Sélectionné en 2e position de la Draft 2018, Marvin Bagley III n’a pas encore réussi une saison complète à la hauteur des attentes placées en lui. Depuis son arrivée à Detroit en février dernier, la situation s’est empir… pas du tout ! Grosse bombonera dans le Michigan, l’ailier-fort de 23 ans montre enfin de belles choses sur le parquet et doit confirmer – si ce n’est step-up – sur l’exercice qui arrive. En a-t-il la capacité ?
Put your loving hand out, baby
Cause I’m Bagley
I’m Bagley, Bagley youuuu
So, put your loving hand out, baby
I’m Bagley, Bagley youuuu
So, put your loving hand out, darling…
Que dit-on à un joueur drafté devant Luka Doncic et Trae Young pour le rassurer ? Sûrement pas la vérité, auquel cas on lui fait perdre toute confiance en lui pour une dizaine d’années. Il faut le brosser dans le sens du poil, lui rappeler qu’un GM ne l’a pas sélectionné en 2e position parce qu’il avait perdu un pari (même si c’est le cas). Depuis son arrivée à Detroit en février dernier, il semblerait que Marvin Bagley III se soit fait injecter quinze hectolitres de confiance en intraveineuse. Il n’a disputé que 18 matchs sous ses nouvelles couleurs, pour des moyennes de 14,6 points à 56% au tir et 6,8 rebonds. “Que” 18 matchs donc, mais déjà
une prolongation à hauteur de 37 millions de dollars sur trois ans. Troy Weaver – le
General Manager des Pistons – croit dur comme fer à la possibilité de relancer ce qui n’a tout simplement pas fonctionné à l’autre bout du pays. Pioché à Duke en 2018 par les Kings, Marvin Bagley III était – avant sa draft – l’incarnation de la domination sur les parquets NCAA. Il tournait tranquilou-bilou à 21 points et 11 rebonds de moyenne, sans forcer le talent, et apparaissait comme l’une des
« valeurs sûres » de cette cuvée 2022. On lui aurait donné le bon dieu sans confession, et ce même après son exercice rookie, resté correcte à 14,9 points et 7,6 rebonds de moyenne. Puis le sort s’en est mêlé : blessure au genou, au pied droit, fracture de la main… et seulement 166 matchs disputés en quatre saisons.
S’il avait joué à Phoenix, on aurait dit que le phénix renaît de ses cendres, mais comme il joue à Detroit, on a juste remis du Sans Plomb 95 dans la Multipla. Ses highlights contre les Wizards ci-dessus rendent évident ce qui – il y a encore un an – paraissait impossible : Marvin Bagley III a retrouvé la grinta. On le sent libéré dans ses choix offensifs, désireux d’aller exploser le cercle avec toute la… lenteur qui le caractérise. Il fait même des efforts de l’autre côté du parquet, c’est dire la libération qu’a été pour lui son départ de Sacramento. Et maintenant ? Avec ce contrat de trois ans, Marvin Bagley III fait partie intégrante du projet Pistons et n’a logiquement aucune raison de craindre un coup de ciseaux de la part de ses dirigeants. Il a réussi à s’extirper d’une galère et se retrouve désormais entouré des meilleurs jeunes du pays en les personnes de Cade Cunningham, Jaden Ivey, Saddiq Bey ou encore Isaiah Stewart. Pas de pression sur ses épaules – bien qu’un peu quand même – et la ferme intention de claquer, après toutes ses pépins physiques, une première vraie grosse saison à 20 points de moyenne. On balance le chiffre au hasard, mais il y a franchement la place.
Son potentiel est l’un des meilleurs qui n’ait jamais habité le corps d’un basketteur : Marvin Bagley III va-t-il enfin sortir les pieds de la viande et caraméliser une vraie saison en 20/10 ? On se tope autour d’un verre en avril 2023, vers Place de la Bastille, histoire de débriefer tout ça en famille.