La course au Sixième homme de l’année 2022-23 : Malcolm Brogdon proprissime, Bennedict Mathurin pas dégueu non plus

Le 04 déc. 2022 à 15:28 par Arthur Baudin

Malcolm Brogdon 14.10.22
Source image : NBA League Pass

Comme chaque saison, la course au Sixième homme de l’année est l’une des plus suivies de NBA. Comme chaque saison – et par manque d’inspiration – on dit pour toutes les courses (DPOY, MVP, COY, ROY) qu’elles sont les plus suivies de NBA. Mais pour la course au Sixième homme de l’année, c’est vraiment vrai. Et comme chaque année, on dit pour toutes les courses que c’est vraiment vrai. Bref, papier.

(Stats arrêtées au 4 décembre)

# Mentions honorables : Bobby Portis, Collin Sexton, Chris Boucher, Jaylen Nowell

#10 – Jordan Poole

Stats : 16.7 points à 43% au tir dont 34% du parking, 4.5 assists et… 2.9 ballons perdus

Toujours trois crans en-dessous ce que l’on attend, surtout à la suite de sa maxi prolongation de contrat cet été, Jordan Poole n’a pas encore allumé le moteur. Si les Warriors ne sont “que” 6e de l’Ouest avec 13 victoires pour 11 revers, c’est en grande partie à cause de la panne sèche de leur 6ème homme sur le mois de novembre. Seulement 40% au tir à 28% de loin, 3,1 ballons perdus par match et -47 de plus/minus sur ce début de saison (contre +168 pour Stephen Curry). Probablement le seul bonhomme de ce Top 10 capable de faire bien mieux. C’était en tout cas celui que beaucoup annonçaient sur le trône à la fin de cette saison régulière. Ses deux dernières sorties ont été de qualité avec 30 points à 11/18 au tir sur les Bulls et 21 points et 5 assists à 8/14 au tir contre les Rockets. Puisse ces deux rencontres faire l’effet de deux baddies dans la tête de Jordan Poole.

#9 – Malik Beasley

Stats : 13.3 points à 41% au tir dont 39% du parking, 3.8 rebonds et seulement 0.9 ballons perdu

Bon gars du Jazz, malgré un plus/minus de -12 qui contraste très fort avec le reste. On lui donnerait le ballon sans confession, et la mène aussi. Qui, à l’orée de cette saison 2022-23, aurait pu deviner que Malik Beasley allait réussir à claquer ses points en sortie de banc (ça d’accord) au sein d’une équipe… 8e de la Conférence Ouest. Immense surprise que ce Jazz, tenu dans la bonne partie de tableau par Lauri Markkanen et sa légion de role players qui respectent à la lettre le plan de jeu défini par Will Hardy. Pas sûr que ça tienne, mais à l’instant T Malik Beasley mérite très largement son statut de bon 6e homme.

#8 – Bones Hyland

Stats : 15.1 points à 40% au tir dont 44% du parking, 3.5 assists et 1.9 ballons perdu

Seulement quatorze matchs au compteur (26 pour Malik Beasley) mais une sérénité rarissime pour un pleutre de 22 ans. Il est le dernier des maillots dans lesquels investit la nouvelle génération. Son nom n’est connu que de ses coéquipiers et de ses vis-à-vis. Une tenaille humaine, gênée par des blessures et une petite maladie, revenue vendredi soir face aux Hawks avec 16 points à 6/11 au tir, 2 rebonds, 2 assists et 1 interception. Une défaite mais de bonnes sensations en seulement 22 minutes de jeu. Bref, l’un des futurs grands lieutenants de NBA, glissé dans la All-Rookie Second Team la saison passée. Chapeau petit champion.

#7 – Trey Murphy

Stats : 13.3 points à 48% au tir dont 41% du parking et 95% aux lancers, 4.4 rebonds, 1.1 interception et 0.9 ballon perdu

Un bras. Ce type a un bras phénoménal. Un 35/37 aux lancers-francs, 50/121 à 3-points, des mensurations bien longilignes sur le poste 3 et seulement 17 ballons perdus en 20 rencontres : tout l’attirail pour devenir l’un des joueurs les plus polyvalents de NBA. On salue son plus/minus de +58, tout comme on salue la 3e place des Pelicans à l’Ouest avec 14 victoires pour 8 défaites. Lui, dans plusieurs mois, pas impossible qu’il escalade la très bonne partie de ce classement.

#6 – Russell Westbrook

Stats : 15 points à 41% au tir dont 31% du parking, 5.3 rebonds, 7.4 assists, 1 interception et 3.4 ballons perdus

La grosse controverse de ce Top 10. Comment classer Russell Westbrook au milieu de 6e hommes proprissimes qui ne sont “que” des briques ajoutées à un édifice global ? Son plus/minus de -20 ne veut pas dire grand-chose. Les Lakers ont débuté la saison difficilement et sont toujours à la peine lorsqu’il s’agit de gagner largement contre de petites équipes. Mais voilà, Russell Westbrook chiffre ses feuilles de match et a correctement remonté ses pourcentages sur le mois de novembre (42% au tir dont 36% à 3-points). Encore de petites incohérences au milieu d’offensives bizarrement définies par Darvin Ham, mais globalement, ça fait le taf et les Lakers restent sur neuf victoires en sept matchs.

#5 – Norman Powell

Stats : 14.8 points à 46% au tir dont 38% du parking en 25 minutes par match

Quand Kawhi Leonard et Paul George pioncent à l’infirmerie, Norman Powell tire l’écusson des Clippers vers le haut. Les Clippers sont 7e d’une Conférence Ouest pour l’instant disputée entre treize équipes, et l’arrière fait preuve d’une belle régularité. « Ouai mais TrashTalk, il a le second pire plus/minus de son équipe avec -85, c’est une grosse tanche défensive non ? ». Son mois d’octobre a été difficile avec seulement 23% du parking et, en effet, pas mal d’ouvertures laissées à ses vis-à-vis. On parle d’un arrière de seulement 1m90. Les Clippers ont commencé difficilement, mais récupèrent aujourd’hui cette identité guerrière qui leur a permis quelques runs sur les dernières saisons (contre le Jazz en demi-finale de conférence, par exemple). Sur Hollywood Boulevard, on doit beaucoup (beaucoup) à Norman Powell et son 50% au tir sur le mois de novembre.

#4 – Christian Wood

Stats : 16.8 points à 56% au tir dont 41% du parking, 7.7 rebonds et 2.3 ballons perdus

Un fossé avec Norman Powell et les autres bonshommes classés plus haut. Aurait pu (peut-être même dû) craquer le podium, mais on lui réserve cet honneur avec le temps. Les Mavericks ne sont que 10e de la Conférence Ouest et Christian Wood a joué 19 rencontres dont… aucune en tant que titulaire. C’est un peu contradictoire mais l’ailier-fort de 27 ans ne pourrait-il pas grimper pas dans ce classement avec davantage de responsabilités ? Doit-on mettre sa “petite” 4e place sur le dos de Jason Kidd ? C’est en tout cas ce désir de minutes qu’il a récemment communiqué en conférence de presse. Désir auquel l’entraîneur texan ne répond que par intermittence : 34 minutes contre Milwaukee, puis seulement 23 à Toronto. Difficile pour Christian Wood de faire bien mieux de son côté.

#3 – Malik Monk

Stats : 14.5 points à 49% au tir dont 37% du parking, 4.2 assists et 1.8 ballon perdu

Les années passent et Malik monte. Les Kings sont 5e de la Conférence Ouest, leur 6e homme fait à peu près tout ce qu’il peut faire, à savoir claquer une performance de All-Star une fois tous les cinq matchs : 30 points pour la réception des Suns, 27 à Atlanta, 26 contre San Antonio… Il nous est pour l’instant difficile de le descendre au-delà de Christian Wood. Sur les prochaines éditions ? Rien de moins sûr qu’un Malik Monk toujours efficace mais sorti du podium.

#2 – Bennedict Mathurin

Stats : 18.9 points à 43% au tir dont 40% du parking, 1.6 assist et 2 ballons perdus

Scoreur en puissance, le 6e choix de la dernière draft occupe la même place que dans la course au titre de Rookie de l’année. Milieu de podium, prêt à défaire son très court retard sur le leader, tout en continuant de porter ses Pacers dans les semi hauteurs de la Conférence Est. La franchise de l’Indiana totalise 12 victoires pour 10 revers, et bien qu’elle enchaînera très probablement – autant que volontairement – 42 défaites consécutives, elle doit pour l’instant son statut d’équipe compétitive à Bennedict Mathurin. Un fifou des raquettes, qui tournait à plus de 20 points par match sur le mois d’octobre, et dont la palette offensive n’a comme seule limite que le pull-up du milieu de terrain. L’avenir nous dira s’il réussit à dépasser cette limite.

#1 – Malcolm Brogdon

Stats : 13.9 points à 49% au tir dont 49% du parking, 3.9 rebonds, 3.5 assists et 1.9 ballon perdu

Un plus/minus de +70, des séquences rythmées dans lesquelles rien – ou presque – ne dépasse, une mise en valeur systématique des coéquipiers : Malcolm Brogdon est l’ajout qui manquait aux Celtics pour concurrencer les Warriors sur les dernières Finales NBA. Une flèche de plus au carquois de Joe Mazzulla. Un profil si parfait qu’il est impossible de le faire passer derrière celui de Bennedict Mathurin. Pourquoi ? Les Celtics sont premiers de la Ligue avec 18 victoires pour 5 défaites et jouent un basket-ball hors de portée des Pacers. On a deux contextes totalement différents : l’un surprend, l’autre assume ses responsabilités, bien plus importantes.