Les Knicks sont en vacances : ponctuation honorable sur une saison majuscule, y’a du boulot mais on avance

Le 13 mai 2023 à 15:32 par Arthur Baudin

Jalen Brunson R.J. Barrett Knicks 23 avril 2023
Source image : NBA League Pass

Cette nuit, d’un bras bien trop long, le Heat a mis fin à la saison des Knicks en appuyant sur le bouton « 4 à 2 ». Nos amis de New York ont atteint plusieurs de leurs limites dans une série où seul Jalen Brunson s’est montré à la hauteur du rendez-vous. Mais contentons-nous du très positif : cela faisait dix ans que les Knicks n’avaient plus atteint les demi-finales de conférence.

Si l’on avait proposé aux fans des Knicks, en octobre dernier, avant que ne se joue le premier match de la saison 2022-23, de terminer la régulière à la 5e place de l’Est, pour finalement poser un upset sur les Cavaliers de Donovan Mitchell et Darius Garland : même dépourvus de stylo et de papier, ils auraient trouvé un moyen de signer.

Et si l’on avait ajouté la renaissance de Julius Randle à la proposition, les fans se seraient peut-être résignés à signer avec leur propre salive. L’image est un peu dégueu, mais après un exercice 2021-22 proche de la rupture, l’ailier-fort des Knicks a regoûté à la sélection étoilée. Il a malheureusement été gêné par sa cheville gauche sur les Playoffs. Et pour faire preuve d’un peu plus de transparence : même si embêté par son corps, Julius Randle a été… mauvais. À la base, ce papier est censé rendre hommage à la belle saison des Knicks, mais on prend le temps de présenter tenants, aboutissants, et d’ouvrir sur la marge de progression des individualités les plus en vue. Du coup, voici ce que l’on écrivait après la défaite de New York au Game 3, 105 à 86.

« Avec Randle, tout le problème se situe dans l’idée qu’il se fait d’une bonne séquence offensive : les Knicks font tourner le ballon, Immanuel Quickley drive, Jalen Brunson réceptionne et décale sur Julius Randle… qui temporise. Trois ou quatre secondes sont passées, la balle s’est endormie dans les mains de l’ailier-fort qui décide alors d’affronter son vis-à-vis en isolation, pour envoyer mourir un fadeaway contre le bas de la planche. »

Nous, après le Game 3

Sous contrat à New York jusqu’à l’été 2026 (player option sur la saison 2025-26), Julius Randle doit réitérer sa belle régulière tout en repensant son rôle. Si tant est qu’il admette que les Knicks n’ont pas besoin d’un poste 4 qui casse le rythme et l’intensité d’une attaque – sous prétexte qu’il dispose du statut de « franchise player » – nul doute que le double All-Star saura trouver sa place dans un escadron new-yorkais qui ambitionne les finales de conférence. Il revient de si loin.

Cette saison, on aurait probablement attendu un peu plus de R.J. Barrett, à condition de l’estimer davantage qu’en simple lieutenant. Peut-être est-ce tout simplement son plafond, auquel cas le 3e choix de la Draft 2019 doit tout simplement parfaire ses pourcentages et agir en fonction (prendre le relais de l’attaque quand Jalen Brunson se repose, assumer certaines fins de match…). Ses moyennes statistiques n’ont pas progressé, mais les Knicks ont atteint les demi-finales de conférence pour la première fois en dix ans. Ce n’est donc pas forcément de ce côté-là qu’il convient de regarder. L’attitude, la grinta et la régularité devront guider son prochain exercice, histoire de faire du backcourt des Knicks l’un des deux ou trois meilleurs de NBA. On s’emballe un peu ? Comme ses partenaires, Jalen Brunson sort de la série contre Miami par la mauvaise porte. À la seule différence que lui a tout tenté pour monter sur la dernière marche de l’Est : 31 points à 50% au tir, 5.5 rebonds et 6.3 assists de moyenne sur cette demi-finale, voilà qui suffit à en faire le premier très bon poste 1 de l’histoire récente des Knicks. Sa marge de progression ? Apprendre à faire sauter des serrures et menacer les familles de sa direction, histoire de récupérer un peu de renfort dans sa quête de “tout en haut”. On dit « tout en haut », car on ne sait toujours pas où se situe le plafond de Jalen Brunson. Ce nain malfaisant s’est farci Phoenix la saison passée, et aurait cette fois mérité de passer l’obstacle Heat. Sans lui, New York n’allait pas bien loin. Son contrat de 104 millions de dollars sur quatre ans interrogeait : il est finalement une aubaine. Reste plus qu’à le récompenser d’une sélection All-Star. C’est pas nous qui le disons, hein.

« Comment se fait-il que ce mec ne soit pas un All-Star ou un All-NBA ? Il devrait faire partie de l’une de ces équipes… J’aurais aimé qu’il soit encore à l’Ouest, mais il faut mettre du respect sur son nom en tant que compétiteur. »

– Erik Spoelstra, à propos de Jalen Brunson

Cet été, de la masse salariale va se libérer. Derrick Rose verra sûrement sa club option à 15,6 millions de dollars finir sa vie dans la poubelle de Scott Perry. Quid du cas Evan Fournier, encore à 19 millions sur la saison qui arrive ? La prolongation d’Immanuel Quickley (agent libre restreint à l’été 2024) sera également discutée. Bref, plein de petits enjeux de bureau qui pourront/devront amener Jalen Brunson à débuter l’exercice 2023-24 mieux entouré.

On vous laisse sur le dernier Sidetalk de la saison, tourné après la victoire des Knicks au Game 5. Celui-ci fait plaisir à voir et rappelle que les Knicks disposent d’un avantage qu’une belle marge dans le salary cap ne peut pas payer : une ville de passionnés. Bande de fous.


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