Les 5 grandes questions du Utah Jazz sur la saison NBA 2022-23 : la décoration est vieillotte, quelques meubles doivent encore partir

Le 24 sept. 2022 à 12:44 par Arthur Baudin

Source image : montage TrashTalk via YouTube

Chaque saison NBA apporte son lot d’interrogations et d’intrigues. C’est tout le temps la même chose, à quelques jours de la reprise. Quel joueur va performer ? Quel coach sera viré ? Qui suis-je ? Dans quelle étagère ? Où courge ? Pour chacune des 30 franchises, nous avons sélectionné les 5 grandes questions édition 2022-23 : le siège du jour est attribué au Jazz d’Utah.

#1 : Qui sera transféré parmi Beasley, Conley, Gay et Clarkson ?

Le Jazz a entamé sa reconstruction en dégageant Donovan Mitchell, Rudy Gobert, Royce O’Neale et très récemment, Bojan Bogdanovic.

Qui seront les prochains ?

Encore pas mal de meubles à dépoussiérer en les personnes de Mike Conley et Jordan Clarkson. Fraîchement arrivé du Minnesota, Malik Beasley représente lui aussi un trop bel assett pour pourrir dans une équipe sans ambitions. Rien de péjoratif dans ce discours hein, seulement que le Jazz n’est pas armé pour jouer le top 10 de la Conférence Ouest. Certains vont être compliqué à refiler, notamment Mike Conley, logiquement agent libre à l’été prochain, ou encore Malik Beasley, dont l’année de contrat 2023-24 repose sur… une team option à 16,5 millions de dollars. À moins d’une saison XXL de sa part, il sera laissé libre à l’été 2023. Jordan Clarkson par contre, dispose quant à lui d’une player option sur l’exercice 2023-24, à hauteur de 14,2 millions de dollars. Pour la refuser, il lui faudrait lâcher une masterclass sur les neuf prochains mois, histoire de se faire désirer auprès d’équipes plus compétitives.

S’armer de patience, faire confiance à son management et fermer les yeux sur les résultats collectifs : la ligne de conduite à suivre sur la saison 2022-23 du Jazz.

#2 : Lauri Markkanen et Simone Fontecchio peuvent-ils confirmer leur Euro ?

L’EuroBasket 2022 de Lauri Markkanen ? 27.9 points à 54% au tir dont 41% du parking, 8.1 rebonds, 2.4 assists et 1.6 interception.

L’EuroBasket 2022 de Simone Fontecchio ? 19.4 points à 50% au tir dont 45% de loin, 4 rebonds, 2.7 assists et 1.7 interception.

On adore les belles histoires, mais il serait utopiste de penser que Lauri Markkanen et Simone Fontecchio puissent voyager avec leurs stats FIBA outre-Atlantique. Par contre, on croit dur comme fer à la belle histoire finlandaise. Sélectionné en 7e position de la Draft 2017, Lauri Markkanen a déjà cinq saisons NBA dans les jambes, pour des moyennes de 15.4 points à 45 % au tir dont 36% à 3-points et 6.8 rebonds. Ce n’est pas un bust, loin de là, mais son impact dans le jeu des Bulls n’a jamais été à la hauteur des attentes placées en lui. Il est capable de tellement mieux et l’a montré en portant sa sélection nationale jusqu’aux quarts de finale de l’EuroBasket 2022. Un stade du tournoi que la Finlande n’avait plus atteint depuis… 1967, et ce dans toutes les compétitions internationales qu’elle a disputées. D’un requin t’en fais pas un dauphin : la réciproque de la très célèbre maxime de Lolo Sciarra fonctionne très bien. Il serait bizarre qu’à la reprise, Lauri Markkanen ait perdu la totalité de ses supers pouvoirs.

Pour ce qui est de Simone Fontecchio, très en vue lors du quart de finale contre l’équipe de France, l’ailier de 26 ans découvre la NBA “sur le tard”. On ne parlera pas de différence de niveau, mais entre les soirées d’Euroligue avec Baskonia et le nouveau rythme d’un match tous les trois soirs, il est toujours plus facile de s’acclimater à 20 piges. Comment réagira son corps ? Parviendra-t-il a faire la différence contre des postes 3 biberonnés à la Gatorade, qui ne pissent pas forcément de la même couleur ? La NBA n’est-elle pas l’assujettissement de la technique par le physique, auquel cas Simone Fontecchio risquerait de glisser en fond de rotation ? Plein de petites interrogations, et beaucoup – oui beaucoup – de réserves quant à la capacité de l’Italien à performer aux côtés des Amerloques. Grand respect pour le joueur FIBA qu’il est, bien meilleur que la plupart des role players NBA qui sortent du banc, mais c’est juste un jeu différent.

#3 : Quel type d’entraîneur est Will Hardy

Aucune expérience en tant que head coach, un dernier job dans le staff des Celtics, et une décennie passée du côté de San Antonio en tant que coordinateur vidéo, coach des Austin Spurs (l’équipe de G League affiliée aux San Antonio Spurs) et assistant de Gregg Popovich.

On a connu plus mauvaise école que la PopoGreg Business School, aux antipodes de la « boite à fric » qui piège chaque année des parents et leurs enfants à l’heure de se trouver une voie. Will Hardy a fait ses classes dans l’une des institutions les plus formatrices de NBA, mère d’innombrables tacticiens : Mike Budenholzer, Brett Brown, James Borrego, Jacque Vaughn… Pour autant, il sera difficile de jauger le coaching de Will Hardy sur cette seule saison 2022-23, où le curseur du management ne l’oblige en rien à atteindre un nombre spécifique de victoires. Il ne faut pas oublier que le Jazz possède trois premiers tours 2023 et que c’est dans ce registre de bâtisseur, de développeur, de nez fin, que Will Hardy est très attendu. Des cracks lui seront – et lui sont déjà – confiés, notamment Lauri Markkanen qui, comme gratté plus haut, sort d’un EuroBasket 2022 PA-TRO-NES-QUE. Dans quel rôle – leader, lieutenant ou quatrième couteau – le fera-t-il évoluer ? Même topo pour Collin Sexton qui n’a plus joué depuis… le 8 novembre dernier. Un peu de tactique et beaucoup d’humain donc. On lui glisse une vidéo phare dans ce registre, qui pourrait l’inspirer après un revers lors duquel ses gars n’ont absolument rien montré.

#4 : Collin Sexton va-t-il pouvoir revenir à 100% ?

C’est l’une des deux grandes questions de cette saison du Jazz, avec le cas Lauri Markkanen “Je suis trop fort en FIBA, le serai-je autant en NBA ?”.

Collin Sexton était vanné, mais Collin Sexton restait quand même sur un exercice 2020-21 à… toudoum… 24.3 points à 48% au tir dont 37% du parking, 3.1 rebonds, 4.4 assists et 1 interception. Une ligne statistique tranquillement All-Starifiable, qui ne l’a certes jamais été, mais qui donne bon espoir aux fans du Jazz. Tu passes de Donovan Mitchell à Collin Sexton, beaucoup crieront au scandale mais… tu ne perds pas forcément au change. Le Dono a “déjà” 26 ans et ne s’est jamais montré capable de porter la franchise mormone là où son association avec Rudy Gobert aurait pu la porter. La question n’est toutefois pas de se demander si le Jazz va regretter Mitchell, mais plutôt de savoir si Collin Sexton reviendra à 100% de ses capacités, histoire de poursuivre sa progression au fur et à mesure de la reconstruction entamée à Salt Lake City.

#5 : Est-ce que Utah finira derrière OKC et Houston à l’Ouest ?

La course des crapauds entre trois franchises qui veulent montrer un peu de joga bonito, autant que maximiser leurs chances d’attirer Victor Wembanyama dans leurs filets. On ne prend aucun pari mais c’est la première année de reconstruction dans l’Utah, alors que le Thunder et les Rockets en sont déjà à leur treize ou quatorzième. Ce paramètre pourrait placer les Mormons plus bas que les Texans et les Oklahomiens, bien qu’il ne fasse jamais sous-estimer la puissance de tanking de ces maîtres en la matière. Du coup ? On ne sait pas. Pour les trois franchises, l’aimant du bas de tableau semble bien plus fort que celui de tête. Que le meilleur perde.


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