Performance All-Time : les 61 points de LeBron James, son record en carrière
Le 03 mars 2024 à 09:50 par Robin Wolff
Le 3 mars 2014, dix ans avant cette barre mythique des 40 000 points atteinte la nuit dernière, LeBron James tapait son record de points en carrière en martyrisant la défense des Charlotte Bobcats avec 61 points. 10 ans plus tard, on se demande presque s’il n’est pas encore capable d’aller chercher cette marque avant de prendre sa retraite…
En 2014, le trône de fer de la NBA n’appartient pas à une lionne, ni à une corneille, et encore moins à un Bobcat. The Chosen One c’est LeBron James, qui est alors au beau milieu de “l’un de ses” primes. Le King a remporté quatre des cinq derniers trophées de MVP et est double champion en titre. Rien ne semble pouvoir l’arrêter et surtout pas les Charlotte Bobcats.
Attention, ce n’est plus l’équipe horrible de 2011 dirigée par Paul Silas qui ne gagna que sept rencontres dans la saison. La franchise de Caroline du Nord s’est reconstruite autour du jeune Kemba Walker et du plus expérimenté Al Jefferson et finira même septième de la Conférence Est cette saison-là.
Surtout, les Bobcats peuvent compter sur un sophomore qu’ils ont drafté en deuxième position en 2012. Un ailier réputé pour ses qualités défensives malgré une mécanique de shoot qui, sur une échelle de 0 à Ray Allen, se trouve à -2. Un jeune talent du nom de Michael Kidd-Gilchrist. 1m98, 105 kilos, de longs bras, le parfait LeBron stopper en somme… oui mais non.
Sans doute intimidé par MKG (toujours pas), l’enfant d’Akron porte un masque en ce soir de mars. Il s’est cassé le nez quelques semaines auparavant, ce qui ne l’empêche pas d’être de loin le joueur le plus inspiré sur le parquet.
Le numéro 6 du Heat rentre bien dans son match. 11 points, 3 rebonds et 3 passes décisives dès le premier quart-temps, des statistiques meilleures que celles de son adversaire direct en carrière. Plus ou moins le même topo lors de la deuxième période au cours de laquelle il passe 13 puntos en seulement 6 minutes sur les parquets.
En résumé, au moment de rentrer au vestiaire, son match est “bon” avec 24 unités et un joli 3/3 derrière l’arc, mais ne présage pas d’une nuit historique. Le Heat mène la danse de 6 points tandis que les Bobcats résistent grâce à un énorme Al Jefferson (38 points et 19 rebonds ce soir là).
Mais c’est dans le troisième quart-temps que la soirée bascule. LeBron James, déjà adroit jusqu’ici, prend complètement feu à 3-points et atteint des standards qui ne sont pas les siens habituellement. En 12 minutes, le King envoie cinq bombinettes de loin et dégoute complètement ses adversaires. Il profite aussi de cette réussite pour écarter la défense et se faufiler vers le panier. Chris Bosh et Ray Allen ne peuvent qu’applaudir leur franchise player, il vient d’inscrire 25 points sur la période.
L’écart est fait, le match est gagné, mais LeBron James reste sur le parquet dans la dernier quart-temps pour mettre le couvercle. En l’absence de Dwyane Wade tous les ballons passent par lui et même dans un tel soir d’adresse, il n’oublie pas de distribuer le ballon à ses coéquipiers, polyvalence oblige. 12 points plus tard, il peut quitter le parquet avec le sentiment du devoir accompli. Le Heat s’impose 124 à 107 et se rapproche des Indiana Pacers, en tête de la Conférence Est.
LeBron James sur la soirée a délivré l’une de ses plus belles lignes statistiques : 61 points, 7 rebonds et 4 passes décisives à 22/33 au tir, 8/10 de loin et 9/12 sur la ligne des lancers.
Le premier choix de la Draft 2003 a depuis inscrit plusieurs fois plus de 50 points, dont une lors des Finales NBA 2018 (coucou Gérard), mais plus jamais il n’a atteint une telle marque. Efficace de loin et tranchant dans ses duels, il apparaissait, en ce 3 mars 2014 comme inarrêtable pour une défense qui n’avait pas grand chose d’autre que Michael Kidd-Gilchrist à lui offrir, ceci expliquant certainement cela.
LeBron James est le meilleur marqueur de l’histoire de la NBA et il a donc poussé le bouchon jusqu’aux 40 000. Malgré ça, scorer n’est pas sa plus grande qualité et cela explique certainement qu’il ne soit jamais allé chercher les 70 points comme Joel Embiid ou Luka Doncic récemment. Lorsque le King inscrit 61 points, cela implique qu’il a torturé la défense de différentes manières et qu’ils ne pouvaient se permettre de se concentrer que sur lui. En un soir, “Masked LeBron” est devenu mythique et un traumatisme pour les habitants de Charlotte.