.

Pour celui qui est probablement le pivot le plus complet de l’histoire, ce match du 10 mars 1987 est sans doute l’une des performances les plus impressionnantes. Au passage, la liste de tous les five-by-five de l’histoire de la ligue est à retrouver ici. Spoiler, on y voit beaucoup Hakeem Olajuwon. 

Source texte : Basketball Reference


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