Les joueurs sénégalais qui ont laissé une trace en NBA : Tacko Fall, Gorgui Dieng, DeSagana Diop…
Le 21 févr. 2023 à 10:28 par Louis Chokre
Le Sénégal a marqué à sa manière l’histoire de la NBA. Il est l’un des premiers pays africain pourvoyeur de talents de la Grande Ligue. Douze Sénégalais ont ainsi foulé les parquets de NBA, et voici l’histoire de quelques uns d’entre eux.
Bonus track : Karim Mané, Hamady N’Diaye, Mamadou N’Diaye, Maurice Ndour, Cheikh Samb, Saer Sene, Pape Sow ont également porté haut les couleurs de leur pays en NBA.
Mamadou N’Diaye, le premier
Mamadou N’Diaye est découvert par l’entraîneur du collège de Maine, Mike LaPlante, probablement un herbivore, cet article commence très bien. C’est donc dans cette ville, à Pittsfield précisément, que ce Sénégalais de 2m13 se rend en quittant sa terre d’origine. Parti par la suite à l’université d’Auburn, il se fait remarquer pour ses aptitudes défensives, en battant notamment le record de Charles Barkley en nombre de contres.
A la Draft 2000, les Nuggets entrent dans l’histoire en choisissant le premier Sénégalais de l’histoire de la NBA. Bien que sélectionné au premier tour, Mamadou N’Diaye n’intègre pas l’équipe et rejoint plutôt les Raptors de Vince Carter. Sa meilleure saison sur un parquet NBA remonte à 2003, exercice lors duquel le pivot tournera à 5,5 points par match.
Mais Mamad n’arrivera jamais à véritablement percer aux States et part jouer en Europe en 2005. Aujourd’hui, N’Diaye œuvre à faire monter les jeunes talents africains sur la scène professionnelle.
Gorgui Dieng, le soldat, solide et constant
En juin 2013, Gorgui Dieng est sélectionné à la 21ème place par le Jazz, qui transféra ses droits aux Wolves pour Shabazz Muhammad. Loin de nous l’idée à ce moment-là que les Wolves viennent de récupérer… l’un des meilleurs joueurs Sénégalais de l’histoire. Durant sa première saison, Dieng impressionne la planète basket en inscrivant 22 points et 21 rebonds dans une victoire face aux Rockets, perf incroyable faisant du pivot le sixième joueur de l’histoire seulement à poser un 20-20. 5 points par match en 13 minutes pour sa première saison chez les grands, nommé dans la All-Rookie Second Team, et les choses s’accélèrent pour Dieng dès sa saison sophomore.
Kevin Love parti de l’équipe, Dieng joue plus de 30 minutes par match et tourne à 10 points et 7 rebonds par rencontre. Il maintient cet élan jusqu’en 2017, année lors de laquelle il verra son temps de jeu drastiquement changer : avec l’émergence de Karl-Anthony Towns et la difficulté désormais en NBA de jouer avec deux intérieurs en même temps, le Sénégalais est repoussé sur le banc, et ne joue plus que 13 minutes par rencontre. Il est transféré à Memphis à la trade deadline de 2020 mais il est tenu à l’écart de l’équipe, blessé, et ne rentrera globalement jamais dans les plans de la franchise du Tennessee.
Gorgui part aux Spurs un an plus tard, sa carrière de Gorgui Dieng ne fait alors que décliner. Toujours à San Antonio à l’heure de ces lignes, Gorgui joue peu mais Gorgui est toujours là, prêt à faire le taf.
DeSagana Diop : une défense digne d’un Lion
DeSagana Ngagne Diop commence le basket à 15 ans. Un âge tardif pour débuter et surtout pour ambitionner une longue carrière en NBA. Mais du haut de ses 2m13, le colosse né à Dakar va s’imposer, et il va le faire dans un registre spécial : la défense. Très vite repéré au lycée, à 18 ans, il enregistre un double-double de moyenne, accompagné de… 8 contres par match.
Drafté directement ensuite, DeSagana Diop file chez les Cavs avec le huitième choix, ceci faisant du pivot le Sénégalais le plus haut drafté de l’histoire de son pays. Lors de ses premières saisons, ce dernier astique le banc pour ses camarades. Mais la carrière de Diop prend une autre tournure lorsqu’il est envoyé chez les Mavericks. Au Texas, il s’impose rapidement comme une menace défensive et un rebondeur très efficace. Même si les productions au scoring sont faméliques (à peine plus de 3 points de moyenne pour sa meilleure saison offensive), DeSagana Diop est long, athlétique et il est un excellent contreur, et il participera à plein temps à l’aventure des Mavs en 2006, jusqu’en Finales NBA face au Heat du jeune Dwyane Wade.
Après un court passage aux Nets, il terminera sa carrière avec les Bobcats et prendra sa retraite en 2013. Mais Diop est encore dans le monde du basket aujourd’hui. En effet, il a rejoint le coaching staff du Jazz en 2017, puis celui des Rockets en 2022. Actuellement, l’ancien pivot coach l’équipe de G League de New York : les Knicks de Westchester, mais il est aussi et surtout le sélectionneur actuel des Lions de la Téranga depuis quelques mois.
Georges Niang : il est Sénégalais lui ?
Georges Niang est binational : né aux Etats-Unis, et fils d’un père qui est né et qui a grandi au Sénégal. Sélectionné en fin de second tour en 2016, Niang impressionne dès la Summer League, où son jeu précoce séduit Larry Bird, le président des opérations de l’équipe d’Indiana à l’époque. Il se développe tout d’abord en G League pendant sa première saison, aux Mad Ants de Fort Wayne, avant de devenir agent libre. Durant l’été il signe un contrat avec les Warriors, mais se fait cut avant le début de la saison. En janvier 2018, il signe pour Utah et va enfin trouver de la stabilité. A 6 points par match en moyenne sur ses deux saisons pour le Jazz, l’ailier s’avère être un renfort solide en sortie de banc pour le Jazz. En août 2021 il signe un contrat de deux ans avec les Sixers, il passe encore un cap et tourne à 9 points de moyenne à Philly. Aujourd’hui, son objectif à l’international est clair : intégrer la sélection sénégalaise. D’autant qu’il attire les louanges du sélectionneur des Lions de la Teranga.
“Je veux représenter le Sénégal, qui m’a aidé à devenir l’homme que je suis aujourd’hui. Je suis fier d’être Sénégalais. Mon objectif est de défendre les couleurs nationales, d’arborer fièrement le maillot et de contribuer à la bonne marche de la sélection.” – Georges Niang
Tacko Fall : The Human Highlight
Beaucoup connaissent Tacko Fall pour ses highlights délirants sous le maillot des Celtics et pour son physique de colosse. Né à Dakar, Tacko souhaite dans un premier temps évoluer dans le football et déteste le basket. Mais c’est bien aux parquets que le Sénégalais est destiné. Repéré pour sa taille impressionnante (2m21 à 16 ans !), il est mis en contact avec Mamadou N’Diaye et Ben Simmons via sa fondation. La mère de Tacko va voir en cette opportunité l’occasion d’éduquer son fils, et c’est ainsi qu’il part en Amérique pour développer, également, ses aptitudes à jouer au basket. Là-bas, le futur pivot brille tant académiquement que sportivement parlant. A l’université, Tacko devient le plus grand joueur de l’histoire à avoir joué en NCAA, mesuré à 2m29. Il y passe 4 ans, avec l’objectif de devenir ingénieur, et se présente finalement à la Draft en 2019. Non sélectionné, il signe néanmoins plusieurs petits contrats avec les Celtics et devient très vite la mascotte du TD Garden et de la NBA toute entière. Dans la Grande Ligue, Tacko Fall souffre toutefois de son manque de mobilité, de sa force limitée et de son adresse au tir qui se limite aux contours de la raquette. En 2021, il rejoint Cleveland, mais les Cavs s’en séparent en janvier 2022. Aujourd’hui en Chine, Tacko Fall aura marqué la NBA par des séquences sortant de l’ordinaire, et un recul à toute épreuve sur son profil.
Bonus: Sheck Wes et Amadou Gallo Fall
Amadou Gallo Fall est le fondateur de la NBA Academy. Vice-président de NBA Africa, l’ancien joueur de basket qui a notamment évolué en Tunisie, est en grande partie responsable du développement et de la promotion de la ligue américaine sur le continent africain… et de la promotion du basket africain aux Etats-Unis et dans le monde. Aujourd’hui, il permet par exemple aux espoirs africains d’évoluer plus simplement, en leur proposant un parcours académique sans qu’ils aient besoin de quitter leurs terres dès l’adolescence.
Sheck Wes, de son vrai nom Khadimou Rassoul Cheikh Fall, est d’origine américano-sénégalaise. Rappeur, il est surtout connu pour avoir interprété la chanson Mo Bamba, en dédicace au joueur du même nom, un son devenu devenue viral en 2018. Ce qu’on sait moins en revanche c’est que c’est un vrai joueur de basket, qu’il s’est même inscrit à la Draft NBA 2020, sans être retenu bien sûr, et qu’il a effectué une pige avec… Paris il y a un peu plus d’un an, réussissant même à s’intégrer dans le groupe pro alors en Pro B.