Le Trophée de Rookie de l’Année renommé Wilt Chamberlain par la NBA : logique ?
Le 13 déc. 2022 à 17:03 par Enzo Lecoq
La NBA a décidé de profiter de cette saison 2022-23 pour modifier ses récompenses individuelles et collectives. Si certains trophées – inexistants auparavant – ont été purement et simplement ajoutés, d’autres existaient déjà et voient leur nom être modifié. Focus sur le Rookie de l’Année, renommé en l’honneur de Wilt Chamberlain.
Le trophée de ROY ou ROTY, Rookie Of The Year, est attribué tous les ans au joueur ayant effectué les meilleurs débuts en NBA pour sa première saison dans la Ligue. Existant depuis la saison 1952-53, il est même plus ancien que le trophée de MVP. Cependant, des différences sont observables quand à son attribution. Le trophée de ROY prend bien moins en compte les résultats collectifs d’un joueur que son “petit frère”. Nommé jusqu’à ce jour Eddie Gottlieb Trophy, du nom de l’ancien propriétaire, manager et coach des Warriors, le trophée change désormais de nom pour adopter celui de l’un des joueurs les plus dominants de l’histoire : Wilt Chamberlain. Wilt est l’un des deux seuls joueurs à avoir reçu simultanément les récompenses de Rookie de l’Année et de MVP (checkez un peu ses stats, dans le tweet juste en dessous), et cet exploit à lui seul justifie le choix de la Ligue. Mais qui d’autre aurait pu mériter ce privilège ?
The Wilt Chamberlain Trophy, awarded to the #KiaROY, gets its namesake from an NBA Legend who had one of the most dominant campaigns in history in 1959-60, averaging 37.6 PPG and 27 RPG as a rookie. pic.twitter.com/cF6H4pTqcn
— NBA (@NBA) December 13, 2022
L’exercice est plus complexe que pour le trophée de MVP (pas de multirécompensés pour celui-ci) mais un nom nous monte rapidement au cerveau : celui de Wes Unseld. En effet, hormis Wilt The Stilt, seul “l’homme plus grand qu’un terrain de handball” est parvenu à obtenir le titre de Rookie of the Year ET celui de Most Valuable Player sur la même saison. Et si les statistiques sont moins impressionnantes que celles de son camarade (comment faire plus que Wilt Chamberlain au niveau statistique, en même temps ?), le bilan collectif l’est pour sa part bien plus. Car les Baltimore Bullets, bons derniers de la Division Est avant la draft de Wes Unseld, se retrouvent propulsés à la première place par l’arrivée du rookie, le tout en améliorant leur bilan de 21 victoires. Décédé en 2020, le Wide U mériterait un tel hommage.
#NBAAwards @NBAonTNT 9 pm/et Wilt & Wes Unseld = only players in @NBAHistory to have won the NBA MVP and NBA ROY in the same season. pic.twitter.com/pVgxKEpIEM
— NBA History (@NBAHistory) June 26, 2017
Pour le nom suivant, préparez-vous à un bond en avant de 15 ans, direction le milieu des années 80 et la période Showtime. Pourtant, le joueur dont nous allons parler n’est ni un Laker, ni un Celtic, ni un showman. Il s’agit de Ralph Sampson, géant des Houston Rockets et premier ROY élu à l’unanimité en 1984. Pivot de 2m24 rejoint par un certain Hakeem Olajuwon en 1984-85, il forme avec le Dream la fameuse raquette des Twin Towers. Son nom a été récemment ramené sur le devant de la scène de par ses comparaisons avec le jeune Victor Wembanyama, mais la déception que représente la suite de sa carrière ne lui vaudra pas un trophée à son nom.
Dans le même genre, l’amiral David Robinson mériterait sans doute plus cet honneur, lui qui réunit en partie les qualités des deux joueurs précédemment nommés. Tout comme Sampson, le rookie fut élu ROY à l’unanimité, et tout comme Wes Unseld, il a amené son équipe, les Spurs, au sommet de leur division dès sa première saison en NBA (troisième de conférence cependant) avec une upgrade de 35 victoires. Sixième au classement du MVP en cette saison 1989-90, Robinson présente cependant le défaut de l’âge : 24 ans, un sacré avantage (physique notamment) pour une première année dans la Ligue.
Mais après avoir fait le tour d’horizon des meilleures saisons de ROY de l’histoire, il semblerait que celle de Wilt Chamberlain dépasse toutes les autres. Et avec son nom donné au trophée du meilleur rookie, le joueur de tous les records élargit encore son palmarès immense.