Denver Nuggets : en quoi un titre NBA cette année serait si spécial ?
Le 31 mai 2023 à 16:02 par Alexandre Taupin
Les Finales NBA débutent dès demain entre les Nuggets et le Heat. Deux franchises, deux belles histoires, et l’une des deux aura un happy end avec une bannière à accrocher à la rentrée. Ce titre 2023, il n’aura cependant pas la même signification pour les deux équipes. Consécration pour les uns, belle revanche pour les autres, on fait le point. Premier chapitre, les Denver Nuggets.
La première bannière de l’histoire de Denver
Pas besoin de chercher bien loin pour se rendre compte de l’événement dans les Rocheuses en cas de titre. La franchise n’avait jamais disputé la moindre Finale NBA et voilà une occasion en or de venir dépoussiérer un peu une armoire à trophées vide. Sur les 30 franchises NBA, 19 ont remporté au moins un titre dans leur histoire. Denver a donc l’occasion de devenir la vingtième. La fin d’une (très) longue traversée du désert pour une équipe qui est dans la Ligue depuis… 46 ans. Vaut mieux tard que jamais.
Un titre sous forme de consécration pour Nikola Jokic
Double MVP de saison régulière, Nikola Jokic est actuellement l’un des sinon le meilleur joueur du monde. Malgré tout, pour être considéré parmi les plus grands, il faut briller en Playoffs et aller remporter un titre. Des MVP non bagués, on en a vu (Malone, Nash, Barkley, Iverson etc) mais remporter ce titre ferait passer le Serbe dans une autre dimension, fermant les bouches de ceux qui voyaient Jokic comme un simple joueur de stats. Cette victoire et ce probable MVP des Finales permettraient au pivot des Denver Nuggets d’asseoir sa Legacy et peut-être même de lancer une nouvelle ère dans les Rocheuses. Et si le Joker devenait Roi ?
La validation d’un projet stable et patient
La stabilité, un bon gage de succès ? À l’inverse de certaines franchises qui n’hésitent pas à bouleverser leurs rosters d’une année à l’autre, Denver a su faire preuve de patience pour créer son projet. Depuis 8 ans déjà, la paire Nikola Jokic – Mike Malone officie à la Ball Arena. Drafté comme le Joker par la franchise, Jamal Murray les a rejoints en 2016. Depuis, ce trio s’évertue à mener les Nuggets au sommet.
Malgré les grosses blessures, les déceptions en Playoffs certaines années, la franchise a gardé son cap, ajoutant ici et là des pièces complémentaires autour de leaders responsabilisés. Il s’appelait Aaron Gordon il y a deux ans, ils s’appellent Kentavious Caldwell-Pope et Bruce Brown cette saison, autant de petits correctifs qui ont permis au roster de montrer finalement son plein potentiel. Est-il l’heure de voir cette patience finalement être récompensée ?
Un petit marché de retour au sommet
En lien également avec le paragraphe précédent, Denver n’est pas ce qu’on pourrait appeler l’une des grandes places de la NBA. Pas d’histoire incroyable pour mettre des étoiles dans les yeux des joueurs, de plages comme à Miami où faire la fiesta ou de potentiel commercial comme à New York, L.A. ou Chicago. En clair, Denver est un petit marché, pas une équipe qui attire des free agents de renom à tour de bras. Qui peut citer la dernière star qui a rejoint les Nuggets à la Free Agency ? Bon courage.
Non, les Denver Nuggets se construisent et se sont toujours construit via la Draft ou en développant des joueurs. David Thompson, Dikembe Mutombo, Dan Issel, et maintenant Nikola Jokic et Jamal Murray, c’est du fait maison. Même Alex English a vraiment été formé et forgé dans les Rocheuses, même s’il a débuté ailleurs. À l’heure où certaines équipes n’hésitent plus à trader de tous les côtés pour faire venir des stars, il est rafraichissant de voir certaines équipes réussir en misant sur le développement et la patience.
Jamal Murray, un comeback idéal
Gravement blessé en avril 2021, Jamal Murray a dû patienter un an et demi avant de pouvoir retrouver la compétition. Entre les doutes concernant son état physique, sa capacité à retrouver son meilleur niveau, le meneur a connu une vraie période difficile. Pourtant, cette saison il a prouvé qu’il était le même qu’auparavant, se mêlant à la conversation pour le All-Star Game avant d’élever encore son niveau de jeu en Playoffs. Ses Finales de Conférence face aux Lakers ont marqué le pic de son retour en forme : 32 points, 6 rebonds et 5 passes de moyenne, en shootant à 53% au tir et plus de 40% de loin. S’il parvient à maintenir ce niveau pour remporter un titre d’ici deux-trois semaines, on parlera sans doute d’un des plus beaux comebacks de l’histoire de la NBA.