C’est quoi ce « second apron » du nouveau CBA qui terrifie toutes les équipes NBA ?

Nouveauté du dernier CBA en date, on parle aujourd’hui du “second apron”, l’arme de dissuasion de la NBA contre les franchises qui ont tendance à dépenser un peu trop en salaires et en taxes. Explications.

Alors que certaines franchises (Warriors, Nets, Clippers pour citer les principales concernées) ont fait exploser leurs dépenses ces dernières années, la NBA a décidé d’agir pour offrir plus d’équité et sanctionner les mauvais élèves, les équipes qui ne respectent pas le cap space.

Comment ont donc fait Adam Silver et sa bande ? Via le nouveau CBA, négocié avec le comité des joueurs, la Ligue a instauré ce qu’on appelle un second apron. En clair, il s’agit d’un seuil, qu’il vaut mieux ne pas dépasser sous peine de risquer gros, autant financièrement que sportivement.

Pour la faire simple, il existe quatre seuils en termes de masse salariale. Le premier c’est le cap space de base, la somme que chaque franchise a le droit de mettre pour financer son effectif. Pour la saison 2023-24, il est estimé à 134 millions de dollars. Ce plafond est évidemment dépassable grâce aux bird rights notamment (ce qui permet de prolonger un joueur au-delà du cap space, afin d’aider les équipes à conserver leurs meilleurs éléments).

Le second seuil est la luxury tax (162 millions pour la saison prochaine). La dépasser aura principalement des répercussions financières car la franchise et les proprios devront mettre la main à la poche pour payer le trop plein de dépenses. Les exceptions (la mid-level notamment) seront aussi impactées car une équipe dans les taxes peut moins dépenser. C’est pas top mais c’est gérable.

On arrive ensuite au premier “apron”, qui est situé à 7 millions au-dessus de la luxury tax, soit 169 millions de masse salariale. Avec ce premier apron viennent les premières sanctions comme par exemple l’impossibilité de recruter un joueur via un sign and trade mais aussi des limites sur le marché des buyouts. (impossibilité de faire signer un joueur qui, avant buyout, gagnait plus que le montant de la mid-level exception des équipes qui ne payent pas la taxe, soit grosso modo 10-11 millions sur la saison). Russell Westbrook n’aurait par exemple pas pu rejoindre les Clippers cette saison avec cette règle en place. De quoi avoir un impact sur le terrain pour les franchises.

On arrive ensuite au second apron, celui que toutes les équipes craignent désormais, au point de réduire la voilure pour certaines. Il est estimé à 179,5 millions, soit 17,5 millions au-dessus de la luxury tax.

Quelles conséquences pour le second apron ?

On entre dans la partie un peu plus hardcore et la NBA n’a pas fait semblant au moment de décider comment taper sur les doigts des franchises. Voilà ce qui attend une équipe au-dessus du second seuil :

Plus de mid-level exception.
Interdiction de recruter des joueurs sur le marché des buyouts si ceux ci gagnaient plus que la mid-level exception avant la rupture de leur contrat.
Interdiction d’utiliser du cash dans un trade.
Interdiction de recevoir plus de masse salariale dans un trade.
Interdiction d’utiliser plusieurs joueurs de son effectif pour faire signer un seul joueur en matchant les salaires. (ex : un joueur a 20 millions de salaires, l’équipe ne peut pas le recruter en envoyant deux joueurs qui coutent 10 chacun).
Restrictions pour la Trade Player Exception.
Interdiction de transférer le pick de Draft situé à N+7 ans.
Si l’équipe continue de rester au-dessus du seuil sur les années suivantes, le choix de Draft sera automatiquement transformé en un pick 30, peu importe le classement de l’équipe.

Pas mal de choses pour compliquer la vie d’un contender pour le titre donc. La dernière règle par rapport au pick de Draft peut être particulièrement violente puisque la franchise risque de flinguer son futur et une potentielle reconstruction. Ok les stars de l’équipe sont là maintenant mais dans 7 ans ? Si l’équipe a le pire bilan et finit quand même avec un pick 30, paye la tronche des fans et des dirigeants.

Quelles franchises concernées à court terme ?

Évidemment, ces règles ne vont pas concerner tout le monde mais surtout les équipes qui visent la victoire rapidement. Les Warriors seront évidemment impactés, les Clippers, les Suns, le Heat, les Lakers, les Celtics ou les Nuggets sont tous à surveiller selon leurs décisions à venir à la Free Agency.

Pour rappel, l’instauration du second apron est effective à compter de la saison prochaine mais elle ne sera pleinement opérationnelle qu’à la fin de la saison 2024-25.

Source texte : ESPN / Spotrac