Que manque-t-il au Miami Heat pour gravir la dernière marche ?

Le 13 juin 2023 à 12:23 par Nicolas Meichel

Damian Lillard
Source image : Montage TrashTalk

Cette fois, on peut le dire sans avoir l’impression de sous-estimer le Miami Heat : la dernière marche, celle des Finales NBA, était trop haute pour la bande de Jimmy Butler, tombée 4-1 face aux Denver Nuggets de Nikola Jokic et Jamal Murray. Une défaite assez logique au final, qui a mis en avant les limites de l’équipe floridienne.  

Une Finale NBA perdue en 2020. Une sortie au premier tour l’année suivante. Une élimination dans les dernières secondes d’un Game 7 de Finales de Conférence en 2022. Une nouvelle défaite en finale cette année.

Depuis que Jimmy Butler est arrivé à Miami en 2019, le Heat a souvent été dans la course au titre. La franchise floridienne est même l’équipe possédant le plus de victoires en Playoffs sur la période, le plus d’apparitions en Finales NBA, et le meilleur pourcentage de victoires avec minimum 50 matchs joués. Mais le chiffre le plus parlant, c’est le suivant : 0 titre de champion.

Since Jimmy Butler joined the Heat in 2019, Miami is first in playoff wins (38), has the most Finals appearances (2) and leads teams with at least 50 playoff games played in winning percentage (.585).

— Rohan Nadkarni (@RohanNadkarni) June 12, 2023

Même si le Heat est redevenu un poids lourd de la Conférence Est ces dernières années, il n’a toujours pas réussi à retrouver l’ivresse de la victoire finale depuis le titre de 2013, le deuxième de l’ère Heatles. D’où la question suivante :

Que manque-t-il au Miami Heat pour gravir la dernière marche ?

Le Heat est arrivé jusqu’au stade des Finales NBA grâce aux qualités collectives propres à la culture de la franchise de Miami : ça joue dur, ça joue ensemble, ça se bat du début à la fin, et ça fait peu d’erreurs des deux côtés du terrain. Une belle base que le coach Erik Spoelstra veille à perpétuer, tout en y ajoutant évidemment ses ajustements tactico-techniques qui permettent parfois de faire basculer une série de Playoffs du bon côté. Dans cet environnement, de nombreux joueurs tirent leur épingle du jeu, que ce soit des mecs non draftés qui step-up (Gabe Vincent, Caleb Martin, Duncan Robinson, Max Strus…) ou des All-Stars comme Bam Adebayo et surtout Jimmy Butler, ce dernier réalisant une magnifique campagne des Playoffs malgré une fin en queue de poisson.

Mais il arrive un moment où tout cela ne suffit plus. La preuve lors des Finales NBA 2023.

On peut toujours mettre en avant plusieurs raisons pour expliquer une défaite, mais ce qui a surtout plombé le Heat dans sa série contre Denver, c’est le manque de création offensive.

Bien sûr, Jimmy Butler sait faire jouer ses copains tout en marquant 25 points par soir, tandis que Bam Adebayo a pesé au scoring (22 points de moyenne sur la série) et possède de belles qualités de playmaker pour un pivot. Vous nous direz aussi que les shooteurs de Miami ont réussi à trouver de bonnes positions de tirs à 3-points dans la série, et qu’ils ont surtout été maladroits. Tout cela est vrai. Le problème du Heat, c’est qu’il est justement trop dépendant de l’adresse extérieure – comme le montre la grosse différence d’adresse entre la saison régulière (34,4%, 27e de NBA) et les Playoffs (38%, 1er) – et qu’il manque un créateur capable de vraiment casser une défense quand l’attaque n’est pas en rythme, quand la possession ne semble aller nulle part sur demi-terrain, quand il faut aller chercher un panier face à une défense placée qui a réussi à contenir le mouvement de balle (et des joueurs) floridien. Tyler Herro, absent durant la Finale NBA car blessé, aurait notamment pu aider en ce sens.

Faudrait un gars talentueux qui peut scorer en sortie de banc côté Miami, qui peut prendre feu dans n’importe quelle circonstance et créer pour lui-même quand c’est galère comme là.

— TrashTalk (@TrashTalk_fr) June 13, 2023

Jimmy Butler, malgré tout ce qu’il fait pour son équipe, n’est pas ce qu’on peut appeler un scoreur naturel ni un shooteur d’élite, surtout avec une cheville qui siffle. Bam Adebayo, malgré ses grosses qualités athlétiques et son petit shoot efficace à cinq mètres, n’est pas vraiment un point d’ancrage dos au panier (en tout cas pour l’instant). Donc il faut quelqu’un en plus pour pouvoir concurrencer des attaques aussi redoutables que celle de Denver. Un mec qui peut prendre feu peu importe le joueur qu’il a face à lui. Un mec capable d’envoyer de grosses banderilles à 3-points pour dégoûter la défense adverse. Un mec qui représente une menace extérieure tout en pouvant pénétrer vers le cercle. Bref, un mec qui ressemble un peu à Damian Lillard quoi.

The Miami Heat NEED Damian Lillard and Dame NEEDS the Heat. There will not be a better pairing this offseason. Both need their licks back. pic.twitter.com/PLq4M3RxIP

— Villain aka Threat (@uHThreaT) June 10, 2023

Forcément, il fallait qu’on mentionne Dame D.O.L.L.A. dans ce papier.

Comment ne pas penser à une version du Heat avec Lillard sur le terrain en voyant les galères offensives de Miami sur ces Finales NBA ? Comment ne pas penser à Dame quand ce dernier dit qu’il se verrait bien au Heat en cas de transfert de Portland ? Comment ne pas juste rêver d’un trio Lillard – Butler – Adebayo pour porter Miami vers les sommets ?

S’il y a bien quelque chose qui peut consoler les fans du Heat aujourd’hui en sortie de défaite, c’est qu’un scénario dans lequel on voit Lillard débarquer un jour à South Beach reste possible suite au revers de Miami. Dame l’a dit lui-même, impossible pour lui de rejoindre le Heat si les Floridiens sont champions cette année. Miami a perdu, donc théoriquement y’a toujours moyen. Alors oui, ce n’est pas le scénario le plus probable, Lillard et les Blazers voulant continuer à construire ensemble pour remettre Portland sur le devant de la scène. Mais on ne serait pas surpris que ces rumeurs reprennent du poil de la bête cet été.

Quand on sait à quel point Pat Riley est fort pour faire venir des stars à Sud Plage, on peut toujours rêver à Miami.