L’Équipe de France tombe en quarts de finale face à l’ogre chinois : 85-71, et le sentiment d’avoir absolument tout donné
Le 29 sept. 2022 à 12:41 par Giovanni Marriette
La France du basket était prévenue, tout autre résultat qu’une défaite de vingt points était presque bonne à prendre, et faire encore mieux relèverait de l’exploit. Quart de finale de Coupe du Monde avec un groupe renouvelé à quasi 50% à cause des absences ? Face à la terrible Chine, deuxième meilleure équipe au monde ? Autant aller brûler un cierge et mettre 1000 balles sur James Harden champion NBA.
Impossible n’est pas français, voilà comment on introduisait hier ce quart de finale. Le foot qui terrorise le Brésil, le rugby qui choque la Nouvelle-Zélande et même le basket qui met en PLS Team USA, on en a connu des exploits dans le sport collectif français contemporain, et les filles de Jean-Aimé Toupane se sont sans doute pointées ce matin à la salle avec une idée derrière la tête. Cette idée ? S’adapter au rythme des Chinoises, à savoir du jeu rapide et des possessions courtes, en se disant que sur un malentendu les tirs rentreraient peut-être par dizaines. C’est en tout cas en défense que nos Bleues s’imposent dès l’entame, en rendant chaque attaque de la Chine bien compliquée et en s’évertuant à transposer cette belle intensité de l’autre côté du terrain. Les Françaises mènent 12-6, Gabby Williams nettoie son trône de reine de la planète, mais la Chine prend un temps-mort et revient évidemment avec un plan diabolique, qui consiste à empêcher la France de scorer tout en rentrant 200% de ses tirs. Imparable, sans blague. 18-3 Chine, les Bleues sont à -9 mais Gabby Williams, Marine Fauthoux et un shoot de Migna Touré au buzzer nous laissent pantois devant le score après un quart-temps.
25-25, le rêve est permis
Il faudra qu’elles soient très fortes, il faudra l’être pendant 40 minutes. Très vite cependant ce sont les Chinoises qui font le run du début de deuxième quart, et les Françaises commencent à faire ce qui s’annonce déjà comme la thématique de ce match : courir après le score, essayer d’y croire, toujours. Helena Ciak lâche une merveille de match en défense et tient le choc en attendant le réveil d’Iliana Rupert, on sent les Bleues sur la corde raide pendant tout le deuxième quart mais la pause est atteinte avec un débours de 11 points, 50-39, un moindre mal au vu du vide offensif traversé pendant plusieurs minutes, alors que les individualités chinoises commençaient à faire des différences.
50-39, le rêve est permis mais la ligne rouge est proche
Question : comment faire alors qu’on shoote à 60% du parking, qu’on ne laisse pas tant de rebonds que prévu et qu’on est tout de même mené de 11 points ? Réponse, le cierge, et ne jamais lâcher, sur un malentendu ça peut passer. Encore mieux, Jean-Aimé Toupane s’adapte, renvoie Ciak au charbon et responsabilise encore plus Marine Fauthoux à la mène. L’idée ? S’appuyer sur les 4m50 des pivots chinoises pour aller… les prendre de vitesse. Bingo, c’est pas Toupane c’est Scariolo, la France recolle à un tout petit point et on se prend à rêver d’un improbable scénario. Souci, la meneuse Yuan Li et l’immense pivot Xu Han passent la seconde en attaque et permettent aux Chinois de garder ce minuscule matelas (psychologique ?) que les Bleues auraient eu la bonne idée de saisir pour peut-être inverser la tendance. Car le yo-yo continue et voilà qu’on se retrouve à nouveau dans les cordes, éternel recommencement car, une fois de plus… on continue d’y croire.
66-58, “alors peut-être…”
La révolte bleue en début de dernier quart ? Elle est signée Iliana Rupert, qui enchaine 5 pions de suite et qui montre que Marine Fauthoux n’est pas la seule 2001 qui nous donne le sourire sur les parquets français. Il reste 5 minutes, la France est à 7 points mais se heurte désormais à un problème majeur et qu’elle connait parfois : plus rien ne rentre. Tout devient en conséquent très compliqué, le chant du cygne est entendu et Marine Fauthoux, Sarah Michel ou Gabby Williams tentent tout ce qu’elles peuvent mais les dieux de la FIBA viennent de choisir leur troisième demi-finaliste. Défaite de 14 points, 85-71, à l’issue d’un match où, vraiment, les Françaises n’ont pas grand chose à se reprocher.
Les individualités ont fait le boulot, un collectif s’est mis en place pour la première grande compétition internationale de Coach Toupane, et le potentiel de cette équipe au complet + le développement attendu des plus jeunes dans des rôles clé peut nous faire quitter Sydney avec le sourire. L’Équipe de France s’est inclinée en quarts de finale et passe finalement à quelques points laissés face à la Serbie de jouer un quart plus accessible, elle passe finalement à quelques centimètres seulement d’aller taper l’une des meilleures équipes du monde alors qu’on la disait perdue d’avance.
Pour tout ça bravo mesdames, bravo et merci pour une compétition qui n’annonçait pas forcément autant d’émotions et qui, au final, nous donne très envie de retrouver tout le monde en 2023 pour l’Euro et, surtout, en 2024 à la maison.