Jusqu’où Evan Mobley peut-il aller cette saison avec les Cavaliers ?

Le 17 oct. 2023 à 16:44 par Clément Hénot

Evan Mobley RSC
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Evan Mobley arrive dans sa troisième saison en NBA, potentiellement celle de la maturité et de l’explosion pour l’ancien Trojan d’USC. Quel est le réel plafond que l’ailier-fort peut atteindre en 2023-24 ?

Sélectionné en troisième position de la Draft 2021 par les Cavaliers, Evan Mobley est resté jusqu’au bout au coude à coude dans la course au ROY avec le futur lauréat Scottie Barnes, qui lui a été préféré notamment grâce à de meilleurs résultats collectifs à l’époque. Mobley et les Cavs avaient alors échoué au play-in face aux Hawks, tandis que Barnes et les Raptors s’étaient directement qualifiés pour les Playoffs. Pour sa première saison, EM4 a tourné à 15 points, 8,3 rebonds et 2,5 passes décisives de moyenne, en plus d’une activité défensive qui n’apparaît pas forcément dans les stats.

Sa deuxième saison à Cleveland sera encore plus productive, malgré l’arrivée de Donovan Mitchell pour prendre les clés de l’attaque de la franchise de l’Ohio. Il envoie 16,2 points, 9 rebonds et 2,8 passes décisives en 2022-23 bien qu’il soit parfois “snobé” en attaque par Spida et Darius Garland, les deux premières options offensives de l’équipe. Malgré une “rétrogradation” dans la hiérarchie offensive, Mobley a augmenté sa production statistique, a enfin participé aux Playoffs, au cours desquels il a beaucoup appris et surtout, a confirmé la très bonne impression visuelle laissée jusqu’alors.

Evan n’a jamais eu de body-language douteux ni donné l’impression de s’en foutre ou autre. Au contraire, le garçon est plutôt du genre discret et taiseux, sérieux et appliqué. Il ne sort pas trop de son registre, hormis un shoot du parking ici et là, l’énergumène se concentre plutôt sur ce qu’il fait de mieux, à savoir jouer sous les panneaux et dans le périmètre, prendre des rebonds et défendre. Certes, c’est aussi parce que son rôle n’est pas encore tant étoffé que ça, mais c’est aussi un bon moyen pour lui de cimenter ses points forts et de bosser en silence sur ses axes d’amélioration, notamment le shoot à 3-points. En tout cas, Evan Mobley a déjà le jeu d’un daron de 35 ans, mais avec les capacités physiques d’un type de son âge, c’est à dire 22 ans. Niveau physique justement, il culmine à 2m11 et s’est épaissi depuis son arrivée dans la ligue, là où son gabarit longiligne posait question. Et dans le jeu, il a prouvé qu’il méritait encore plus de munitions en attaque tout en étant dans la conversation pour le titre de meilleur défenseur de l’année. Rien que ça.

“J’ai pris soin de mon corps. C’est comme un temple, tant que tu t’en occupes bien, tout le reste suit […] J’ai aussi travaillé mon shoot, ça a été mon objectif principal de l’été.” – Evan Mobley

Essayez de trouver un profil plus Bam Adebayesque que ça aujourd’hui. A part… Bam Adebayo – forcément – c’est effectivement très compliqué. Mais la latéralité de ses déplacements, sa capacité à jouer sous les panneaux et à 4-5 mètres, le fait qu’il puisse défendre sur plusieurs postes et ses flashs aperçus au playmaking, et vous obtenez un joueur qu’aurait également aimé avoir Erik Spoelstra dans son équipe. C’est dans ce rôle de relais offensif et de plaque tournante de son attaque que JB Bickerstaff veut davantage utiliser et impliquer son ailier-fort et profiter de son intelligence de jeu, avec comme sans ballon. Va-t-il monter la balle comme son homologue du Heat ? Pas sûr, mais possible ! Ça nous avance bien tout ça. Le coach a également imaginé des systèmes où Evan portera le ballon, un peu comme un point-forward. En tout cas, possible que Donovan Mitchell et Darius Garland se prennent quelques soufflantes s’ils ne servent pas leur coéquipier dans les dernières minutes d’un match (spoiler : ils seront simplement privés de dessert).

“Nous avons imaginé des situations où le ballon serait dans sa main […] Il peut être notre joueur le plus impactant sans même marquer le moindre point. Il rend ses coéquipiers meilleurs, il peut prendre le rebond, monter la balle et prendre la bonne décision en s’adaptant aux défenses.” – JB Bickerstaff

De plus, Cleveland a apporté encore plus de shoot extérieur cet été et le spacing des Cavs devrait donc être encore plus large. Avec les arrivées de Max Strus, en provenance de… Miami, et Georges Niang, arrivé de Philadelphie, c’est comme une aubaine pour Evan Mobley qui, s’il n’arrive pas à jouer dans la peinture, trouvera forcément un coéquipier démarqué et prêt à sanctionner du parking. Evan Mobley aura plus d’espaces pour attaquer le cercle, trouver ses coéquipiers démarqués et même tirer à mi-distance, un spot qu’il affectionne beaucoup. Tout en assurant de l’autre côté du parquet en s’occupant du meilleur intérieur adverse. La Moble est un modèle de polyvalence, très peu pour lui que de se cantonner à une seule tâche sur le parquet. Et avec l’augmentation de ses responsabilités projetée par son coach, on pourrait bien assister à la naissance d’un All-Star à titre individuel, et d’une équipe qui devient bien casse-couilles à jouer à titre collectif.

Evan Mobley est bien à un tournant de sa jeune carrière à l’aube de cette troisième saison, qu’il devrait débuter avec un rôle élargi en attaque. Ce qui mettra en lumière ses qualités déjà connues mais qui n’ont pas encore explosé au grand jour. Son coach JB Bickerstaff a déjà prévu de l’impliquer plus dans l’attaque, voire de l’utiliser comme porteur de balle, conscient qu’il peut rendre ses coéquipiers encore meilleurs en attaque tout en jouant toujours aussi dur en défense. Il va voir son taux d’usage augmenter drastiquement, et pourrait même bien envoyer du triple-double en 2023-24. Le pire, c’est qu’on est presque sûr… qu’Evan s’en cogne, tant c’est l’équipe qui prime sur ses statistiques. Il a goûté aux Playoffs et son esprit de compétition ne devrait clairement pas se satisfaire de cela. On parle quand même d’un type qui a fait construire une salle de sport dans sa maison à 22 ans.

Source texte : The Chronicle


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