Knicks – Heat : le jour où Jeff Van Gundy a fini accroché à la jambe d’Alonzo Mourning
Le 30 avr. 2023 à 08:52 par Alexandre Taupin
Le Heat et les Knicks se retrouvent ce week-end pour le début du second tour des Playoffs. Une série qui sent bon les 90’s entre deux franchises qui ont un vrai passif. Aujourd’hui, focus sur l’épisode de la bagarre du Garden avec Alonzo Mourning, Larry Johnson et… Jeff Van Gundy.
Le hasard fait décidément bien les choses ! En ce 30 avril 2023, le Heat et les Knicks vont débuter leur série mais cela marque également l’anniversaire d’un épisode marquant entre les deux équipes. En effet, il y a exactement 25 ans, New York et Miami s’affrontaient au Game 4 du premier tour des Playoffs ! Un match célèbre qui a laissé une trace dans l’historique entre les deux franchises : la bagarre générale avec Alonzo Mourning et Larry Johnson en première ligne.
On prend donc la DeLorean, on emmène Doc et Marty avec nous et on file le 30 avril 1998 au Madison Square Garden. Dans la Mecque du basket, les Knicks et le Heat croisent le fer. Pour les jeunes fans de basket, cette affiche n’incarne pas grand-chose, mais pour ceux qui ont suivi la NBA dans les années 90, c’est un “must see“.
New York d’un côté, Miami de l’autre, l’histoire de deux équipes qui ne s’aiment pas du tout. Cette animosité, elle vient de plusieurs facteurs. Déjà, et impossible de ne pas en parler, il y a le départ surprise de Pat Riley des Knicks en 1995. Après avoir remis New York au top, le Parrain décide de quitter son poste contre toute attente. La démission est surprenante, la manière de l’annoncer tout autant. Le coach à la gomina a envoyé… un fax. Ce que la direction de Big Apple ne sait pas encore, c’est que l’entraineur du Showtime a en fait déjà préparé son arrivée à Miami. Du côté de New York, on crie à l’injustice et au tampering. Le Heat devra finalement envoyer un premier tour de Draft et un million de dollars aux Knicks pour récupérer Riley. L’affaire se clôt mais l’image du coach est écornée à Big Apple, où certains l’appellent désormais “Pat the Rat”.
Le ton est donné et c’est ensuite sur le terrain que les choses vont se passer. Entre 1997 et 2000, New York et Miami vont se retrouver chaque année en Playoffs. Les séries sont toujours serrées et toutes se décident au match décisif ! Sur le terrain, pas des enfants de chœur mais plutôt des mecs qui n’ont pas leur langue dans la poche et assez d’adrénaline pour foncer dans le tas si nécessaire.
En 1997, les Playoffs avaient déjà donné lieu à une première escalade de la violence avec une grosse altercation entre P.J. Brown et Charlie Ward. Un an plus tard, les deux équipes se retrouvent au premier tour et c’est reparti pour un tour. Alors que New York est sur le point de s’imposer, Larry Johnson et Alonzo Mourning commencent à s’empoigner. Les deux ont joué ensemble à Charlotte mais leur relation a été pourrie par des histoires de jalousie salariale et de statut au sein de l’équipe. Quelques années plus tard, les voilà dans deux rosters différents en train de tenter de s’envoyer des uppercuts (sans grande réussite comme le souligne Doc Rivers au micro) en plein match.
Comme souvent dans ces moments-là, les copains arrivent vite en renfort et ça finit en grosse mêlée. La petite différence cette fois-ci c’est qu’un personnage inattendu va se joindre aux hostilités. Désormais connu pour son boulot de commentateur sur ESPN, Jeff Van Gundy n’était encore qu’un jeune coach de 36 ans en 1998. Longtemps assistant puis successeur de Pat Riley à New York, le frère de Stan va tenter d’aller séparer les deux boxeurs mais il ne fait pas vraiment le poids. Embarqué dans la mêlée qui suit, Van Gundy se retrouve finalement au sol… accroché à la jambe d’Alonzo Mourning !
L’image fait vite le tour du monde, il faut dire qu’elle est plutôt cocasse. Déjà parce que voir un coach au milieu d’une bagarre est rare mais surtout la différence de gabarit entre lui et Mourning rend la scène assez improbable. Jeff Van Gundy, c’est 1m75 et un physique de monsieur tout le monde. En face, on a un pivot de 2m08 et presque 120 kilos de muscles qui ne demande qu’à en découdre. Autant envoyer un chaton dans la même cage qu’un lion. Heureusement pour Jeff, Charles Oakley et ses coéquipiers vont le tirer de là avant qu’une catastrophe n’arrive.
Pas de bobo à l’arrivée mais un nouvel épisode pour renforcer l’animosité entre les deux équipes de l’Est. Résultat des courses : Larry Johnson et Alonzo Mourning prennent chacun deux matchs de suspension.
Cette histoire, entrée dans la légende de la NBA a bien entendu été commentée à bien des reprises avec les années. La série Game of Zones de Bleacher Report avait même repris l’idée au cours de l’épisode centré sur la fratrie Van Gundy (5m25 sur la vidéo).
En 2020, au cours d’une interview pour ESPN avec Vince Carter, Alonzo Mourning était lui aussi revenu sur le fameux accrochage et la rivalité qui opposait alors Heat et Knicks.
“J’adore Jeff Van Gundy. L’émotion, le niveau d’intensité de la compétition était si intense qu’il s’est répercuté sur les entraîneurs, vraiment. Les entraîneurs étaient prêts à se battre, tout comme les joueurs. C’est pourquoi la tension était à son comble lorsqu’on a joué contre les Knicks”.
À ce moment-là, il était comme un chewing-gum sur ma chaussure, mais j’essayais de le secouer. Il était enroulé autour de ma jambe et s’accrochait comme si sa vie en dépendait.”
Jeff Van Gundy le chewing-gum, voilà un surnom supplémentaire à ajouter à ceux qu’on connaît déjà en NBA. En même temps, sur la vidéo on a l’impression que Mourning a besoin de 30 secondes pour se rendre compte qu’il a quelque chose dans les pattes.
Ce même Van Gundy était aussi revenu sur cette affaire pour le New York Post en 2020.
“Vous savez, ce qui est drôle, c’est que les jeunes ne savent rien des équipes que j’ai entraînées ni de la stupidité qui a suivi mon entrée dans ce combat. Mais les parents n’oublient pas. J’ai rencontré quelqu’un à San Francisco qui m’a dit : “Je viens de montrer ce clip à mon fils”. Les gens me demandent toujours la même chose : “À quoi pensais-tu ?” Et je réponds toujours : “Je comprends maintenant pourquoi les criminels plaident la folie passagère.”
Je n’ai vraiment aucun souvenir d’une quelconque pensée. C’était embarrassant à l’époque, ça l’est encore aujourd’hui, mais heureusement, mes joueurs étaient là pour me relever.”
Depuis 2000, la rivalité entre les deux équipes est clairement retombée. Hormis une série en 2012, plutôt bien gérée par LeBron James et ses Heatles, Miami et New York n’ont plus eu trop d’occasions de raviver la flamme qui animait chacune de leurs confrontations à la fin des 90’s. Qui sait, peut-être que cette série pourra relancer un peu la rivalité entre Big Apple et South Beach ?
Source texte : ESPN / New York Post