À la découverte du Wrestball : quand le basket rencontre la lutte gréco-romaine, c’est… génialement n’importe quoi
Le 03 nov. 2022 à 13:26 par Gauthier Cognard
Le Wrestball, un mix entre le basket, le rugby et la lutte, est une discipline sportive qui fait son trou en Russie. On y met un peu de shoots dans le panier et beaucoup d’adversaires au sol, on peut marcher avec le ballon à l’infini, et surtout, on se marre bien en regardant un match.
Vous les connaissez, ces fins d’après-midi où il ne se passe pas grand chose, où on traine notre peine à ne pas savoir quoi faire jusqu’à minuit, heure du choc Pistons – Magic, seul match de la soirée en NBA. Trop de temps passé sur les réseaux, à scroller sans s’arrêter, pour finalement prendre l’excellente décision de fermer Instagram avant que… paf, c’est trop tard ! On est tombé sur cette pépite.
Ça ressemble au basket, au moins un peu, donc forcément on est intrigué. Quelques recherches plus tard, il s’agit finalement du « Wrestleball », aussi connu sous le nom de « Regball », abrégé en « Wrestball ». Cette pratique sportive est un alliage entre le basket, le rugby et la lutte. Difficile de balancer les règles officielles, tout est écrit en russe ou traduit dans un anglais approximatif, rien de très clair. Tout ce qu’on peut dire pour l’instant, c’est que le Wrestball se joue à 5 contre 5, qu’il n’y a pas de marcher donc pas de dribbles, et qu’on peut plaquer les adversaires comme bon nous semble. On a d’ailleurs trouvé un match complet, glissé ci-dessous. Profitez du voyage, ça vaut très sérieusement le détour.
Ce match oppose l’URF en bleu à Skolkovo en vert, deux équipes engagées dans la Russian Wrestball Cup. C’est la première rencontre filmée avec ces moyens là : du public, des commentateurs, un concert entre chaque période. Dès l’engagement – plus qu’un entre-deux – on s’éloigne drastiquement du basket : deux combattants, deux minutes, et un combat de lutte pour déterminer… qui aura la première possession. Le corps du match ? Ça s’attrape, ça se met au sol, ça joue hyper dur pour récupérer la gonfle. On remarque trois zones autour du panier, on se dit que c’est pour des shoots à un, deux et trois points mais impossible de confirmer. L’adresse au tir est catastrophique, on a assez de briques pour reconstruire la cathédrale d’Albi. Même les lancers-francs sont des airballs. Parce que oui, on a beau avoir droit de se plaquer, il y a quand même des fautes sur tir ! Un lancer vaut un point, comme un lay-up, on commence à comprendre le truc.
If you’ve ever wanted to see a basketball player rip their shirt off and bodyslam their opponent in the middle of a possession, we have a sport for you. https://t.co/PWeEKqKJbQ pic.twitter.com/Z2ePJ8h6wy
— SB Nation (@SBNation) August 3, 2022
Plus rien ne nous surprend, le jeu suis son cours, on commence à s’y faire quand tout d’un coup… pétage de crâne. Un type retire son maillot et vient lâcher un gros german suplex à un adversaire, gratuitement. On ne comprend rien. Le jeu s’arrête, les esprits s’échauffent. S’ensuivent dix minutes de discussions entre joueurs, coachs et arbitres, et tout ça débouche sur… absolument rien. On repart comme si de rien n’était. Apparemment, tant que le joueur qui reçoit la prise de catch n’a pas le ballon et que celui qui fait le move est torse-nu, c’est bien licite.
Retour au jeu donc, trois tiers-temps de 10 minutes, un concert entre chaque, et la fin de match approche. Il reste une minute quand tout s’emballe : 18-17 pour les bleus, les verts ont un lancer franc pour égaliser, c’est évidemment raté, nothing but planche. Mais ils prennent le rebond, puis ratent quatre lay-ups de suite, jusqu’à ce que le big man mette tout le monde d’accord sur un fadeaway contesté pour… un point. Direction la prolongation, pour un score final de 21 à 18 en faveur des bleus. Dans un sport où on peut marquer trois points d’un coup, ça fait très peu sur trente minutes.
Ces joueurs semblent plutôt être des lutteurs qui se sont retrouvés avec un ballon dans les mains. Ballon plus petit que ceux qu’on voit en NBA, d’ailleurs. En fait, le Wrestball est le descendant d’un type d’échauffement utilisé par les lutteurs russes. Un simple amusement en quelque sorte, qui est devenu au fil du temps une discipline à part entière. Avec leur physique, des mecs comme LeBron James ou Nikola Jokic (bonne chance pour le mettre par terre) pourraient très bien s’en sortir. Une idée de reconversion pour l’après-carrière du King ?
Voilà comment on choisit nos sujets chez TrashTalk : on s’ennuie un peu, on traîne sur les réseaux, on tombe sur un truc qui nous fait marrer et hop, ça finit sur ton site internet préféré. L’occasion de découvrir des choses qui sortent un peu de l’ordinaire, et dieu que c’est le cas avec le Wrestball.