Performance All-Time : le quadruple-double d’Alvin Robertson

Le 18 févr. 2024 à 09:01 par Robin Wolff

Alvin Robertson quadruple-double
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Le 18 février 1986, Alvin Robertson, arrière des San Antonio Spurs, réalisait le deuxième quadruple-double de l’histoire douze ans après celui de Nate Thurmond. Le seul, à ce jour, avec les interceptions.

Face aux Toronto Raptors, Victor Wembanyama a réalisé le premier triple-double de sa carrière avec les contres. Depuis, beaucoup pensent que ce n’est qu’une question de temps avant qu’il ne devienne le cinquième homme de l’histoire à réaliser un quadruple-double. Avant lui, deux joueurs des San Antonio Spurs ont déjà réussi l’exploit. David Robinson, bien sûr, et le trop oublié Alvin Robertson, seul extérieur a y être parvenu.

En 1986, les San Antonio Spurs fêtent leurs dix ans en NBA et sont dans le plus gros creux de leur histoire. George Gervin s’en est allé il y a bientôt deux ans et David Robinson ne débarquera que trois étés plus tard. Les deux mastodontes de l’époque s’appellent comme souvent les Los Angeles Lakers et les Boston Celtics. Magic Johnson et Larry Bird sont dans leurs primes et mènent leurs équipes respectives en tête de leurs conférences. Pendant ce temps, la franchise texane en noir et blanc végète à une anonyme huitième place de l’Ouest sur douze équipes et leurs “stars” s’appellent Artis Gimore et Mike Mitchell.

Mais l’événement de la saison à San Antonio, c’est l’éclosion d’Alvin Robertson. Le Sophomore s’affirme comme un spécialiste défensif et tourne à 3,7 interceptions de moyenne, un record de steals sur une année qui tient encore à ce jour. À la fin de l’exercice, il remporte d’ailleurs deux trophées individuels : la meilleure progression et le meilleur défenseur de la Ligue. Fun fact, comme disent les jeunes, à la manière de Marc Gasol des années plus tard, il remporte cette distinction défensive en ne faisant pourtant partie que de la NBA All-Defensive Second Team.

Une performance retiendra particulièrement l’attention des votants : celle du 18 février.

Dans la HemisFair Arena, blague validée par tous les coiffeurs francophones, les Spurs reçoivent les Suns dans une rencontre qui va rapidement basculer dans l’historique.

Les locaux vont prendre les choses en main dés le début de match sous l’impulsion de leur arrière. Alvin Robertson multiplie les interceptions et les paniers en transitions faisant vivre un enfer aux stars adverses. Walter Davis,  Larry Nance et Alvan Adams perdent quatre ballons chacun et en cumulé, la franchise de l’Arizona en laisse échapper 24.

Le numéro 21 score proche du panier ou à mi-distance, mais n’oublie pas ses coéquipiers. Tous les titulaires de San Antonio finissent la rencontre à 14 points minimum et Mike Mitchell en est le meilleur marqueur avec 27 unités.

À la mi-temps, les Spurs mènent déjà 69 à 57 et bien que l’écart se réduira en seconde période, les accélérations de Phoenix seront toujours interrompues par une action de classe de l’arrière originaire de l’Ohio. Victoire finale 120 à 114.

Alvin Robertson termine la rencontre meilleur passeur, meilleur rebondeur et meilleur intercepteur de son équipe. Le tout pour une ligne statistique mythique de 20 points, 11 rebonds, 10 passes décisives et 10 interceptions.

Nate Thurmond, Hakeem Olajuwon, David Robinson et donc Alvin Robertson : la liste des joueurs ayant réussi un quadruple-double en NBA est courte et ne comporte donc qu’un joueur n’ayant pas évolué au poste de pivot.

Pour mettre en relief la performance hallucinante réussie par l’arrière des Spurs en ce 18 février 1986, il faut en souligner la rareté. Or, seuls deux joueurs encore en activité ont réussi à voler plus de dix ballons dans un match en NBA, Draymond Green et TJ McConnell. Même en y parvenant, il faut encore parvenir à capter 10 rebonds et distribuer 10 passes décisives le même soir. Une prouesse extrêmement difficile à accomplir et qui explique l’unicité de la performance d’Alvin Robertson dans l’histoire.

Quatre jours après la Saint-Valentin, le “dog” n’a jamais aussi bien porté son surnom. Il a marqué son territoire et laissé sa patte dans les livres d’histoires de la Grande Ligue.