Draft NBA 2023 : Wemby, Scoot, et ensuite ? Profil des cinq plus gros prospects de la cuvée à venir

Le 05 janv. 2023 à 11:21 par Enzo Lecoq

Draft NBA 2023 Victor Wembanyama Scoot Henderson 29 décembre 2022
Source Image : Youtube

La fin d’année approche, et la saison a déjà bien commencé en NBA comme en NCAA et à l’international. Six mois avant la Draft 2023, c’est encore loin et les choses peuvent toujours bouger, mais Trashtalk vous propose cinq profils des meilleurs prospects pour la cuvée à venir. Parce qu’il n’y a pas que Wemby et Scoot dans la vie.

On ne va pas vous mentir, si certains noms sont évidents, ne conserver que cinq profils dans la longue liste de prospects hyper talentueux en passe de se présenter à la Draft 2023 n’a pas été chose facile. Qui plus est, si quasiment toutes les équipes NCAA ont joué une bonne douzaine de matchs, peu ont eu lieu entre les équipes de même conférence, et avoir un aperçu du niveau définitif des effectifs en place n’est pas évident. On va essayer de faire avec ce qu’on a, c’est parti !

#1 : Victor Wembanyama 

  • Âge : 19 ans et 1 jour, c’est tout frais.
  • Nationalité : française, cocorico.
  • Poste : ailier-fort/pivot. Ou à peu près toutes les positions existantes au panier-ballon.
  • Équipe : Metropolitans 92 de Levallois.
  • Taille : 2m24. Non, aucune faute de frappe.
  • Poids : 105 kilos.
  • Stats 2022-23 : 22,9 points à 48,6% au tir, 9,6 rebonds, 2,3 assists et 3 contres en 32 minutes de jeu, chez des seniors.
  • Comparaison : Aucune. Victor est unique. Mais si on reprend les mots de Jonathan Givony, “C’est la rencontre de Kevin Durant et de Rudy Gobert”. Voilà.
  • Prévision TrashTalk : Sérieusement, on est obligés de le dire ? 1st pick, of course. 

Alors effectivement, on vient de dire juste au dessus qu’il n’y avait pas que Wemby dans la vie. Mais le Frenchie prend quand même une bonne partie du paysage. Oui, Victor Wembanyama est un OVNI de la planète basket. Sans doute le prospect le plus médiatisé de l’histoire. Plus que Zion. Plus que Luka. Plus que LeBron ? Ça pose un bonhomme. Victor est né au Chesnay, dans les Yvelines, en 2004. 2004 bordel. Et Wemby a eu la chance de grandir dans une famille de sportif, avec une mère basketteuse et un père champion de triple saut. L’avantage ? Une culture de la gagne, de la rigueur inhérente aux sportifs professionnels, et ça dès son plus jeune âge. Déjà mesuré à 1m80 à seulement 10 ans, âge auquel Wemby rejoint l’un des meilleurs centres de formation français à la JSF Nanterre. On peut dire que le jeune Victor avait quelques prédispositions, ouais. Il reste dans le club parisien jusqu’à la saison dernière, où il décide de s’aventurer du côté de Lyon, à l‘ASVEL de Tony Parker. Champion de France avec les Villeurbannais, les exigences de résultats au niveau national et européen du club ne coïncident pas suffisamment avec le process de développement du frenchie, et ce dernier décide donc de rentrer sur paris, chez les Metropolitans 92 où il évolue aujourd’hui. Il y côtoie notamment Hugo Besson, drafté en 58e position par les Pacers en 2022. Pour les ricains, l’immensité du talent du jeune bleu éclate au grand jour au moment des deux matchs d’exhibition des Mets 92 à Las Vegas, face à l’équipe de G-League Ignite. Là bas, il pose un premier match d’anthologie avec 37 points à 7/11 de loin et 5 contres. Le deuxième ? Quasiment même tarif : 36 pions, 11 rebonds et 4 blocks

Depuis, le monde entier parle de Victor. Et ça inclut les superstars de la Grande Ligue. LeBron, Steph, KD… même le Greek Freak y est allé de son “Je n’ai jamais vu ça de ma vie”. La hype a pris une telle ampleur que la NBA elle-même a décidé de retransmettre les matchs du prospect français aux US et au Canada. En Betclic Elite, Victor explose tous les records de précocité cette saison, et est de (très) loin le meilleur prospect européen, voire, parce qu’il faut bien utiliser les termes, du monde. Loin de n’être qu’un géant comme tant d’autres, la mobilité du pivot est irréelle pour sa taille, son tir est plus qu’impressionnant pour un intérieur, et sa qualité à la passe (timing et vision) égale celle de la plupart des meneurs. C’est une din-gue-rie. Et en défense ? C’est sans doute là qu’est le plus grand point fort de Victor. Même s’il on peut être tentés de penser que son poids peut gêner face à des intérieurs plus solides, son combo envergure / vision de jeu / timing de contre en feront un protecteur de cercle élite dès ses premiers pas dans la Ligue. Et au rebond, les stats parlent pour lui : avec 9,6 rebonds par match cette saison, Wemby est d’ores et déjà le meilleur rebondeur d’une ligue professionnelle senior avec les Mets 92. Ah, et c’est aussi le meilleur scoreur, et le meilleur contreur de très loin. Lunaire.

#2 : Scoot Henderson

  • Âge : 18 ans et 327 jours, un verseau pour ceux que ça intéresse.
  • Nationalité : américaine
  • Poste : Meneur.
  • Équipe : G League Ignite.
  • Taille : 1m88, soit 36 centimètres de moins que son concurrent principal.
  • Poids : 88 kilos, soit seulement 4 de moins que son concurrent principal.
  • Stats 2022-23 : 21,2 points à 48% au tir, et 47% à distance, 4,3 rebonds, 6 assists et 1,7 interception, en 28,5 minutes et en G League.
  • Comparaison : Derrick Rose x Russell Westbrook x John Wall, plus un T Max et un Kangourou.
  • Prévision TrashTalk : 2ème pick pour Scoot, comme tout le monde.

Pauvre, pauvre Scoot Henderson. S’il n’était pas arrivé sur le devant de la scène en même temps que l’inévitable Wemby, tout le monde ne parlerait que des dingueries que fait le minot en G League. Mais les choses sont ainsi faites, et il semblerait, sauf surprise, qu’Henderson doive se contenter de la seconde marche du podium. Qu’à cela ne tienne, Scoot compte bien montrer l’étendue de son talent quand même. Un 2004 lui aussi, né 1 mois après son rival, à Marietta en Géorgie. C’est d’ailleurs là bas qu’il a fait ses classes, y compris au lycée où il explose en tant que prospect 5 étoiles, étant même nommé Prospect de l’Année en 2019-20 et en 2020-21 pour ses années sophomore et junior. Tout comme Victor Wembanyama, Scoot décroche son diplôme lycéen avec un an d’avance, et rejoint non pas la NCAA mais bien la G League dès 2021. Au moment de cette signature, il est le plus jeune joueur américain à s’engager professionnellement.

Dès sa première saison dans la cour des grands, Scoot culmine à 14 points par match, à seulement 17 ans. Sur les lignes arrière d’Ignite, il passe après ses ainés, Dyson Daniels et Jaden Hardy, respectivement draftés en 8e et en 37e position en 2022. Mais depuis leur départ cette saison, Sterling (de son vrai nom) a pris les rennes de l’équipe avec plus de 20 unités par match. Scoot Henderson est un athlète exceptionnel… mais pas que. Ça va faire tout drôle à De’Aaron Fox de voir débarquer un gamin de 19 ans plus rapide que lui. Du haut de son mètre 88, le jeune de G League est capable de postériser n’importe qui, et ne se prive absolument pas de le faire d’ailleurs. La détente est exceptionnelle, la puissance aussi, un atout pour finir au contact. Scoot est également un très bon playmaker. Capable de faire les bons choix, surtout après avoir fait la différence individuellement grâce à son explosivité, il donne la balle dans le bon timing. Et concernant les doutes levés la saison dernière sur son shoot, l’échantillon et le volume sont encore faibles mais les stats sont tout de même encourageantes. 47,1% à 3-points sur 2,8 tentatives par match (8/17 en tout), voilà qui est prometteur. Si l’on comprend bien, entre son jeu athlétique, ses passes et son shoot en progression, voilà un prospect qui a de quoi réconcilier les fans de Russell Westbrook et de Damian Lillard… numéro 0 sur les épaules en plus. C’est un signe, on vous le dit.

#3 : Nick Smith Jr 

  • Âge : 18 ans
  • Nationalité : américaine
  • Poste : Arrière / Meneur (?)
  • Équipe : Arkansas Razorbacks, enfin un prospect NCAA
  • Taille : 1m96, le shooting guard idéal
  • Poids : 84 kg, un gars fit.
  • Stats 2022-23 : 12,8 points à 38,9% au tir dont 30% de loin, 1,8 rebond et 1,8 assist en 23,8 minutes, pas franchement parlant.
  • Comparaison : Jamal Crawford… ? Jeu périlleux que celui des comparaisons
  • Prévision TrashTalk : 5e pick.

Pour commencer, non : Nick Smith Jr n’est pas le résultat d’une nuit d’amour entre Nick Young et J.R. Smith. Maintenant que c’est dit, on va pouvoir enchaîner. Si vous ne connaissez pas le profil et que vous venez de lire les stats pour vous faire une idée, on parie que vous êtes relativement sceptiques vis à vis du joueur. On va donc commencer par là : il est peu probable que Nick Smith tourne à 30% derrière l’arc en NBA. L’arrière de l’Arkansas fait partie de la caste des snipers, et pas de ceux qui ne font qu’attendre la balle dans le corner gentiment. Smith sait se créer son tir grâce à une très grande qualité de dribble, et convertit avec une très bonne réussite même les 3’s les plus difficiles. Son handle lui permet également d’être un “scoreur sur trois niveaux” : au cercle, à mi-distance et à 3-points, mais le prospect se débrouille plus que bien quand il s’agit de trouver les copains. Là encore, ses matchs de High-School à North Little Rock sont plus parlants que les 5 maigres rencontres disputées en NCAA. Pour finir, l’arrière n’est pas mauvais du tout dans sa moitié de terrain, et ses longs bras (2m06 d’envergure) lui permettent de défendre sur des joueurs plus grands que lui, éventuellement du poste 1 au poste 3. Important de préciser que Nick Smith Jr a subi une longue blessure, et que le stats de ses derniers matchs sont celles d’un retour récent à la compétition.

#4 : Amen Thompson

  • Âge : 19 ans (20 le 30 janvier)
  • Nationalité : américaine, straight from Oakland
  • Poste : Meneur / Arrière
  • Équipe : Overtime Elite, histoire de faire le tour de tous les parcours possibles
  • Taille : 2m01, on est sur un Big Guard
  • Poids : 92 kilos, bien costaud sur les appuis
  • Stats 2022-23 : 16,7 points à 56,2% au tir, 5,6 rebonds, 5,9 passes et 2 interceptions en 24,6 minutes par match.
  • Comparaison : Ben Simmons un peu plus petit ?
  • Prévision TrashTalk : 3e pick, juste devant le frérot

Cas très particulier que celui des jumeaux Thompson. Si tout se passe comme prévu, les Twin brothers devraient tous deux intégrer la NBA par la grande porte, devenant la 11e paire de jumeaux de l’histoire à jouer dans la Grande Ligue. Après Dick et Tom Van Arsdale, ou plus récemment Marcus et Markieff Morris, il se pourrait même que les deux semblables deviennent les frères jumeaux les plus hauts draftés All-Time. Mais concentrons nous sur Amen : Combo Guard débarquant d’Overtime Elite, la toute nouvelle pouponnière professionnelle de prospects, la première chose qui saute aux yeux est la taille du meneur des City Reapers (équipe d’Overtime). Même si les postes 1 de plus de 2 mètres se démocratisent en NBA (Ben Simmons, Josh Giddey…), ils ne constituent pas la majorité du genre. Ce que l’on remarque ensuite c’est qu’Amen est un joueur complet. Défenseur élite aux mains traînantes (2m05 d’envergure), playmaker de talent, excellent combo taille-mobilité (une explosivité remarquable) qui leur permet de finir au cercle avec une excellente réussite (comme le montrent les 56,2% au tir). En revanche, à l’instar de la plupart des extérieurs de 2 mètres et plus, le shoot – en particulier à longue distance – est clairement en dessous : 20,8% derrière l’arc sur les 9 premiers matchs d’Amen, c’est… voilà quoi.

#5 : Ausar Thompson

  • Âge : 19 ans, comme son jumeau normalement
  • Nationalité : américaine, tout pareil
  • Poste : Arrière / Meneur
  • Équipe : Overtime Elite, une fratrie unie
  • Taille : 2m01, c’est toujours aussi big
  • Poids : 94 kilos, Ausar n’a pas partagé le paquet de Chips
  • Stats 2022-23 : 17,2 points à 51,8% au tir, 7,8 rebonds, 5,2 passes, 2,8 interceptions et 1,4 block en 25,9 minutes.
  • Comparaison : Franchement ? Aucune idée.
  • Prévision TrashTalk : 4e pick, c’est rageant d’être le 2e frère, hein ?

On ne va pas se mentir, ce profil là va être bref. On parle de “vrais jumeaux” pour le cas des frères Thompson, donc les attributs sont les mêmes en tous points quasiment. On va donc se concentrer sur les différences entre les deux coéquipiers. Déjà, Ausar évolue principalement au poste d’arrière, puisque celui de meneur est pris, bah par son frère, suivez un peu. Pourquoi ce choix ? Même si l’écart n’est pas immense, Amen reste sans doute le meilleur passeur de la fratrie. En revanche, Ausar est sans doute encore plus athlétique que son frère, et ça n’est pas peu dire. Et au niveau défensif, le niveau des deux est là aussi similaire, bien qu’Ausar bénéficie d’une légère avance d’envergure sur son frangin (2m08). Avec ses longs bras et son explosivité hors normes, il représente une véritable menace aérienne quand son vis à vis s’aventure à le driver. Enfin, et c’est sans doute ce qui classe Ausar un poil derrière Amen, le shoot du premier nommé semble avoir moins de marge de progression selon les experts, bien que ses pourcentages soient meilleurs (33,3% de loin). Alors, qui partira en premier ? Pas de bagarre, les enfants.

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