Kristaps Porzingis veut vivre une saison complète à Washington : s’il reste en bonne santé… ça peut aller jusqu’où cette histoire ?
Le 28 sept. 2022 à 16:08 par Gauthier Cognard
Un seul être vous manque et tout est dépeuplé. Si Bradley Beal connaît Alphonse de Lamartine, et on n’en doute pas, il doit se ressasser ce vers depuis 2019 et la grave blessure de John Wall. Mais ça y est, il a désormais un nouveau larron avec qui viser les sommets : Kristaps Porzingis.
Kristaps Porzingis et Luka Dončić, ça avait de la gueule. Le duo- , l’un à l’extérieur, l’autre dans la peinture, ces rôles parfois inversés tant ils sont polyvalents. Mais non, ça n’a pas marché, et le géant letton a posé ses valises chez les Wizards à la dernière trade deadline. Oui, Dallas veut gagner, vraiment gagner, du style bague au doigt et bannière au plafond. Et avec un homme de verre comme Porzingis, cela semblait presque impossible. 27 ans, sept saisons en NBA… une seule à plus de 70 matchs, une autre à 66, deux sous les 60, deux sous les 50, et une complètement blanche. On a compté, ça fait 337 matchs sur 478 possibles, soit 30% des rencontres manquées en saison régulière. En Playoffs ? C’est encore pire avec seulement 10 matchs sur 31, car la grande tige n’est pas du genre à aimer la douceur du printemps. C’est beaucoup trop peu, et ça semble être le lot de pas mal de grands machins en NBA (espérons que notre Victor national soit l’exception à la règle). Presque impossible, donc, de gagner dans ces conditions.
Mais gagner, selon la définition donnée plus haut, ce n’est pas (encore) l’objectif des Washington Wizards. Eux aimeraient bien, déjà, retrouver les Playoffs comme il y a deux ans. Bradley Beal y était arrivé, mais encore une fois pas tout seul : Russell Westbrook était venu filer un coup de main avant de filer à Los Angeles. Comme quoi BB a besoin d’un partenaire de crime, et il vient peut-être de le trouver. À partir de là, trois scénarii s’offrent à nous. D’abord, le Letton se pète au bout de trois matchs. Bon, saison terminée, pour lui et pour son équipe, rendez-vous en 2023 et on verra bien. Deuxième possibilité : Porzingis se blesse, mais, disons, après le All-Star Break. Les Wizards capitalisent sur un bon début de saison, finissent neuvièmes ou dixièmes à l’Est et se font sortir au premier tour du play-in par les Raptors. Mais que se passerait-il si l’ami Kristaps ne se blessait pas ?
Fermons les yeux, imaginons un instant. La saison régulière est terminée, le play-in va débuter. On fait un premier bilan, on regarde les stats, équipe par équipe, joueur par joueur. D’habitude on les ignore mais là, l’œil (ouvert dans la situation imaginaire) est attiré par les Wizards. 45-37, sixième place à l’Est. C’est déjà particulier mais allons voir un peu plus loin. Bradley Beal, 38 minutes par match, 29 points, All-Star pour la quatrième fois. Normal. Et puis, Kristaps Porzingis. Les points, les rebonds, l’adresse, qu’importe : dans la colonne GP, games played… 82 ! Ah, tout de suite, on comprend mieux. Et jusqu’où est-ce que ça peut aller ? Les Wizards peuvent-ils battre les Cavaliers, troisièmes, pour passer enfin un tour de Playoffs, six ans après ? Eh bien, pourquoi pas. L’entente entre les deux stars peut s’avérer payante, le backcourt est en place, Porzingis va contrôler la peinture et Kyle Kuzma faire office de troisième homme. La profondeur de banc est intéressante, même si le roster n’est pas bâti pour aller plus loin qu’un tour de Playoffs ou deux, grand maximum. Mais on n’a jamais vu Porzingis sur une saison complète, et pourquoi ne pas imaginer le meilleur ? Les fans des Wizards (si si, il y en a) seront d’accord avec nous : si on ne peut plus rêver, à quoi bon suivre la NBA.
Kristaps Porzingis va avoir l’occasion de montrer qu’il est encore un potentiel All-Star de la Ligue. S’il reste en bonne santé jusqu’au bout, les Wizards peuvent être la surprise de la saison. Bon, le scénario décrit est un peu utopique, mais rêvons un peu.