Darvin Ham nouveau coach des Lakers : entre tragédies et abnégation, présentation du nouveau boss de LeBron James

Le 02 oct. 2022 à 14:48 par Gauthier Cognard

Darvin Ham Lakers 29.09.22
Source image : Youtube

Darvin Ham est le nouveau head coach des Los Angeles Lakers. Après une carrière NBA honorable, il a grimpé les échelons en tant qu’assistant pour en arriver ici. Retour sur son parcours et sur ce qui a poussé les Lakers à le choisir. 

La personnalité se forge souvent par l’expérience. Pour certains ce sont des coups de chances, des rencontres, des épreuves… Pour d’autres ce sont des tragédies. Darvin Ham a grandi à Saginaw dans le Michigan, ville célèbre pour avoir enfanté Draymond Green, Jason Richardson, Kenyon Martin et même Serena Williams pour sortir un peu du basket. Ville connue également pour ses problèmes de violences et ses guerres de gang, on n’entrera pas dans les détails. À quinze ans, Darvin Ham voit l’un de ses amis se faire tirer dessus. Quelques jours plus tard, il est chargé de porter son cercueil lors de son enterrement. Et puis, comme la foudre frappe finalement plusieurs fois au même endroit, il a une autre histoire à raconter, qu’il a partagé lors de son intronisation en tant que head coach des Lakers :

Darvin Ham was asked about the pressure he’d face as the Lakers head coach.

He recalled a moment when he got shot by a stray bullet growing up. He said the moment made him fearless.

“I don’t feel no pressure, it’s basketball.” pic.twitter.com/kS1NMrAGxe

— 𝐓𝐡𝐞 𝐒𝐩𝐨𝐫𝐭𝐢𝐧𝐠 𝐍𝐞𝐰𝐬 (@sportingnews) June 6, 2022

“J’ai reçu une balle perdue dans la tête, le 5 avril 1988. Après avoir vécu ça, il y a deux options : devenir craintif ou devenir brave. Je suis brave. Je n’ai pas peur, je n’ai pas de pression, ce n’est que du basket […] C’est un défi” – Darvin Ham

Des tragédies qui l’ont façonné. C’est donc sans crainte que Darvin Ham avance vers ce challenge qu’est le poste d’entraîneur chez les Los Angeles Lakers. Et les challenges ça le connaît au vu de sa carrière de joueur. Il se déclare pour la Draft 1996 mais n’est pas sélectionné. Malgré tout, il est recruté par les Denver Nuggets. Deux ans et une centaine de matchs plus tard, il quitte les États-Unis pour l’Europe et plus précisément l’Espagne et Grenade. Il montre de quoi il est capable avec 11 points en 37 minutes et la NBA veut le voir revenir. Il signe donc chez les Bucks, où il produit sa meilleure saison en 1999-00 avec 5 points et 5 rebonds par match. Après un court passage par Atlanta, il finit sa carrière à Detroit, devenant champion NBA avec les Pistons en 2004. Une sorte de consécration pour un joueur n’ayant évidemment pas les attributs d’une star mais dont les qualités d’abnégation et de générosité lui ont permis de faire une carrière plus qu’honorable et longue de neuf ans.

À la retraite, il fait ses armes en tant que coach assistant en G League, au Thunderbird du New Mexico, avant de rejoindre les Lakers et le staff de Mike Brown, en 2011. Là, il travaille aux côtés des stars qu’on connaît bien : Kobe Bryant, Pau Gasol et autres Dwight Howard l’apprécient, il remplit une mission de développement des joueurs et ça fonctionne. En 2013 Darvin Ham rejoint Mike Budenholzer et les Hawks, et participe au succès de la franchise en Playoffs. En 2018, il suit son head coach à Milwaukee, et on connaît la suite (mais on va la répéter quand même pour ceux qui n’auraient pas suivi) : Giannis Antetokounmpo MVP, un titre de NBA en 2021, le bonheur total. Et un an plus tard donc, il signe un contrat de quatre ans chez les Lakers. Ce qui ravit son ancien joueur :

“Je suis très heureux pour lui, il leur convient à merveille. Il ne triche jamais, il ne ment pas. Il était temps, il le mérite plus que quiconque.” – Giannis Antetokounmpo

Darvin Ham prend donc la suite de Frank Vogel et se débarrasse de la plupart de ses assistants. Il récupère une équipe en pleine crise, qui ne s’est même pas qualifiée pour les Playoffs après avoir été sortie au premier tour l’année précédente, tout cela malgré un titre de champion NBA en 2020. Plusieurs noms avaient circulé pour le poste et l’on faisait état d’une bagarre à trois : Terry Stotts, Kenny Atkinson et donc Darvin Ham. Ce qui a fait pencher la balance en sa faveur, ce ne sont pas ses connaissances tactiques ou sa capacité à mettre en place des systèmes qui fonctionnent ; non, le plus qu’il a, selon Rob Pelinka, le GM des Lakers, c’est une voix forte capable d’inspirer les joueurs chaque soir. Quelqu’un capable de gérer les égos des stars, en somme. Et des stars, il y en a à Los Angeles. Certaines se sont montrées enthousiastes à sa signature, comme LeBron James. D’autres sont des stars en déclin peut-être, à court de forme en tout cas, mais dont la fierté n’a aucune faille. C’est évidemment le cas de Russell Westbrook. Darvin Ham, lors de sa présentation aux médias, a longuement évoqué le cas de l’ancien meneur d’OKC, déclarant qu’il était l’un des meilleurs joueurs que la Ligue ait connu, et qu’il voulait l’aider à retrouver son esprit, notamment en défense. Tout cela devant le principal intéressé, attentif au fond de la salle. Une façon de se le mettre dans la poche tout en annonçant qu’il va falloir bosser. Et du boulot, il y en a pour les Lakers et Darvin Ham.

Darvin Ham arrive à Los Angeles avec une mission : redorer le blason des Lakers. Pour cela, il va devoir être capable de gérer les égos des stars et leur redonner confiance. C’est pour ça qu’il a été choisi, et ça ne lui fait pas peur. Après tout, ce n’est que du basket.


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