David Robinson, Tim Duncan et… Victor Wembanyama : la tradition des grands first picks respectée à San Antonio
Le 17 mai 2023 à 11:51 par Arthur Baudin
« The universe told me », assure Victor Wembanyama après que les Spurs aient décroché le 1er choix à la Loterie. Pas certain qu’il aurait tenu le même discours si les Wizards avaient chopé le gros lot. Pourquoi ? Tout simplement parce que l’univers n’a jamais aidé Washington. David Robinson et Tim Duncan, c’est à San Antonio qu’ils étaient.
David Robinson, 1er choix de la Draft 1987, 21 ans, 2m16.
Tim Duncan, 1er choix de la Draft 1997, 21 ans, 2m11.
Victor Wembanyama, 1er choix de la Draft 2023, 19 ans, 2m22.
On pourrait passer deux ou trois heures à défricher les similitudes entre Victor Wembanyama et les Twin Towers : pas besoin, tant les plus essentielles sautent aux yeux. La précocité, les segments, l’évidence du statut de first pick. Mais là où les anciens ne nous rejoindront sûrement pas, c’est que Victor Wembanyama… est en avance partout. Plus jeune, plus long, et déjà confirmé dans un championnat professionnel.
Blasphème ? L’idée n’est pas de foutre au placard les accomplissements de Tim Duncan et David Robinson à San Antonio. Le placard serait trop petit, et Victor Wembanyama probablement pas (encore) à la hauteur des attentes. Ce comparo suffit simplement à justifier l’engouement autour de la future sélection du Français. Il sera le troisième first pick de l’histoire des Spurs – et est largement à la hauteur des joueurs qu’étaient ses prédécesseurs au même âge. Il n’y a aucune raison pour que la suite se passe moins bien. Gregg Popovich, qui est l’inventeur du load-management en NBA, assurera personnellement la continuité de la tradition à San Antonio : faire de ce jeune homme un joueur érudit, altruiste, décidé à performer sur le long terme plutôt qu’à gagner vite et penser “brut”. Armé du bagage mental que lui laissera l’entraîneur texan sur ses dernières années de coaching, Victor Wembanyama n’aura qu’à travailler pour parvenir à ses fins. Comme David Robinson et Tim Duncan donc, il est probablement tombé au meilleur endroit possible pour se concentrer sur le basket-ball. La dynastie Spurs s’est essoufflée en 2019, après 22 saisons consécutives en Playoffs, mais l’institution est gangrenée d’une culture de la gagne qu’aucune campagne de tanking – même la plus poussée qui soit – ne saurait éradiquer.
Et pour débuter le premier jour de la nouvelle vie de Victor sereinement, c’est sans modération que l’on vous conseille les deux vidéos « The Ball Never Lies » dédiées à Tim Duncan et David Robinson. Peut-être alors, comprendrez-vous comment les Spurs abordent une saison NBA : match après match, tout en restant lucide sur le long terme, la tête au service du sport, de ses valeurs, et du “tout reste à faire”.