Flashback : le titre de la Yougoslavie aux Mondiaux de 2002 à Indianapolis

Le 10 sept. 2023 à 11:46 par Nicolas Meichel

yougoslavie 2002
Source image : YouTube FIBA

Ce dimanche, face à l’Allemagne, la Serbie va tenter de décrocher son troisième titre de champion du monde, et le premier depuis celui remporté en 2002 sous le drapeau de la République Fédérale de Yougoslavie. Pour l’occasion, on a voulu revenir sur les exploits de la bande à Dejan Bodiroga, qui attend toujours ses successeurs. Retour deux décennies en arrière du côté d’Indianapolis. 

Quand on pense au Mondial 2002 de basket, on pense tout de suite à l’échec retentissant des États-Unis sur leurs propres terres. Devant son public, Team USA a terminé seulement sixième de sa compétition, avec trois défaites au compteur alors qu’elle n’avait jamais perdu le moindre match dans une grande compétition internationale depuis l’arrivée des joueurs NBA en 1992.

La première équipe à avoir éliminé les États-Unis d’un grand tournoi ? La Yougoslavie.

21 years ago today
Yugoslavia | 2002 World Championship for Men 08. Sep. 2002 Indianapolis, Indiana, United States
History is repeating! Do pobede! #Yugoslavia #Serbia #basketballworldcup #Indiana #Indianapolis pic.twitter.com/Zbs68SE8X4

— Petar1989 (@Petar_1989) September 8, 2023

Dejan Bodiroga, Predrag Stojakovic, Vlade Divac, Milan Gurovic, Marko Jaric… voilà l’identité des hommes qui viennent conquérir l’Amérique cette année-là. Championne du monde en titre après son succès en 1998 (quelle belle année), la Yougoslavie arrive au pays de l’Oncle Sam avec la ferme intention de réaliser le doublé, un exploit que seul le Brésil a réussi à accomplir auparavant (1959 – 1963). Néanmoins, lors des phases de poule, Stojakovic et ses copains connaissent quelques trous d’air : défaite surprise face à l’Espagne dès le deuxième match, une autre face à Porto Rico, tout ça pour finalement terminer troisième de la seconde phase derrière ces deux équipes-là.

Bref, pas très rassurant comme parcours. Surtout que ce dernier est synonyme d’un affrontement avec Team USA dès le stade des quarts de finale. Mais c’est précisément à partir de là que la Yougoslavie va montrer son cœur de champion. Encore et encore.

Dominés par Team USA dans le troisième quart-temps de la rencontre, les Yougoslaves sont menés 69-59 avec seulement six minutes à jouer. La star américaine Reggie Miller applaudit depuis le banc, et tout le momentum semble être à l’avantage de l’équipe de Baron Davis, Paul Pierce et Cie. Mais après deux lancers-francs ratés de Jermaine O’Neal et deux tirs primés de Milan Gurovic, la tendance s’inverse complètement. Plus intelligente, plus appliquée et meilleure collectivement, la Yougoslavie gratte son retard puis passe devant dans les deux dernières minutes grâce à Dejan Bodiroga. Entre les fans américains qui ne comprennent pas ce qui se passe, et ceux d’en face qui sont surexcités par l’exploit qui est en train de s’écrire, l’ambiance à l’intérieur du Conseco Fieldhouse est épique. Exploit qui est finalement validé après un ultime échec d’Andre Miller derrière l’arc. 81-78 !

Ce comeback n’est que le premier d’une série qui permettra à la Yougoslavie de terminer au sommet. En demi-finale, face à la très surprenante Nouvelle-Zélande, les Yougoslaves sont menés de neuf points à la mi-temps, avant de complètement renverser le match grâce à un troisième quart-temps de patron (27-10).

Et puis il y a cette fameuse finale face à l’Argentine.

Malgré un Manu Ginobili très diminué suite à sa blessure en demi-finale du Mondial contre l’Allemagne, l’Argentine tient le bon bout en menant de huit points à quatre minutes de la fin. Mais les banderilles de Predrag Stojakovic et Dejan Bodiroga donnent de la vie à la Yougoslavie, qui profite de la maladresse adverse aux lancers-francs pour revenir à 75-75 dans un money-time insoutenable. L’intérieur Vlade Divac a même deux balles de match sur la ligne des lancers dans les dernières secondes pour donner le titre à son pays. Des “YU-GO-SLA-VIA ! YU-GO-SLA-VIA !” descendent alors des tribunes, mais l’intérieur des Sacramento Kings rate les deux ! Direction la prolongation.

Durant l’overtime, Stojakovic (26 points) va sauver son coéquipier des Kings en plantant un tir primé qui donne l’avantage à la Yougoslavie, avant que Bodiroga (27 points) ne mette le couvercle. L’Argentine de Fabricio Oberto n’inscrit que deux petits points au total au cours de la prolongation, prolongation que le jeune Luis Scola regarde impuissant depuis le banc après avoir été expulsé pour cinq fautes. 84-77 score final, la Yougoslavie reste sur le toit du monde !

#OnThisDay (2002) – Dejan Bodiroga had 27 and Peja Stojakovic dropped 26 as Yugoslavia outlasted Argentina in OT to win the FIBA World Cup Final in Indianapolis 🏆 pic.twitter.com/tUKLnABahQ

— FIBA Basketball World Cup 2023 🏆 (@FIBAWC) September 8, 2021

Depuis ce titre de champion du monde en 2002, la République Fédérale de Yougoslavie a disparu et c’est aujourd’hui la Serbie qui porte l’héritage des succès précédents. En cas de victoire sur l’Allemagne en finale du Mondial aujourd’hui, les Serbes remporteront leur premier titre depuis 21 ans, eux qui sont tombés en finale du Mondial en 2014, en finale des Jeux Olympiques en 2016, et en finale de l’EuroBasket à deux reprises (2009, 2017).